Les chiffres de vente des voitures en Russie semblent montrer une disparité grandissante entre les classes sociales russes. Alors que le marché global russe est en pleine crise, les marques de luxe, elles, ne la connaissent pas cette crise. Les riches Russes ne résistent pas à la tentation d’acquérir une voiture de luxe. Porsche et Lexus, respectivement à + 12 % et + 6 % en 2015, sont les seules marques ayant eu une croissance constante depuis le début de la dégringolade en 2012, selon Autonews. D’autres marques de prestige ont vu leurs ventes augmenter en 2015 : Bentley à + 7 % et Rolls-Royce à + 5 %.
C’est le moment
Ce qui peut expliquer cette « ruée » est la dévaluation du rouble. Elle a soutenu la demande puisque les prix de certains modèles importés, et donc de luxe, sont nettement plus intéressants en roubles qu’en dollars. Si en plus, on avait un compte en devises étrangères, le change est d’autant plus profitable. Ainsi, à titre de comparaison, une Rolls-Royce Ghost est vendue 19 millions de roubles, soit 223.000 € (contre 282.323 € chez nous). Au bas de l’échelle, une Lada Granta coûte 367.000 roubles, soit près de 4300 €. Cela représente environ 9 mois de salaire moyen en Russie (500 €).
Comme un trésor
En raison de la volatilité actuelle de la monnaie russe, il vaut mieux investir en biens dont la valeur restera importante au fil des années : voitures de luxe, immobilier, œuvres d’art. D’autant qu’en Russie, les voitures étrangères ont une valeur résiduelle qui ne se déprécie pas autant que chez nous. Il faut dire que longtemps, ce type de véhicules était banni des rues moscovites et russes. Les Bentley, Porsche, Rolls-Royce et compagnie restent donc des signes extérieurs de richesse très appréciés et qu’on n’hésite pas à utiliser.
L’époque soviétique
Du temps de l’URSS, il était très difficile d’avoir autre chose qu’une GAZ, une Lada, une Moskvitch, une Volga ou une ZAZ, voire une ZIL si on était haut placé. Autonews nous rappelle que dans les années 70, il n’y avait que 3 Mercedes à Moscou : la 600 du dirigeant Léonid Brejnev (vendue 103.600 € aux enchères par le fisc allemand en 2008) et celles du champion d’échecs Anatoli Karpov et du compositeur dissident Vladimir Vysotsky. Pour l’anecdote, le premier cosmonaute de l’histoire, Youri Gagarine, avait une Matra Djet V offerte en cadeau au début des années 60.
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