En réalité, la collaboration entre Mazda et Toyota n'est pas tout à fait nouvelle. Car les deux constructeurs travaillent ensemble depuis 2010 sur des technologies de sécurité et environnementales. Autre essai concluant : la production de petites Toyota dans une usine mexicaine appartenant à Mazda. Cela dit, la collaboration va cette fois aller beaucoup plus loin. Ce qui peut paraître étonnant pour Toyota qui produit 10,23 millions de voitures chaque année alors que Mazda n'en assemble que 1,33 millions.
On se demande en effet ce qui pourrait encore manquer au numéro un mondial. Et pourtant. Pendant la conférence de presse, les deux patrons des marques - Akio Toyoda pour Toyota et Masamichi Kogai pour Mazda - sont restés assez secrets sur la nature de leur alliance. Ils ont simplement évoqué leur désir commun «d'obtenir le sourire de leurs clients. En construisant des voitures que les gens auront envie d'acheter» tandis qu'il leur importe surtout que les gens «soient fiers de leur voitures et qu'ils aiment la conduire». Nous y voilà. Alors qu'il vient de s'engager dans une grande refonte de ses techniques industrielles, Toyota reste admiratif de Mazda, que ce soit pour les technologies mises en uvre ainsi que pour le design de ses véhicules, un point sur lequel il peine effectivement à se renouveler.
Toyoda l'a d'ailleurs admis lui-même dans son discours: «comme il l'a prouvé avec ses technologies SkyActiv et son langage stylistique Kodo, Mazda réfléchit en permanence à l'avenir de l'automobile et des technologies, tout en restant fidèle à ses racines de constructeur. Ce faisant, Mazda rejoint largement Toyota dans cet objectif qui lui est cher : améliorer sans cesse les voitures. Je me réjouis que nos deux entreprises partagent la même vision et collaborent en ce sens». Et le communiqué de préciser que l'accord de collaboration conclu se faisait «dans l'intérêt mutuel des deux parties» et en précisant qu'il tirerait «profit des ressources de chaque entreprise pour compléter et valoriser les produits et technologies de l'autre, cette collaboration permettra de renforcer les atouts des voitures afin de satisfaire la diversité des goûts et des besoins des automobilistes, partout dans le monde».
On imagine que Sergio Marcchionne, PDG de Fiat, n'a pas du apprendre la nouvelle avec enthousiasme, lui qui nourrissait de grands projets avec Mazda pour s'ancrer enfin en Asie. Mais le PDG de Mazda a été on ne peut plus clair: «Toyota est une entreprise qui a fait preuve d'une détermination inébranlable [...] Mazda se retrouve complètement dans l'attachement de Toyota envers ses racines et toutes les collectivités auprès desquelles il s'est engagé». Car il va de soi qu'en retour, Mazda pourra enfin disposer d'un accès aux technologies hybrides dont il était jusqu'à présent privé.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!