Afin de supporter l’effort de ses deux marques emblématiques dans leur transition vers la production de véhicules électriques, le gouvernement britannique va accorder un prêt garanti de 500 millions £ - 600 millions € - à Jaguar et Land Rover. Ce prêt sera étalé sur 5 ans et doit permettre aux deux marques cousines de développer leurs nouveaux modèles électriques plus sereinement alors qu’ils restent empêtrés dans une situation financière compliquée, même si la décision de privilégier les modèles les plus rentables semble payer.
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Soutenir l’industrie locale
Ce prêt répond à la volonté du Premier ministre Boris Johnson de développer une industrie locale pour la fabrication de batteries assez rapidement, sachant que la vente de véhicules neufs à moteur thermique sera interdite au Royaume-Uni dès 2030. Une aubaine pour Jaguar qui s’est lancée un énorme défi en décidant de remplacer sa gamme actuelle par une offre 100 % électrique et inédite dès 2025, qui plus est accompagnée d’une montée en gamme significative puisque les voitures flanquées du célèbre félin abandonneront le secteur Premium pour se confronter aux ténors du grand luxe que sont Aston Martin et Bentley. Land Rover, de son côté, lancera son premier modèle 100 % électrique en 2024, il devrait s’agir d’une version « 0 émission » du nouveau Range Rover de cinquième génération.
Cependant, cet apport gouvernemental ne représentera qu’une petite part de l’investissement prévu par JLR, sous la tutelle de son propriétaire indien Tata group, qui s’élèvera à 2,5 milliards £ (3 milliards €) par an jusqu’en 2025, puis 3 milliards £ (3,6 milliards €) par an dès 2026.
La marge en priorité
Jaguar Land Rover a mis en place une politique drastique consistant à retirer les versions de base de son catalogue pour privilégier les modèles les plus rentables, n’en déplaise aux clients, comme l’explique Adrian Mardell, Chief Financial Officer de JLR : « Nous ne permettons consciemment pas aux clients de commander les dérivés de moindre valeur, car ce sont les derniers véhicules à être construits et nous ne voulons pas que les clients attendent 12 mois ou plus. Construire les voitures qui se vendent le plus rapidement et qui ont le plus de valeur a très bien fonctionné ».
C’est le moins que l’on puisse dire. Alors que le troisième trimestre 2021 s’était soldé par un revenu moyen par véhicule de 61.000 £ et une perte globale de 302 millions £ (respectivement 73.000 € et 362 millions €), le quatrième trimestre présente certes un résultat toujours déficitaire mais nettement plus positif avec un revenu moyen de 68.000 £ par véhicule vendu et une perte limitée à 9 millions £, soit 81.500 € et 10,8 millions €. Cependant, si la situation semble s’améliorer, JLR reste loin des 439 millions £ (526 millions €) de bénéfices enregistrés au dernier trimestre 2020. Sur fond de pénurie de semi-conducteurs persistante, il sera donc essentiel pour JLR de poursuivre sur la lancée du dernier trimestre 2021 avec un focus sur un retour à des ventes et des profits décents pour Jaguar, largement en deçà des résultats commerciaux de Land Rover.
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