Étymologiquement, le terme « automobile » est un mot hybride composé du latin «movere» (mouvoir) et du grec «auto», c’est-à-dire « de lui-même ». Il désigne donc un engin qui se déplace par lui-même, par opposition, par exemple, au terme « hippomobile » désignant un engin qui a besoin de chevaux pour se déplacer. Partant de là, saviez-vous que le premier engin capable de se déplacer par lui-même avec des hommes à bord remonte à la fin du XVIIIe siècle, vers 1770 plus précisément ? Quand la France était dirigée par Louis XV !
Le fardier
Ce véhicule est l’œuvre d’un ingénieur militaire français, Nicolas-Joseph Cugnot (1725- 1804). Pour trouver son énergie, son « fardier », un engin destiné à l’artillerie, ne recourait bien sûr pas encore au pétrole pour se mouvoir. Non, le Français conçut un dispositif de propulsion par la vapeur, générée par un feu de bois chauffant une « marmite » d’eau, laquelle vapeur actionnait ensuite deux pistons entraînant la roue avant. Dans l’utilisation de la vapeur comme source d’énergie, Nicolas-Joseph Cugnot a véritablement été un précurseur, quand on sait par exemple que la première locomotive à vapeur n’aura été essayée qu’en 1804 au Pays de Galles.
Tricycle
Le fardier de Cugnot se présente sous les traits d’un châssis en bois équipé de 3 roues, deux à l’arrière (qui avaient tendance à se soulever sous le poids de la chaudière lorsque le châssis était vide), une à l’avant, celle-ci étant entraînée par les pistons, eux-mêmes alimentés en énergie par la vapeur produite par l’énorme casserole à pression placée à l’avant de l’engin. Ainsi, le fardier était aussi la première traction avant de l’histoire ! Remarquons aussi que Cugnot est le premier à inventer un dispositif transformant un mouvement de va-et-vient (un piston coulissant dans un cylindre) en un mouvement rotatif grâce à l’ancêtre du vilebrequin.
Bardaf !
Les premiers essais grandeur nature ont lieu en 1770, engendrant par la même occasion le premier accident « automobile » de l’histoire. S’il fallait en faire le constat, on dirait que le conducteur n’a pas réussi à freiner le fardier, qui va défoncer un mur de briques. Heureusement, la vitesse maxi (environ 4 km/h) limite les dégâts, malgré les 2,8 tonnes… à vide (pour 8 tonnes en charge). Mais l’engin souffre de multiples défauts : la puissance limitée produite par la vapeur lui interdit l’accès à la moindre côte, aucun dispositif de freinage n’est prévu, ce qui constitue un handicap, notamment dans les descentes, et surtout sa faible vitesse de déplacement le rend peu concurrentiel par rapport à une armée à cheval. Il sera donc très vite oublié. N’empêche qu’il faut y voir le véritable ancêtre de « l’automobile » et qu’il aura été à l’origine de quelques techniques encore utilisées aujourd’hui.
Photos couleur : Ketounette et Thesupermat (Wikipedia)
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