Plusieurs sources ont indiqué au magazine spécialisé Automotive News Europe qu’Alfa Romeo allait retarder le lancement de ses modèles phares. La berline Giulia sera ainsi mise en vente en Europe six mois plus tard que prévu, soit au milieu de l'année prochaine. Dans le même ordre d’idée, le premier SUV d'Alfa, basé d’ailleurs sur la Giulia, n’arrivera pas non plus sur le marché avant le début de 2017, soit neuf mois plus tard que prévu.
Plusieurs raisons
Le lancement retardé de la Giulia s’explique apparemment par plusieurs raisons. Ces mêmes sources ont en effet précisé que la marque tenait à affiner certaines caractéristiques de sécurité et de conduite. Alfa a pour sa part refusé de confirmer ces affirmations. Cela dit, ces informations arrivent juste après les déclarations de Sergio Marchionne, le CEO de Fiat-Chrysler, intervenues le 28 octobre dernier et qui mettaient en avant le fait qu’Alfa était en train de réexaminer son plan d’expansion mondiale en raison du ralentissement du marché chinois. Marchionne a toutefois réaffirmé avoir planifié un investissement de 5 milliards d'euros pour booster les ventes de la marque à 400.000 unités à l’horizon 2018 grâce à 8 nouveaux modèles.
Grands objectifs
Alfa Romeo n'a pas détaillé l'ensemble des 8 nouveaux modèles prévus, mais plusieurs de ces mêmes sources indiquent qu’il s’agira de la Giulia, du remplacement de la compacte Giulietta, d’une grande berline ainsi que plusieurs SUV. Avec ces retards, on imagine qu’il sera toutefois bien difficile d’arriver aux 400.000 unités annuelles à l’horizon 2018. Le bureau de consultance IHS Automotive indique d’ailleurs dans ses dernières prévisions qu’Alfa pourrait arriver à un peu plus de 230.000 ventes annuelles à cette échéance contre 68.000 en 2014. Mais elle n’espère pas mieux.
La Chine, le nœud du problème ?
Marchionne a rappelé que sa réévaluation stratégique avait été dictée par le recul très net des importations de véhicules de luxe en Chine. La chute de Maserati dans l’Empire du Milieu est d’ailleurs de notoriété publique puisque les chaînes de production ont même été arrêtées pendant une semaine. Cela dit, il est assez étonnant que Marchionne pousse aussi Alfa a revoir ses plans. Un analyste bien informé, Max Warburton de chez Bernstein, indiquait que « sans doute, Marchionne a été surpris de la vitesse de détérioration des ventes de Maserati en Chine » et que « Maserati constituait un peu comme un laboratoire préalable l’arrivée d’Alfa ». Or, ce sont visiblement d’autres marchés qui devront absorber les volumes de production prévus par Marchionne.
Un plan trop ambitieux ?
Reste que nombre d’analystes estiment aussi que Marchionne voit trop grand pour Alfa et que 400.000 unités, c’est en fait très peu réaliste. Richard Hilgert, analyste chez Morningstar, déclarait d’ailleurs que « je serais impressionné si la marque vendait déjà 200.000 exemplaires par an d’ici 2018 ». Et les autres capitaines de l’industrie ne semblent pas non plus prendre Marchionne et Alfa Romeo au sérieux puisque Rupert Stadler, le CEO d’Audi, a plaisanté en demandant « qui est Alfa Romeo ? » suite à une question qu’on lui posait sur le retour de l’Italien parmi les marques premium. Pour Stadler justement, ce segment premium ne comprend qu’Audi, Mercedes et BMW.
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