La ritournelle est connue et se répète encore en ce mois de janvier : et si 2024 était l’année ou jamais pour Thierry Neuville. Le Poulidor du WRC n’en finit plus de passer à côté de son objectif suprême : devenir champion du Monde des rallyes. Tantôt trahi par la mécanique, parfois auteur de trop de petites erreurs, souvent victime d’une voiture insuffisamment compétitive, le Belge n’a pas encore pu ceindre la couronne que tant lui promettent. 2024 pourrait enfin lui permettre de briser ce cercle vicieux. Voici pourquoi !
2024, année de transition ?
Après deux saisons dominées par Toyota et Kalle Rovanperä qui succédait à d’autres champions du Monde aux couleurs Toyota – Sébastien Ogier et Ott Tänak – Hyundai se voit offrir une occasion en or de décrocher tant le titre constructeurs – pour la troisième fois – que celui des pilotes après lequel la marque coréenne court depuis si longtemps. Ford M-Sport est contraint de miser sur deux espoirs – le Français Adrien Fourmaux et le Belge roulant sous licence luxembourgeoise Grégoir eMunster – tandis que Toyota Gazoo Racing verra ses pilotes de pointe – Sébastien Ogier et Kalle Rovanperä – se contenter d’un programme partiel, laissant la responsabilité de la course au titre à Elfyn Evans. De quoi placer Hyundai dans le fauteuil de grand favori avec ses deux ténors – Thierry Neuville et Ott Tanäk, de retour après une pige chez Ford en 2023 – alignés sur toute la saison. Reste à fournir à ceux-ci une i20 N à la hauteur de la référence Toyota Yaris, aussi bien sur le plan de la performance que de la fiabilité. Les enjeux sont élevés pour l’équipe dirigée par Cyril Abiteboul. Mais 2024 n’est pas uniquement marquée par des changements dans les équipes ou les équipages, alors faisons le tour des nouveautés.
Tour des équipes
Toyota Gazoo Racing World Rally Team – Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid
La saison 2024 constituera une année charnière pour Toyota qui restera présent sur l’ensemble des épreuves du calendrier avec au minimum trois Yaris qui se distingueront par une livrée inédite faisant la part belle au noir mat, à l’instar de l’Hypercar engagée en FIA WEC. Deux équipages seront engagés à plein temps avec Elfyn Evans-Scott Martin en candidat au titre désigné et Takamoto Katsuta-Aaron Johnston qui devra confirmer ses bonnes dispositions entrevues les deux saisons précédentes. Quant aux deux stars de la formation japonaise, elles ne seront présentes qu’à titre partiel mais non sans ambition. Sébastien Ogier et Vincent Landais devraient prendre part à 6 ou 7 rallyes en 2024 tandis que Kalle Rovanperä et Jonne Halttunen, doubles champions du monde en titre, seront au départ de 6 à 8 épreuves. Si la Yaris se montre aussi dominante qu’en 2023, ils pourraient donc eux aussi viser un nouveau sacre en profitant parfois d’un ordre de passage avantageux.
Hyundai Shell Mobis World Rally Team – Hyundai i20 N Rally1 Hybrid
2023 fut une année compliquée pour l’équipe coréenne qui a vu l’arrivée de Cyril Abiteboul à sa tête. Le Français a entamé un travail de restructuration et de reconquête au sein d’une formation qui tâtonnait. La saison dernière ne fut pas exempte d’erreurs et errements, dans le chef de l’équipe et des équipages, de l’organisation ou de la performance et de la fiabilité de la i20 N. Esseulés pour maintenir le navire à flot, Thierry Neuville et Martin Wydaeghe durent à nouveau les meilleurs des autres. Insuffisant pour ce duo qui visera ouvertement le titre en 2024, étant les seuls ténors de la discipline à participer au championnat complet… avec Ott Tanäk et Martin Järveoja qui sont de retour chez Hyundai après une année décevante au volant d’une Puma manquant de compétitivité. Pour Hyundai, il faudra donc offrir à ces deux équipages une voiture compétitive et fiable et à Cyril Abiteboul il faudra savoir gérer la lutte interne entre ces deux stars du WRC. La troisième voiture sera partagée entre Esapekka Lappi, Dani Sordo et Andreas Mikkelsen et leurs copilotes respectifs.
M-Sport Ford World Rally Team – Ford Puma Rally1 Hybrid
Petit poucet de la catégorie reine, M-Sport continuera à représenter Ford avec un soutien officiel de la marque américaine mais insuffisant pour permettre de lutter à armes égales avec Toyota et Hyundai. Capable de quelques coups d’éclats sur certaines épreuves, la Puma britannique manquera certainement de développement mais conservera quelques atouts pour permettre aux deux équipages de l’équipe de briller si l’occasion se présente. Malcolm Wilson, patron et fondateur de l’équipe, fera confiance à deux jeunes duos, reprenant son rôle de formateur qui lui sied tant. D’une part, le Français Adrien Fourmaux associé à Alexandre Coria devra confirmer le potentiel entrevu les saisons précédentes et prouver que désormais il est capable d’être à la fois rapide, constant et fiable. À ses côtés, les Belges Grégoire Munster (mais roulant sous licence luxembourgeoise) et Louis Louka se voient récompensés de leurs deux piges réussies en 2023 au volant de la Puma Rally1. Sans pression, ils devront apprendre et progresser tout au long de la saison pour justifier la confiance qui leur est accordée.
Qu’est-ce qui change en 2024 ?
Calendrier
La saison comportera 13 rallyes et débutera à nouveau au Monte-Carlo du 25 au 28 janvier prochains pour se terminer encore au Japon du 21 au 24 novembre. Deux changements au programme avec le retour de la Pologne et l’arrivée de la Lettonie – en lieu et place de l’Estonie – deux épreuves qui devraient se caractériser par des vitesses impressionnantes et devront assurer une meilleure gestion du public.
Points
Avec l’objectif de valoriser davantage les journées du samedi et du dimanche, la FIA et l’organisateur du WRC ont donc mis en place une nouvelle attribution des points. Jusqu’à présent les 10 premiers du classement final décrochaient respectivement 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1 points et les 5 premiers de la Power Stage dominicale récoltaient 5-4-3-2-1 points. Désormais, les 10 premiers du classement du samedi soir recevront 18-15-13-10-8-6-4-3-2-1 points à condition de terminer l’épreuve. Le dimanche, les 7 pilotes les plus rapides de la journée seront crédités de 7-6-5-4-3-2-1 points tandis que la dotation de la Power Stage est maintenue. Ce nouveau système risque d’ajouter de la confusion et pourrait avoir pour résultat final que le vainqueur final de l’épreuve « au chrono » ne soit pas celui qui empoche le plus de points.
Non-Hybrides
Toute équipe désirant faire courir une Rally1 en championnat du Monde sera désormais autorisée à faire rouler sa voiture sans le système hybride. En contrepartie, elle ne pourra pas marquer de points au championnat Constructeurs. Une tentative maladroite de gonfler le plateau famélique ?
Allocation technique
En 2024, chaque voiture pourra utiliser deux moteurs thermiques par saison et le changement entre les vérifications techniques et le départ du rallye ne sera plus sanctionné, mais le moteur de remplacement sera scellé. De même, le nombre de systèmes hybrides autorisés par voiture par saison est réduit de 9 à 3.
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