Industrie et économie / Tesla n’accepte plus les paiements en bitcoins

Alors que Tesla se gargarisait d’être la première marque à accepter les bitcoins comme moyen de paiement pour l’achat de ses véhicules électriques, voilà que le grand patron lui-même annonce que ce type de transactions ne sera plus proposé… pour raisons environnementales ! Elon Musk s’est dit « préoccupé par l’augmentation rapide des combustibles fossiles pour l'extraction et les transactions de bitcoins". Elon Musk était-il à ce point ignorant quant aux moyens de « miner » les crypto-monnaies ou est-il allé trop loin dans son evie de buzz systématique ?

« La crypto-monnaie est une bonne idée à bien des égards, et nous pensons qu'elle a un avenir prometteur, mais cela ne peut pas se faire à grands frais pour l'environnement » (Elon Musk)

Bitcoins, une croissance énergivore

Pour rappel, les bitcoins, et autres crypto-monnaies, fructifient grâce à un processus de « minage » qui nécessite l’exploitation d’ordinateurs de grande puissance mis en concurrence pour résoudre des énigmes mathématiques. Un processus particulièrement gourmand en électricité le plus souvent issue d’énergies fossiles. L’impact sur l’environnement est donc conséquent.

Tesla & Bitcoin pic.twitter.com/YSswJmVZhP

— Elon Musk (@elonmusk) May 12, 2021

Pour rappel, près de 70 % de l'extraction de bitcoins a lieu en Chine, selon les données du Centre for Alternative Finance de l'université de Cambridge. Or, l’électricité y est principalement produite à l’aide de combustibles fossiles, remplacés en partie par l’énergie hydraulique en période de mousson estivale.

Elon Musk a donc réaffirmé sa foi en la monnaie virtuelle, mais décidé de prendre ses distances en attendant une électricité plus propre généralisée pour alimenter les ordinateurs qui génèrent les bitcoins et compagnie.

Jeux financiers ?

Ces déclarations posent toutefois une question évidente. Elon Musk est-il à ce point mal informé et/ou naïf qu’il ignorait d’où venaient les bitcoins tant vantés et l’impact environnemental de leur « production » ? On est en droit d’en douter !

Le patron de Tesla a cependant confirmé qu’il ne fermait pas la porte définitivement au bitcoin, et serait ravi de permettre à nouveau l’achat de ses modèles avec la crypto-monnaie la plus connue… ou d’autres moins énergivores. Une intention qui se veut cohérente après que Tesla ait acheté pour 1,5 milliard $ (1,24 milliard €) de bitcoins il y a quelques mois. En attendant, la valeur du bitcoin est redescendue à son niveau le plus bas depuis mars. Drôle de jeu donc de la part de Tesla avec ces « approximations ».

Une fois encore, Elon Musk et Tesla ont fait le buzz, créé de la « nouveauté » dans leur offre commerciale, pour ensuite revenir en arrière ou changer leur fusil d’épaule sur base de justifications qui tiennent certes la route mais mettent en exergue un certain amateurisme de gestion sous le couvert d’une communication qui elle continue à être efficace. Peu importe le good ou le bad buzz, l’essentiel reste le buzz !