Raphaël de Borman l’avoue: malgré un ovale bleu à la place du cœur («Mon père travaillait dans une importante concession Ford à Liège»), il s’est permis une exception à la Française. Avec des circonstances atténuantes: «J’ai conduit une Capri et une XR3i bien avant 18 ans, mais une fois le permis en poche, je me suis rué sur une 205 GTI, la bombe de la fin des années 80», plaide-t-il. Ah, les sensations de la première voiture!
Une bonne trentaine d’années plus tard, il a plongé sur les petites annonces pour dénicher un modèle de la sportive hexagonale capable de recréer ses premiers émois de survirage. «J’ai profité du Covid pour retourner la toile dans tous les sens. Finalement, j’ai trouvé une version 1900 de la 205 à Bruxelles, mais elle venait d’Italie. Raison pour laquelle elle possède des répétiteurs de clignotants sur les ailes avant. C’est disgracieux mais la loi italienne imposait ce genre d’appendice à l’époque.» Précision utile: Raphaël n’est pas un adepte du look «showroom». «C’est bien la difficulté avec ce genre de voiture», souligne-t-il. «Soit, on vous propose une 205 totalement restaurée et elle est hors de prix. Soit, vous vous risquez à acheter un engin dans son jus avec les risques que cela comporte. Au début des années 90, nous étions nombreux à nous prendre pour des pilotes avec cette fabuleuse lionne de 130 chevaux. Conséquence directe, la mécanique de ces bolides a souvent été sollicitée. La mienne affichait 140.000 bornes au compteur. J’ignore si ses propriétaires étaient des précurseurs du car-pass mais, apparemment, elle ne semble pas avoir été malmenée. Aujourd’hui, alors qu’elle compte 10.000 km de plus, je ne déplore pas de mauvaise surprise à son volant.»
Avec ce genre de sportive, on peut tomber sur une mécanique fatiguée tant elle a été sollicitée mais les sensations que procure la 205 valent bien ce risque.
Cette mamie toujours verte – dans tous les sens du terme puisqu’elle a gardé sa couleur d’origine, le vert Sorento, qui évoque le British green – s’offre quelques rides qui lui vont bien: «Une des faiblesses du modèle, c’était le rembourrage des sièges. Pas question, toutefois, qu’ils passent par les mains d’un artisan. La réflexion est la même pour la carrosserie. Je la préfère avec un peu de rouille. Ça fait tellement voiture française!».
Pour le reste, quel régal au volant de cette traction qui vaut 15 à 20.000 €. «On oublie vite son côté ‘tape-cul’ à cause des suspensions et l’insonorisation de l’habitacle qui était une vue de l’esprit. C’est un vrai régal de flirter avec les limites du train avant et de jongler avec le levier de la boîte de vitesses, tellement doux et précis.»
Texte : Dominique Dricot
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!