Red Bull était au coeur des conversations dans le paddock du COTA - Circuit of the Americas - à Austin (Texas, USA). Triplement même. D'abord, l'équipe autrichienne pouvait consacrer cette saison 2022 en décrochant le titre mondial Constructeurs après celui des Pilotes remporté par Max Verstappen au Japon la semaine précédente. Ensuite, il y avait l'affaire du budget dépassé par la formation dirigée par Christian Horner lors de la saison 2021, mais ces considérations sportivo-juridiques étaient balayées par la triste nouvelle du décès de Dietrich Mateschitz, fondateur et co-propriétaire de l'écurie et surtout de l'empire Red Bull. Le milliardaire autrichien s'est éteint au terme d'une longue lutte contre la maladie. Cette épreuve aura su transcender les membres de la "famille" Red Bull.
Sur le plan sportif et technique, Mercedes introduisait d'importantes évolutions afin de préparer 2023 et misait sur un grand pas en avant afin de titiller Red Bull et Ferrari, tandis que la lutte aux étages inférieurs pour le classement Constructeurs promettait d'être belle entre Alpine et McLaren d'une part et Alfa Romeo et Aston Martin d'autre part. Le tout devant une affluence record de 440.000 spectateurs sur l'ensemble du weekend.
Résumé du grand prix
Après des qualifications marquées de nombreuses pénalités pour divers dépassements des allocations en éléments du groupe motopropulseur, qui voyaient notamment Charles Leclerc et Sergio Pérez reculer respectivement aux 12e et 9e rang après avoir signé les 2e et 4e chronos, Carlos Sainz s'élançait en pole devant Max Verstappen, la deuxième ligne accueillant les Mercedes de Lewis Hamilton et George Russel, bien décidés à jouer devant.
Le départ constituait le premier événement important. Moins bien parti que Verstappen, Sainz virait au deuxième rang au premier virage et était heurté par la Mercedes de Russel. Si ce dernier était pénalisé de 5 secondes, l'Espagnol était contraint à l'abandon. Pourtant, la Red Bull ne parvenait pas à s'envoler irrémédiablement, Lewis Hamilton s'accrochant aux basques de son rival de 2021. Mieux, il prenait les devants après la première salve de changements de gommes, profitant d'un cafouillage chez Red Bull qui coûtait plusieurs secondes à Verstappen. Derrière, Pérez et Leclerc se disputaient la troisième marche du podium, Russel suivant à portée de fusil, confirmant que le match à 3 équipes était bien là. Mais le pilote Ferrari bénéficiait d'un petit coup de pouce suite à la sortie de la voiture de sécurité consécutive à la sortie de Bottas qui avait planté son Alfa Romeo dans un bac à gravier. Le Monégasque s'offrait un arrêt "gratuit" pour rester en lice dans la course au podium. À peine le peloton relancé que la course était à nouveau neutralisée en raison d'une collision spectaculaire entre Alonso et Stroll, le Canadien effectuant une manoeuvre dangereuse en pleine ligne droite pour défendre sa place. L'avant de l'Alpine décollait avant de heurter violemment le sol, mais Alonso pouvait poursuivre, au contraire de l'Aston Martin qui frappait le rail et revanait en piste dans un nuage de fumée. Dire que ces deux-là seront équipiers l'an prochain !
Mais il en faut davantage pour arrêter le Taureau des Asturies et Alonso s'offrait un coup de maître sur le plan stratégique pour revenir au sixième rang quand les autres changeaient une deuxième fois de pneus. Las il devait toutefois céder aux assauts d'un Lando Norris déchaîné en fon de course. Valeureux septième, le pilote espagnol perdait le bénéfice de sa course opiniâtre quand Haas portait réclamation suite à la perte d'un rétroviseur sur l'Alpine qui se voyait infliger 30 secondes de pénalité et rétrogradait au quinzième rang, au profit d'Esteban Ocon qui intégrait le Top 10.
