Circuler sur route ouverte est une chose, circuler dans les airs en est une autre. Avant même d’aborder le défi technique que la combinaison des deux représente, il faut obtenir les autorisations nécessaires. Pour les routes ouvertes, c’est fait ! PAL-V a reçu l’approbation des pouvoirs publics néerlandais pour rouler librement avec son prototype Liberty. Mais il faudra encore attendre avant de prendre les airs, une autorisation du régulateur européen de l’aviation étant nécessaire pour ce faire.
Gyrocoptère
Communément appelée voiture volante, la PAL-V Liberty est en réalité un gyrocoptère. Il s’agit donc, dans les faits, d’un hélicoptère « roulant » dont le moteur intègre un rotor. Cela implique que la Liberty ne peut décoller ou atterrir à la verticale et a donc besoin d’une piste de décollage/atterrissage pour exploiter ses capacités sol-air. D’un point de vue technique encore, la Liberty dispose de pales rétractiles qui se déploient pour les phases de vol et se replient lors des phases de roulage de sorte à ne pas interférer avec les autres véhicules et à conserver un accès aux voies étroites, parkings et autres tunnels et ponts.
Mue, sur terre, par un moteur développant 100 ch - pour un poids de 664 kg - la Liberty atteindrait les 100 km/h en moins de 10 s et pourrait pointer à 160 km/h. Véhicule au long cours, elle ne consommerait que 7,6 l/100 km pour une autonomie de plus de 1 600 km. Dans les airs, la vitesse de croisière économique serait de l'ordre de 140 km/h pour un maximum de 180 km/h grâce à un second moteur, fort de 200 ch. Pouvant atteindre une altitude de 3 500 m, l'autonomie varierait entre 400 et 500 km.
Les besoins en matière de sécurité différant d’un milieu à l’autre, le prototype de PAL-V pourra donc déjà arpenter les routes des Pays-Bas pour valider ses aptitudes au trafic automobile. Les phases de tests pour le vol sont en cours et devraient être complétées d’ici 2022. Échéance à laquelle PAL-V espère obtenir l’autorisation de vol du régulateur européen de l’aviation.
Le prix de la liberté
Cependant, avoir le droit de voler n’implique pas que l’on puisse le faire automatiquement. Au-delà des aspects administratif et technique se dresse un pan logistique et structurel essentiel : les pistes de décollage/atterrissage. Une composante à laquelle PAL-V travaille déjà en ayant introduit auprès de nombreuses communes néerlandaises pour la réalisation de pistes de 300 m dédiées à l’accueil des Liberty. Une démarche qui implique un coût non négligeable, eu égard aux critères de sécurisation et de régulation inhérents : quid de la proximité des habitations, service de secours dédiés, tour de contrôle éventuelle, etc. ? Si PAL-V espère pouvoir débuter les livraisons dès 2023, le constructeur prévoit déjà une première série limitée qui serait facturée 500.000 €.
Au-delà de l’aspect loufoque de ce type de projets, saluons la volonté d’innover et de reconquérir une certaine dimension de liberté et d’aventure que l’automobile a tendance à perdre au gré des castrations sécuritaires et environnementales. Les voitures volantes ne résoudront certes pas tous les problèmes et en créeront d’autres, propres à la circulation aérienne, mais elles pourraient apporter une alternative crédible pour certains types de trajets. Elles devront, tout d’abord, surmonter des défis techniques et législatifs autant que convaincre les futurs utilisateurs, au même titre que les voitures 100 % autonomes que l’on nous promet depuis quelques années déjà et qui ne sont pas prêtes d’envahir nos rues.
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