Le Conseil de surveillance de Volkswagen vient d'approuver des coupes budgétaires ce vendredi. Elles s'élèveront à 1 milliard d'euros en 2016, ce qui donnera un coup de frein à certains projets, comme la Phaeton qui sera retardée tout comme le nouveau centre de design. Il s’agit en effet pour l’entreprise de dégager quelques milliards supplémentaires pour faire face au scandale des moteurs truqués révélé courant septembre.
Les syndicats en péril
Historiquement, les syndicats ont toujours eu beaucoup de pouvoir au sein du groupe Volkswagen. Mais la crise et les coupes budgétaires qui vont en découler de même de la reprise en main du groupe par le clan Porsche-Piëch risque bien des les affaiblir et d’aboutir à un changement de stratégie interne. Jusqu’à présent, celle-ci avait, quoi qu’on en dise, donné la priorité à l’humain plutôt qu'aux profits. Plusieurs analystes perçoivent déjà clairement ce changement interne qui risque de faire passer la gestion avant le reste. Arndt Ellinghorst du cabinet de conseil bancaire Evercore ISI indiquait que « la façon dont VW a fonctionné au cours des 20 dernières années est obsolète » et il a jouté que « Volkswagen est le dos au mur et ce sont les gestionnaires qui vont être appelés au feu et pas les syndicats ». Bernd Osterloh qui dirige les représentants syndicaux avait d’ailleurs critiqué Herbert Diess, le patron de VW, pour réduire les coûts sans consulter au préalable les travailleurs.
Un problème de rentabilité
Mais le problème de Volkswagen est surtout un problème de rentabilité. Car la marque VW réalise un bénéfice net de 540 € par véhicules (chiffres 2014), contre 631 € à Ford, 783 € à GM et… 1647 € à Toyota. Plusieurs analystes attribuent cette situation aux syndicats qui ont eu trop de pouvoir par le passé et qui ont protégé l’entreprise des licenciements. Comme dans les années 90 où Volkswagen avait éviter les pertes d’emplois en adoptant une semaine de travail de 4 jours. Scénario identique dans les années de crise 2008-2209 où le groupe a alors vécu sur son formidable trésor de guerre accumulé en Chine.
Un coût de 40 milliards d’euros ?
Certains analystes estiment par ailleurs le coût de l’affaire à quelques 40 milliards d’euros. VW a mis de côté 8,7 milliards d’euros jusqu’à présent pour faire face aux dépenses initiales. Mais le groupe cherche aussi auprès des banques un prêt de 20 milliards d’euros supplémentaires, un prêt qui pourrait être contracté avant la fin de l’année selon plusieurs sources. Dans le même temps, le nouveau CEO de Volkswagen, Matthias Müller, travaille pour revoir la stratégie de l’entreprise et décentraliser la planification des produits et la partie « opérations » des ventes. Volkswagen a par ailleurs nommé un « manager de complaisance », Hans Dieter Poetsch, chargé de traquer tous les nouveaux éventuels écarts.
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