Thierry Neuville ne sera pas sacré champion du Monde des Rallyes 2022, c’est une quasi-certitude, même si le sacre reste mathématiquement possible. Toutefois, avec respectivement 95 et 94 points de retard sur le leader du championnat Rovanperä (Toyota), Thierry Neuville et Ott Tänak (Hyundai) ne se font plus d’illusion. À la régulière, le sacre ne peut échapper au prodige finlandais. Cependant, Thierry nourrit toujours des ambitions de victoires cette saison, à commencer par ce weekend à domicile pour le rallye WRC d’Ypres.
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- L’absence d’enjeu au championnat te donne-t-elle envie de prendre davantage de risques pour remporter ce rallye à domicile ?
De manière générale, je ne suis pas du genre à prendre des risques inconsidérés et je préfère en prendre sur terre que sur asphalte, car cette surface pardonne beaucoup moins. Généralement quand tu franchis la limite, tu le paies cash. Encore plus ici à Ypres où les fossés qui bordent les routes ne pardonnent rien. Les spéciales de ce rallye sont déjà très délicates avec les routes étroites, les nombreux changements d’adhérence. Tout dépendra donc des circonstances. Si nous avons besoin de prendre des risques, d’attaquer plus fort pour pouvoir gagner, nous le ferons. L’objectif est toujours d’être compétitif et de l’emporter au départ de chaque rallye, à commencer par Ypres bien entendu.
- Quels sont les plans pour la fin de saison ? Du développement pur et simple de la voiture ou bien aller chercher coûte que coûte les victoires ?
Certes nous avons eu de la malchance depuis le début de saison et les championnats sont pliés. Mais quand on regarde le calendrier, les rallyes à venir nous sont plus favorables, en tous cas pour moi. Que ce soit l’Acropole sur la terre, l’Espagne et le Japon sur l’asphalte, ce sont des épreuves qui conviennent bien à mon style de pilotage et il y a aussi la Nouvelle-Zélande qui sera un nouveau rallye pour la plupart des pilotes sauf pour moi qui y ai déjà roulé. Donc j’espère que cela pourra m’aider à jouer devant.
Dans l’absolu, nous avons moins de pression sur le résultat pur que si nous étions encore en lice pour le titre. Mais on a toujours envie de ramener le meilleur résultat possible pour l’équipe et pour nous, nous restons des compétiteurs avant tout. Et ne fut-ce que pour terminer devant Ott (Tänak) au championnat, j’ai envie de performer et de gagner.
- Concernant ce rallye d’Ypres, que penses-tu du nouveau parcours qui restera dans la région d’Ypres alors que la saison passée il y avait une journée autour du circuit de Spa-Francorchamps, à quelques encablures de chez toi ?
Honnêtement, certes nous avions pu terminer sur le plus beau circuit du monde, mais au vu des spéciales qui avaient été dessinées là-bas l’an dernier, ce n’est pas un regret de ne plus y aller. Si en 2022 nous avions eu des belles spéciales comme il peut y en avoir près de chez moi à Saint-Vith, j’aurais nourri quelques regrets, mais voilà, ce n’est pas le cas.
- Quel est ton sentiment sur les voitures hybrides après les deux tiers de la saison ? Quel impact a eu Christian Loriaux sur le développement de cette Hyundai i20 N WRC ?
Bon, honnêtement, si on me demande de choisir entre la génération précédente et celle-ci, on sait tous quel sera mon choix (pas l’hybride donc). Mais mon sentiment en avant-saison était un peu faussé par le fait que nous étions très en retard dans le développement de la voiture et du système hybride.
Depuis, la voiture a très bien progressé. C’est évident que nous avons couru et nous courons encore après un peu de performance et de fiabilité, mais les changements apportés par Christian étaient nécessaires. C’est une référence sur le plan technique en WRC et l’entente est excellente entre les pilotes et lui. Il est évident que nous ne nous attendions pas à ce que l’impact soit tel sur la fiabilité et sur le temps nécessaire pour mettre tout en place. Je pense que toute l’équipe pousse fort pour progresser et il est clair qu’avoir Ott et moi dans la même équipe est un avantage pour y parvenir.
Sur un plan personnel, je pense que Martin et moi avons bien pris la mesure de la voiture et que notre niveau de performance n’a pas à souffrir de la comparaison avec nos équipiers ou nos adversaires. Si on analyse les résultats, en dehors de la Sardaigne où nous avons poussé un peu trop fort et ça nous a coûté 8 points, notre retard est lié aux problèmes de fiabilité de la voiture. Très souvent, nous avons dû abandonner ou repartir en Super Rallye après avoir rencontré des soucis avec la voiture alors que nous étions dans la course pour un bon résultat voire la victoire. Donc nous devons continuer à travailler et ça finira par payer.
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