N’est pas Ferrari qui veut. Et si McLaren développe assurément des voitures capables de rivaliser avec les chefs d’œuvres italiens, la firme de Woking ne peut malheureusement pas compter sur les mêmes facilités économiques. En proie à un déficit financier presque systémique, McLaren s’était déjà trouvée dans l’obligation de vendre ses installations de Woking pour pouvoir survivre lors de la pandémie de Covid-19. La voilà contrainte de se défaire de certaines de ses voitures les plus emblématiques. Pourquoi ? Pour financer les mises à jour techniques de la dernière-née, la McLaren Artura hybride rechargeable qui doit concurrencer la… Ferrari 296 GTS.
100 millions £ pour l’Artura
En manque de liquidités, McLaren a donc vendu quelques joyaux de sa collection à Mumtalakat Holding, le fonds souverain de Bahreïn qui n’est autre que son principal actionnaire à hauteur de 60 % du capital. L’opération aurait rapporté 100 millions £, soit environ 117 millions €, qui seront destinés au développement de la McLaren Artura, une supersportive hybride rechargeable qui doit concurrencer la Ferrari 296 GTS, avec qui elle partage de nombreuses similitudes techniques : V6 turbo hybride en position centrale, hybride rechargeable…
Si l’Artura est la digne descendante des autres créations de Woking, McLaren a jugé nécessaire d’y apporter quelques améliorations et modifications avant de lancer la production en série. Le constructeur britannique n’a toutefois pas précisé la nature de ces « mises à niveau techniques ».
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McLaren peut-elle survivre ?
La firme de Woking, émanation de la célèbre écurie de Formule 1, ne manque pas de savoir-faire. Certes il y eut l’extraordinaire Mclaren F1 conçue par le génial Gordon Murray, mais la réelle aventure moderne des McLaren de route a débuté avec la MP4-12 C dont la production fut lancée en 2011. Immédiatement, la berlinette anglaise a démontré tout le savoir-faire de McLaren en venant ostensiblement marcher sur les plates-bandes de Ferrari. McLaren n’avait ménagé ses dépenses pour concevoir cette voiture à coque en carbone et aux suspension aussi originales qu’efficaces. Las, la commercialisation de cette dernière – et de ses déclinaisons et descendantes – ne fut jamais rentable et la firme court toujours après l’argent. Une situation qui a empiré avec les résultats catastrophiques de l’écurie de F1 et la crise du Covid-19.
Tout cela a imposé à McLaren de vendre son centre technologique – et l’usine attenante – de Woking, tout en en restant locataire, et de recapitaliser la société. Malgré cela, le développement de l’Artura a coûté et coûte encore très cher et McLaren accuse désormais une perte de 203 millions £ après 9 mois en 2022, contre un déficit de 69 millions £ sur la même période en 2021. Une situation qui ne pourra s’inverser qu’une fois que les livraisons de l’Artura pourront enfin débuter et qui va également contraindre McLaren à commercialiser un SUV – électrique qui plus est – en espérant que ce dernier constituera la poule aux œufs d’or permettant à la marque de sortir du rouge ! Mais avec quel argent ce modèle sera-t-il développé ?
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