Au début des tractations entre PSA et FCA pour la création de Stellantis, les ventes cumulées des deux groupes en 2019 hissaient l’entité fusionnée au quatrième rang mondial. Il en va autrement en ce mois de janvier 2021 après la signature officielle de la fusion qui sera effective à dater du 16 janvier 2021. Avec des ventes globales en recul de 30 % sur les trois premiers trimestres 2020, Stellantis n’est plus que sixième. Un recul qui s’explique par certaines faiblesses du groupe, des décisions stratégiques et la répartition géographique des marques concernées.
Numéro 6
Avec un total de 3,89 millions de voitures vendues sur les 3 premiers trimestres 2020, Stellantis est sixième groupe mondial, derrière Toyota, VW, Renault-Nissan, General Motors et Hyundai-Kia, tout en étant celui qui affiche la plus grosse régression par rapport à 2019.
- Ventes mondiales sur les 3 premiers trimestres 2019 (en millions de voitures)
- Toyota 6,68 (-17 %)
- Groupe Volkswagen 6,18 (-21 %)
- Renault-Nissan 5,54 (-28% )
- General Motors 4,72 (-17 %)
- Hyundai-Kia 4,50 (-16 %)
- Stellantis 3,89 (-33 %)
Sources : Rapports financiers et commerciaux des entreprises
Points forts
Premier atout de Stellantis, la nomination de Carlos Tavares au poste de PDG, position qu’il occupait chez PSA jusqu’à présent et qui a permis au groupe franco-allemand (Citroën, DS, Opel et Peugeot) d’enregistrer une marge d'exploitation de 8,5 % en 2019, un record pour la société. Cost-killer avisé, leader passionné et lucide, Tavares a lancé l’électrification de ses marques avec efficacité et stopper l’hémorragie financière qui plombait les résultats d’Opel. Il a également repositionné les différentes marques du groupe et saura en faire de même avec les blasons italo-américains désormais sous sa responsabilité.
Deuxième atout du groupe, la possible complémentarité des marques en termes de positionnement d’une part et sur le plan technique à moyen terme, chacune proposant des modèles dans des segments similaires. Il sera dès lors plus facile de développer de nouveaux modèles sur un nombre de plateformes réduit et adapté à une électrification nécessaire et bientôt obligatoire. Enfin les compétences combinées des différentes marques permettront à Stellantis de se positionner de manière plus compétitive face aux autres grands groupes.
Enfin, troisième atout, le regroupement de ces 14 marques offre à Stellantis une couverture mondiale avec des marques fortes sur chaque marché… ou presque.
Points faibles
Avec Peugeot, Citroën, Opel et Fiat, Stellantis se veut un acteur majeur en Europe, Jeep et RAM lui offrant une belle assise en Amérique du Nord tandis que Fiat-Peugeot-Citroën permettent une présence décente sur les marchés émergents. Toutefois, la Chine constitue un véritable écueil pour le groupe tant les performances des marques françaises et de Fiat sont insuffisantes. Avec un recul global sur les 9 premiers mois de 2020 de 39 %, PSA a fortement souffert de la prédominance de l’Europe sur ses résultats, en raison de la pandémie de COVID-19 et des confinements y afférents. Une baisse plus importantes que FCA (-30 % au niveau mondial, -25 % sur le marché européen) qui s’explique également par l’arrêt – ou la réduction importante de l’offre de motorisations - de plusieurs modèles (Adam, Karl, 108, C1) et le lancement perturbé de nouveaux modèles tels que les Peugeot 208 et 2008 ou Opel Corsa et Mokka. Toutefois, outre une consolidation des acquis en Europe et en Amérique, un rebond sur le marché chinois est essentiel pour espérer rivaliser avec les leaders mondiaux que sont Toyota, VW et Renault-Nissan.
Outre la répartition géographique de ses marques et la consolidation ou le développement des ventes sur certains marchés, Stellantis se retrouve confronté à une concurrence interne entre les marques issues de PSA et FCA. Mal en point, Alfa Romeo va devoir trouver sa place par rapport à Peugeot, marque « sportive » de PSA, Fiat va-t-il appuyer sa connotation « low-cost » pour ne pas cannibaliser Opel ? Que deviendront Lancia – en soins palliatifs – Dodge et Chrysler (moribonds) ?
Enfin, Stellantis va devoir combiner les agendas techniques et technologiques – plateformes, motorisations, électrification, conduite autonome – qui en sont à des stades très différents selon que l’on parle de l’ex-PSA ou de feue FCA. Avec les coûts en hausse constante dans le domaine de la recherche et du développement et le timing plus que serré imposé par les instances politiques, plus particulièrement en Europe qui reste LE marché principal du groupe, optimiser les synergies techniques et industrielles représente un enjeu capital pour la pérennité du groupe dans un premier temps et sa progression dans un second temps.
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