Après une épreuve autrichienne qui a vu Ferrari et Red Bull se disputer la victoire avec Mercedes à distance plus rapprochée, le tracé du Paul Ricard promettait un Grand Prix de France à trois avec des Flèches d’argent encore plus en verve sur ce circuit rapide et lisse… Las, Hamilton et Russel ont constaté que la W13 était toujours un cran en dessous des RB18 et F1-75 en qualifications et qu’il lui manquait encore un petit quelque chose en course, même si les pilotes britanniques peuvent désormais mettre des bâtons dans les roues aux deux équipes de pointe. Cette épreuve « en voisin » pour le Monégasque de la Scuderia aura été frustrant mais aura confirmé que la Ferrari est bien la meilleure voiture actuellement, d’un fifrelin, mais les titres s’éloignent encore davantage, faute d’une fiabilité irréprochable. Derrière ces trois top teams, la bagarre reste ouverte et le quadragénaire Alonso a décidément de beaux restes.
Résumé du grand prix
Après une pole autoritaire grâce au concours de son équipier qui lui donnait l’aspiration, Charles Leclerc ne trébuchait pas au départ et conservait le leadership devant Max Verstappen. Les deux rivaux ne tardaient pas à creuser l’écart sur un Lewis Hamilton mieux parti que Pérez qui devait également se méfier de la seconde Mercedes. Derrière, Alonso emmenait la meute des « autres » tandis que Carlos Sainz, parti dix-neuvième en raison de pénalités pour excès de nouveaux composants du groupe propulseur, entamait une belle remontée, démontrant la supériorité intrinsèque de la monoplace rouge. En tête, Leclerc avait cependant fort à faire pour résister à la pression de Verstappen qui tentait de profiter de la vitesse de pointe exceptionnelle de sa Red Bull, en vain. Non seulement la Ferrari a progressé en la matière, mais Leclerc pouvait également compter sur une meilleure gestion des pneus de sa monoplace. Le champion du Monde en titre tentait d’anticiper son premier arrêt pour chausser des gommes dures afin de prendre le dessus sur la Ferrari. On ne saura jamais si cette tactique aurait fonctionné étant donné que Leclerc partait à la faute, sortant trop large et trop vite en virage alors qu’il poussait pour conforter son leadership. Une nouvelle victoire s’envolait pour le Monégasque et Ferrari gâchait définitivement sa course en relâchant Sainz à contre-temps lors de son premier pit-stop, l’Espagnol se voyant infliger une pénalité de 5 s pour Unsafe Realease. Dommage car il était remonté à la quatrième place et le podium était envisageable. Finalement, il devra se contenter de la cinquième place. Verstappen l’emportait sans coup férir, conscient du « cadeau » offert par Leclerc. Aux côtés du Batave, on retrouvait les deux Mercedes de Hamilton et Russel, qui avaient été en mesure de lutter à la régulière avec la Red Bull de Pérez tout au long de la course. Russel profitait de la Virtual Safety Car en en fin de course pour mieux gérer le restart et souffler la troisième marche du podium au Mexicain de Red Bull, un peu distrait sur ce coup. Derrière ces cinq-là, Alonso concluait son épreuve à domicile pour Alpine par une sixième place autoritaire devant les McLaren de Norris et Ricciardo une bonne partie de la course. Le double champion du Monde poussait le vice jusqu’à volontairement « ralentir » les monoplaces orange pour permettre à son équipier de les dépasser. Ocon profitera de la VSC pour passer Ricciardo et décrocher la huitième place. Dixième, Lance Stroll résistait aux assauts de son équipier Vettel, non sans la jouer « vicieuse » dans le dernier virage.
Résultats de GP de France
- Max VERSTAPPEN (Red Bull)
- Lewis HAMILTON (Mercedes)
- George RUSSEL (Mercedes)
- Sergio PEREZ (Red Bull)
- Carlos SAINZ (Ferrari)
- Fernando ALONSO (Alpine)
- Lando NORRIS (McLaren)
- Esteban OCON (Alpine)
- Daniel RICCIARDO (McLaren)
- Lance STROLL (Aston Martin)
Classement du championnat du monde Pilotes
- Max VERSTAPPEN – 233 points
- Charles LECLERC – 170 points
- Sergio PEREZ – 163 points
- Carlos SAINZ – 144 points
- George RUSSEL – 143 points
- Lewis HAMILTON – 137 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
- Red Bull – 396 points
- Ferrari – 314 points
- Mercedes – 280 points
- Alpine – 93 points
- McLaren – 89 points
- Alfa Romeo – 51 points
Tops
Élu Driver of the Day, Carlos Sainz a prouvé une fois encore que la Scuderia pouvait compter sur lui et qu’il était désormais beaucoup plus à l’aise au volant de la F1-75. Frappé par la malchance – pénalités pour changements de composants « moteur », pénalité pour Unsafe Realease – l’Espagnol a « sauvé les meubles » en remontant dans le Top 5.
