L'inspiration a dû se tarir. Le préparateur suisse Rinspeed - un habitué du Salon de l'automobile de Genève - a réussi à nous surprendre chaque année avec un concept original. Qu'il s'agisse d'une voiture à empattement automatique, d'un pick-up avec grue intégrée ou d'une peinture photographique avec autant de chevaux dessus que sous le capot, l'inhabituel n'était jamais assez fou pour l'entreprise.
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Mais lorsqu'on nous a montré cette Squba en 2008, nous avons pensé que Frank Rinderknecht avait perdu la tête depuis un moment. Il semblait plagier dans un coin reculé de son atelier après avoir vu le film de Bond "L'espion qui m'aimait". La Lotus Esprit blanche comme neige est devenue une Lotus Elise blanche comme neige dans une veste futuriste et la mémoire collective du public a fait son travail.
Pas de trucage de film
Il semble qu'il y ait plus que cela. La scène avec Roger Moore, dans laquelle l'agent secret se cache sous l'eau dans son Esprit championne de plongée pour échapper aux mitrailleuses d'un hélicoptère qui le poursuit, est une astuce cinématographique. Mais la Rinspeed Squba pourrait vraiment le faire. On pouvait s'y attendre de la part de Frank M. Rinderknecht, le fondateur de l'entreprise.
"Cela fait 30 ans que je fantasme sur une voiture capable de voler sous l'eau et maintenant ce rêve est devenu réalité", a-t-il annoncé en présentant la Squba lors du salon de l'automobile de sa capitale. D'ailleurs, Rinderknecht a toujours mis un point d'honneur à ce que ses créations tiennent également leurs folles promesses. On pourrait l'appeler le Panamerenko suisse.
Rinderknecht a évoqué les obstacles de taille que le projet comportait, comme la résistance à la pression sous-marine ou l'étanchéité de l'intérieur. Et, bien sûr, des bouteilles d'oxygène ont dû être installées pour maintenir le pilote - ou plutôt le capitaine - et son mousse en vie pendant la plongée en apnée. Le fait que Rinderknecht ait opté pour une Elise ouverte plutôt que pour un coupé était lié à la sécurité et au poids.
Rembourrage avec motif de poisson
À d'autres égards, la Squba était également visionnaire. Certes, la compétition sous-marine n'était pas très importante, mais en tant que précurseur de la conduite autonome, le Squba pourrait prendre les choses en main. Le Bond des Alpes n'a pas eu à compter sur un quatre-cylindres fougueux. Trois moteurs électriques à l'arrière, un pour le tarmac et les deux autres pour les hélices pendant la nage, garantissent une "croisière sûre". Une atmosphère marine était également fournie par le revêtement, qui semblait être fait d'écailles dans les portes et sur les sièges. Végane, peut-être pas, mais visionnaire, il l'est. Comme c'était toujours la règle avec les concoctions de Rinderknecht promues au rang de concept, la voiture n'est jamais entrée en production.
Pourtant, le Squba a refait surface cette année, mais dans le métavers. Pour la dernière édition de Photo Art Basel, Rinderknecht a créé une version 3D-NFT (jeton non fongible) dans laquelle la voiture prend la mer, mais numériquement. L'œuvre d'art unique a été mise aux enchères l'été dernier, en même temps que la collection de concept cars de la marque.
Vous voulez aussi voir les voitures de Bond dans la vraie vie ? À partir du 9 décembre, l'exposition "Bond In Motion" est présentée à Brussels Expo.
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