Comme nous vous le confions dans notre essai de la BMW Z4 sDrive30i remaniée, les probabilités d’une descendance à moteur thermique de la génération actuelle sont presque nulles. Le marché pour ce genre de voitures amusantes est tout simplement devenu trop restreint, même au niveau mondial. Cela ressemble déjà à la fin d'une époque ; après tout, toute l'industrie automobile est en train de se transformer rapidement avec l'électrification amorcée.
Dans certains endroits du monde, les amateurs peuvent encore acheter des voitures de sport et d'autres voitures clinquantes équipées de gros moteurs, et ils continueront sans aucun doute à le faire pendant des années, mais ils chercheront alors souvent un peu plus haut sur le marché pour leurs cabriolets. Il ne semble pas y avoir de véritable avenir pour les roadsters compacts et encore relativement abordables, à moins qu'ils ne deviennent bientôt électriques eux aussi.
Retour en arrière
Nous n'allons pas encore nous projeter trop loin, mais en Floride pour la présentation du facelift de l’actuelle Z4, BMW a également réuni tous ses prédécesseurs. Mieux encore, nous avons pu les conduires !
La Z3 de 1995 est considérée comme le véritable ancêtre des trois générations de Z4, mais BMW a également fabriqué auparavant la Z1 particulièrement originale, notamment en raison de ses portes escamotables dans les flancs, et a également construit quelque 5700 exemplaires de l'emblématique Z8, inspiré de la 507 et beaucoup plus cher, de 2000 à 2003. Ces deux-là n’étaient pas conviés à l’occasion de notre voyage en Floride, et font donc office de véritables francs-tireurs.
Boîte manuelle à cinq vitesses
Étroitement liée à la BMW Série 3 de l’époque, la BMW Z3 peut donc être considérée comme le premier roadster BMW destiné au grand public. Elle a débuté sa carrière par un rôle dans le film de James Bond GoldenEye et restera en production jusqu'en 2002, date à laquelle le compteur s'établit à un peu moins de 300.000 unités. Les formes arrondies ont certainement contribué à la popularité de la Z3, BMW en a également tiré un coupé aux lignes alors plutôt étranges.
La gamme Z3 a débuté avec un "gros" quatre cylindres de 1,9 litre développant seulement 138 ch, mais notre exemplaire d'essai de 2002 est équipé d'un six cylindres de 3 litres de cylindrée. Ce moteur développe 225 ch, mais reste tout autant accouplé à une boîte manuelle à cinq vitesses.
Des performances correctes
Avant de partir, les gens de BMW veulent savoir si nous sommes capables de faire fonctionner cette chose, mais pour nous, il s'agira surtout de refaire connaissance avec une petite voiture qui nous a donné pas mal de plaisir journalistique en voiture il y a plus de 20 ans.
En tant qu'Européens, le passage manuel des vitesses ne nous pose bien sûr aucun problème, et dès les premiers kilomètres, nous remarquons que la voiture a toujours l'air assez moderne. Hormis le tableau de bord, les écrans branchés et l'info-divertissement étaient totalement absents à l'époque de la Z3. En dépit d’un poids à vide de 1340 kg tout de même, les performances semblent plus que correctes. Le couple maximal de 290 Nm est disponible à 3500 tr/min, mais même à des régimes inférieurs, il n'est pas nécessaire d'engager la boîte de vitesses trop souvent pour avancer en douceur.
Un design signé Bangle
La Z4 qui a suivi en 2003 pourrait nous intéresser un peu moins aujourd'hui. Présenté par le très controversé Chris Bangle, son design plutôt complexe rompait avec le Z3, mais il semble vraiment daté aujourd'hui. Notre exemplaire d’essai pour l’occasion, également doté d'une peinture grise plutôt triste, est équipé d'un six cylindres de 3 litres, mais il ne développait de toute façon que 215 ch en 2003. Avec ses 1370 kg, la voiture n'est même pas beaucoup plus lourde que la Z3, mais c'est étrangement ce que l'on ressent. Le sprint à 100 km/h se fait toujours en moins de 7 s, mais cette Z4 ne nous enthousiasme plus vraiment.
La dernière Américaine
Jusqu'à ce qu'on nous dise que la voiture portant le numéro de châssis LW76378 était la toute dernière Z4 de cette génération, ce qui la rend bien sûr très spéciale. La voiture est sortie de la chaîne de montage de l'usine BMW de Spartanburg, aux États-Unis, le 27 août 2008. Elle a été construite à 180.856 exemplaires, soit beaucoup moins que la Z3. Un coupé a également été dérivé de cette première Z4, mais il n'a pas connu un grand succès.
Notre troisième et dernier "oldie" est un modèle sDrive35is de l'année de production 2016, cette variante avait été ajoutée en 2011 à la gamme du modèle Z4 qui était produit à Regensberg, en Allemagne, depuis 2009. Juste à côté de la variante décapotable de la Série 3, les deux voitures partageaient un toit rigide similaire et rabattable électriquement. Pour le roadster, c'était une première.
Rupture complète
D'ailleurs, l'ensemble du design, œuvre des designers féminins Juliane Blasi (extérieur) et Nadya Amaout (intérieur), marque une autre rupture complète avec celui de la génération précédente de Z4. C'est précisément le toit "en dur" qui a permis cette fois de se passer d'une véritable variante coupé, mais, comme on le sait, un retour à une capote en tissu a été effectué pour la génération actuelle.
Le six cylindres biturbo de la variante sDrive35is développe 335 ch, ce qui, à lui seul, constitue bien sûr une histoire très différente de celle de la Z4 de la génération précédente, quelque peu décevante. Pesant déjà environ 1,6 t, la voiture atteint les 100 km/h en seulement 4,7 s, grâce également à l'efficace boîte DCT à sept rapports et double embrayage.
Hyper Orange Package
Cela la rend encore plus rapide que la Z4 sDrive30i de 2023, également nettement moins puissante. Dans le catalogue actuel, il faut vraiment opter pour la M40i pour bénéficier d’une conduite plus « sauvage » en toute liberté. Aux États-Unis, à l'époque, la peinture orange, ainsi que la sellerie en cuir tout aussi saisissante, faisaient partie du pack Hyper Orange en option. On peut discuter des goûts et des couleurs pendant longtemps, mais nous pensons vraiment que cette voiture a quelque chose. D'ailleurs, vous pouviez obtenir cette couleur, Valancia Orange, en Belgique également. Il y a une dizaine d'années, nous considérions encore le moteur 3 litres comme le meilleur moteur six cylindres à essence du monde, et ces retrouvailles confirment que nous avions raison.
Les clients potentiels, cependant, avaient déjà du mal à être convaincus. La production s'est déroulée de 2009 à 2016, avec un total de "seulement" 118.444 unités, il était donc déjà clair qu'un tel roadster n'était plus un modèle facile à rentabiliser.
Photos : Fabian Kirchbauer
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