Comment naissent les passions? Celle que cultive Pierre Gillion pour la Citroën Méhari remonte à la série des films «Les Gendarmes». «Gamin, je me suis juré qu’un jour, je posséderais une voiture identique à celle de la célèbre gendarmerie de Saint-Tropez», raconte celui qui fut, jusqu’il y a peu, le directeur du circuit Jules Tacheny à Mettet. C’est en pleine période COVID que Pierre Gillion a trouvé l’auto de ses rêves. «Une dame de la région de Namur possédait cette Méhari mise une première fois en circulation en novembre 1977. La date a son importance. Le moteur de 602 cm3 de cette décapotable pas comme les autres offrait 26 ch alors qu’à partir de 1978, le même bicylindre à plat comptait 29 ch sous le capot en polyester.» L’ancienne propriétaire, apparemment, était ludique. «Le modèle que j’ai acheté possède une sirène de police, une sirène d’ambulance et une musique de marchand de glace», sourit-il. «La dame a gardé jalousement cette Citroën pendant 26 ans sans faire beaucoup de kilomètres. Quand je l’ai achetée, le compteur affichait 28.463 bornes. Trois ans plus tard, elle compte près de 31.000 km. J’ai opté pour la même philosophie. Je me contente de sortir la ‘bête’ par beau fixe. D’ailleurs, elle est toujours en version décapotable; je n’ai jamais déployé la capote.»
«Cette Méhari bénéficie d’un gros capital sympathie…»
Et apparemment, chaque sortie est une vraie fête. «Cette Méhari bénéficie d’un gros capital sympathie. Je suis à peine garé que les gens accourent, sourire aux lèvres, et me posent mille questions. Ils veulent surtout savoir de quand elle date, sa puissance… Les enfants demandent souvent à être photographiés avec cette drôle d’auto ou à grimper à bord. Au volant, cette arme anti-radar permet de savourer les paysages, de humer les odeurs de l’été. Avec le vent dans le dos, on atteint même 105 km/h! J’avoue que le freinage est une vue de l’esprit. Il faut s’habituer et, surtout, anticiper.» La Méhari de Pierre Gillion est restée dans son jus. «Pas question de la transformer en voiture sortie du show-room» assure le propriétaire. «Je me contente des entretiens classiques.» Quant au prix de son achat, c’est secret-défense. «Beaucoup de propriétaires ignorent la valeur de ce type de voiture aujourd’hui», confirme notre interlocuteur. Il n’est pas rare, sur certains salons, que certains professionnels demandent 30.000 €! «Ce ne sera pas mon cas», conclut Pierre Gillion. «J’ai promis à la dame qui me l’a vendue de ne jamais faire de spéculation avec ce bel engin.»
Texte : Dominique Dricot - Photos: Julien Mahiëls
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