Mercedes progresse ! Si les Flèches d’argent sont encore trop loin sur un tour pour jouer la pole en qualifications, Lewis Hamilton et George Russel sont désormais des candidats au podium à la régulière en course. Du moins sur des tracés rapides et lisses ! Et le moral du septuple champion du Monde y gagne, tout comme sa hargne en course.
Fernando Alonso a beau avoir bientôt 41 ans, le Taureau des Asturies n’a rien perdu de sa vitesse de pointe ni de son assurance. Sûr de la vitesse de son Alpine et de sa capacité à résister aux McLaren, il choisissait délibérément de ne pas distancer Norris pour que ce dernier et sn équipier Ricciardo roulent dans l’air « sale » et usent leurs pneus plus vite, histoire d’aider son équipier Ocon à les attaquer. Papy fait de la résistance !
Flops
Décidément, quand ce n'est pas son équipe qui foire la stratégie ou sa monoplace qui manque de fiabilité, Charles Leclerc s'évertue à se compliquer lui-même la tâche. En commettant une erreur alors qu'il maîtrisait la course et qu'il s'orientait probablement vers une victoire à la régulière, le Monégasque amenuise un peu plus ses chances de titre Pilotes et favorise l'envol de Red Bull au classement Constructeurs. Il faudra se reprendre à Budapest le weekend prochain où les Ferrari devraient être à l'aise et puis réaliser une rentrée parfaite à Spa et Monza après la pause estivale, sans quoi, Max Verstappen et Red Bull fileront droit vers les sacres mondiaux 2022.
Sergio Pérez n'est plus que l'ombre du pilote qui mettait la domination de Max Verstappen à mal. Moins à l'aise au volant de la RB18 dotée des derniers développements, le Mexicain semble également avoir perdu un peu de sa hargne et de sa science de la course. Non seulement il ne parvient plus à mieux gérer ses gommes que la concurrence, mais en plus il fait preuve de distraction dans certaines phases cruciales de la course. La manière dont il s'est fait berner par George Russel au "restart" à la fin de la Virtual Safety Car et ses vociférations sur le respect des limites de la piste du Britannique ensuite étaient risibles, voire pitoyables.
Pierre Gasly est-il toujours là ? Flamboyant les deux dernières saisons au volant de la modeste Toro Rosso devenue Alpha Tauri, suite à son débarquement de l'écurie-mère Red Bull, le Français n'est que l'ombre de lui-même en 2022. Une descente aux enfers qui coïncide avec la confirmation qu'il ne remontera pas chez Red Bull et est "coincé" chez Alpha Tauri pour les prochaines saisons. Battu régulièrement en qualifications par Tsunoda, approximatif et souvent impliqué dans des incidents en course, pas servi par la chance non plus il est vrai, le vainqueur de Monza 2020 semble désabusé. C'est dommage, mais la pause estivale lui fera peut-être du bien.
Le coup d'oeil – Graphique mais pas magique
Alors que le débat sur le maintien de certains grands prix européens - Belgique, France et Monaco en tête - fait rage, pour laisser de la place aux épreuves plus "exotiques", la tendance serait à une disparition de l'épreuve belge, ou une présence en alternance avec le Grand Prix de France. Mais quelle mauvaise idée ! Certes le tracé du Paul Ricard est superbe sur le plan graphique, mais cette piste rénovée en son temps par Bernie Ecclestone pour en faire la parfaite Test Track manque cruellement de sel sur le plan sportif et accouche de courses très artificielles et sans magie. Imaginer que le rendez-vous français pourrait supplanter celui dans nos chères Ardennes fait mal, mais la douleur pourrait être réelle. Un non-sens complet quant à l'histoire des deux courses en Formule 1, à la sélectivité des tracés concernés et au plébiscite des pilotes pour le "plus beau circuit du monde" logé dans la région spadoise. Il n'y a pas photo, Spa doit rester, et que le Paul Ricard alterne avec Monaco... Ces deux circuits sont très proches l'un de l'autre géographiquement parlant et la rareté fait la valeur n'est-ce pas ? Alors rendons le Grand Prix de la principauté monégasque encore plus "précieux" !
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