Sécurité / Lunettes pour lutter contre la fatigue au volant

Selon une enquête menée par l’IBSR auprès de 2.500 automobilistes, il n’est pas rare de croiser un conducteur somnolent sur la route : un sur 20 en réalité ! Et un sur 200 aurait du mal à rester éveillé… Ces « endormis » seraient impliqués dans 20 % des accidents avec blessés graves et jusqu’à 30 % sur autoroute. Il y a donc lieu d’agir à ce niveau mais… Si les contrôles de police permettent de lutter contre la consommation d’alcool ou la vitesse, ils n’ont aucun impact contre les problèmes d’endormissement au volant. C’est pourquoi la société liégeoise, Phasya, travaille au développement de lunettes qui informent le conducteur quant à son état de fatigue.

Alerte générale !

Nombreux sont les facteurs responsables de notre épuisement : la consommation d’alcool, de médicaments, le manque de sommeil, les horaires irréguliers, le stress ; bref, le quotidien… D’ailleurs, la plupart des automobilistes ne sont pas conscients de leur état de fatigue. C’est lunettes sont là pour les conscientiser. Elles sont pour cela équipées d’une caméra infrarouge qui scrute les yeux de son porteur, 120 fois par seconde. Dès le moindre signe annonciateur, l’alerte est lancée ; sonore ou visuelle tout est possible. À terme, on pourrait aussi envisager une intégration complète dans le véhicule avec des alertes par vibration du volant ou des messages d’information dans le système multimédia. Bref, tout est possible.

Bon pied, bon œil…

La difficulté majeure réside dans la diversité des yeux. Les développeurs ont étudié les pupilles et rétines de nombreux individus en vue d’établir une base de données cohérente des signes avant-coureur de fatigue. L’objectif étant de limiter le risque de fausses alertes au point que le système ne devienne trop intrusif, ou à l’inverse qu’une vraie alerte passe sous silence… Ce serait pire encore ! Bref, il s’agit d’une technologie complexe, difficile à maîtriser, mais qui pourrait réellement sauver des vies… à condition d’être respectée par ses utilisateurs ! La technologie est déjà en service dans plusieurs sociétés du pays dont l’importance de la flotte de véhicules présente un risque d’accident journalier. Elle n’est en revanche pas encore accessible au grand public mais ce n’est qu’une question de temps.