Le jeu de chaises musicales restera limité en vue de la saison prochaine, mais du côté de l'écurie Alpine, il s'est apparenté à une mauvaise pièce de théâtre ces dernières semaines. Alonso a signé chez Aston Martin sans grande concertation préalable et Oscar Piastri, en partie formé par l'équipe française, a opté tout aussi inopinément pour le siège laissé vacant par le départ forcé de Daniel Ricciardo chez McLaren. Selon ces pilotes qui cherchent donc leur chance ailleurs, la raison principale tient au fait que la direction d'Alpine a tardé un peu trop à clarifier les options pour 2023 et - dans le cas d'Alonso - au-delà.
L'un comme l'autre étaient en colère contre Alpine, mais ont eu gain de cause, même concernant la prétendue rupture de contrat de Piastri avec les autorités de la F1. Cette page semble toutefois avoir été tournée entre-temps, et Esteban Ocon sera rejoint la saison prochaine par Pierre Gasly, qui a été racheté à AlphaTauri (ou plutôt à Red Bull).
Esteban, Pierre Gasly et vous n'êtes pas reconnus comme les plus grands amis. Cela marchera-t-il avec ce duo de pilotes 100% français ?
Après l'annonce officielle de l'arrivée de Pierre, nous nous sommes rapidement rencontrés à Tokyo. Nous y avons déjà eu une conversation constructive sur notre future coopération. Je vois que ça marche et je suis même déjà impatient. Nous avons réalisé beaucoup de choses avec Alonso, mais Pierre vient aussi avec de grandes ambitions. Une telle coopération parfaite est également une nécessité. Nous n'avons pas encore le potentiel pour monter sur le podium à chaque course, et encore moins pour gagner. Nous avons donc encore beaucoup de travail à réaliser.
La quatrième place chez les constructeurs, derrière Red Bull, Ferrari et Mercedes, cela reste l'objectif principal pour 2022. Sera-t-il atteint ?
Je pense que oui. Concernant notre niveau de performance, nous sommes vraiment très bien maintenant. Ce n'était pas le cas en début de saison, nous avons donc vraiment fait un grand pas en avant. Peut-être le plus grand de toutes les équipes. Ce qui crée alors aussi une très bonne dynamique, précisément parce que nous pouvons maintenant montrer régulièrement ce que nous valons en toutes circonstances. Même si nous prenons le départ d'une course à partir d'une position de départ moins favorable en raison du remplacement de pièces, nous continuons souvent à remonter et à marquer des points. Nous travaillons également en permanence sur la voiture. Et ces nouvelles évolutions s'avéreront certainement utiles pour la voiture de la saison prochaine également.
Donc, en vue de la fin de saison qui approche, le bilan est-il positif ?
Oui, absolument. C'était déjà une saison longue et difficile, qui pèse par moments. Mais cette progression rend les choses un peu plus faciles.
Vous avez été sous les feux de la rampe une fois de plus au Japon avec le long duel avec Lewis Hamilton. Vous êtes parvenu à le devancer. cette quatrième place n'a-t-elle pas ressemblé à une victoire ?
En tous cas, nous sommes passés pas loin d'un podium. Il nous manque encore un peu de vitesse pour cela. Mais terminer devant les deux Mercedes, cela nous a apporté une grande satisfaction. Bien que la course ait été raccourcie et que nous n'aurions peut-être pas réussi si nous avions dû faire tous les tours. Mais en tout cas, c'était une grande bataille.
Vous avez déjà montré que vous étiez un véritable maître dans l'art de défendre une position. Nous nous souvenons également de la bataille acharnée, pour la victoire même, avec Sébastien Vettel l'année dernière en Hongrie.
Je me suis vraiment concentré sur cet aspect pendant un moment, oui. Avec des exercices spécifiques sur le simulateur pour affiner cette capacité. Vous pouvez alors délibérément rendre votre voiture légèrement moins rapide, le but étant de conserver une voiture plus rapide derrière vous. Ces leçons s'avèrent parfois payantes, comme dans ce duel avec un Lewis en chasse et potentiellement plus rapide.
Où se situe encore la différence entre le roulage et l'entrainement sur le simulateur et la course réelle ?
Il s'en rapproche de plus en plus, notamment avec l'installation que nous utilisons à l'usine d'Enstone. Nous avons deux simulateurs là-bas, ils remplissent une pièce entière. Il y a des écrans à 360 degrés, nous sommes assis avec notre casque dans ce qui ressemble à une vraie voiture, il y a trois ou quatre ingénieurs qui surveillent tout... J'y passe environ un jour par semaine. Faire une évaluation de la course précédente et, bien sûr, déjà préparer la suivante. Ensuite, lorsque nous arrivons sur le vrai circuit, nous sommes pratiquement prêts pour les premiers essais libres. C'est vraiment très impressionnant ce qui est déjà possible. Mais en même temps, vous avez toujours besoin de beaucoup de références de la vraie voiture pour faire les meilleurs progrès possibles.
Quelque chose de complètement différent. Alpine aimerait également remporter Le Mans à nouveau, vous voyez-vous y conduire ?
Pas tout de suite, bien sûr. Mon seul objectif pour l'instant est la Formule 1. Mais Le Mans fait rêver, oui. C'est l'une des courses automobiles les plus importantes et les plus prestigieuses du monde. Et on ne peut jamais dire jamais. En tant que pilote, vous êtes de toute façon passionné par tout type de course, du karting au drifting. Alors, est-ce que je piloterai un jour au Mans ? Ça pourrait bien être le cas oui.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!