L'autre star de la course, c'était Sebastian Vettel, élu Driver of the Day pour la deuxième course consécutive. Parti sur une stratégie pneumatique différente, le quadruple champion du monde allemand se maintenait à la régulière dans le Top 6 quand un arrête calamiteux l'expulsait du Top 10. Mais il réalisait une fin de course magnifique d'attaque et de maîtrise pour remonter au septième rang - après la pénalité d'Alonso - et permettait à Aston Martin de réaliser une bonne affaire au championnat Constructeurs.
S'il a entrevu une première victoire cette saison, l'espace de quelques boucles, Lewis Hamilton ne pouvait résister au retour de Max Verstappen
Résultats du GP d'Austin
1. Max VERSTAPPEN (Red Bull)
2. Lewis HAMILTON (Mercedes)
3. Charles LECLERC (Ferrari)
4. Sergio PEREZ (Red Bull)
5. George RUSSEL (Mercedes)
6. Lando Norris (McLaren)
7. Sebastian VETTEL (Aston Martin)
8. Kevin MAGNUSSEN (Haas)
9. Yuki TSUNODA (Alpha Tauri)
10. Esteban OCON (Alpine)
Classement du championnat du monde Pilotes
1. Max VERSTAPPEN – 391 points (Champion du Monde)
2. Charles LECLERC – 267 points
3. Sergio PEREZ – 265 points
4. George RUSSELL – 218 points
5. Carlos SAINZ – 202 points
6. Lewis HAMILTON – 198 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
1. Red Bull – 656 points (Championne du Monde)
2. Ferrari – 469 points
3. Mercedes – 416 points
4. Alpine – 144 points
5. McLaren – 138 points
6. Alfa Romeo – 52 points
Tops
Sebastian Vettel a-t-il raison de prendre sa retraite ? Au volant d'une Aston Martin enfin moins rétive et plus compétitive, l'Allemand vient d'aligner deux performances de choix à Suzuka et Austin, saluées par deux prix "Driver of the Day" amplement mérités. Auteur de dépassements osés par l'extérieur en fin de course, sur Tsunoda puis Magnussen - il décrochait une huitième place (devenue septième après la pénalité d'Alonso) et aurait certainement terminé dans le Top 6 à la régulière sans un changement de pneus raté. Le talent et la science de la course habitent toujours l'Allemand, c'est évident.
Mercedes aurait-elle enfin trouvé la recette permettant de faire fonctionner sa monoplace ? La Mercedes n'était certes pas encore tout à fait au niveau de la Red Bull - du moins celle de Verstappen - mais elle pouvait lutter sans problème avec la Ferrari. Sur cette lancée, la fin de saison ne manquera pas de sel, malgré les titres déjà décernés. À défaut de poursuivre sa domination, l'écurie anglo-allemande a démontré qu'elle était toujours capable de rebondir.
USA loves Formula 1 ! Avec 440.000 spectateurs enregistrés sur l'ensemble du weekend, le Grand Prix d'Austin a battu le record d'assistance... qu'il détenait déjà depuis la saison passée. Un cap a été franchi et nos cousins d'outre-Atlantique ont clairement accroché à la discipline-reine du sport-auto "à l'européenne". L'effet Netfix, certes, mais également le fruit du travail de Liberty Media et des réseaux sociaux, sans oublier une jeune génération de pilotes plus ouverts et des courses enfin disputées sur la piste ! Le show est désormais partout et les Américains aiment ça !
Flops
Lance Stroll n'est certes pas un manche, mais ce n'est clairement pas une lumière non plus. Au même titre que d'autres, il n'a pas mérité sa place sur la grille de F1, c'est son père qui lui a achetée. Capable de grands coups (très) épisodiques, il se distingue surtout par ses manoeuvres stupides et trop souvent dangereuses. Cette fois, il n'a rien trouvé de plus intelligent que de changer de ligne au moment-même où son futur équipier déboîtait pour le passer avec le DRS. Résultat, le nez de l'Alpine d'Alonso décollait et la monoplace française aurait pu s'envoler avec des conséquences graves tandis que son Aston Martin était détruite dans le rail et qu'il aurait pu se faire couper en deux par Gasly... Bref...
Il y a la lettre du règlement et l'esprit. Chacun s'appuyant sur l'un ou l'autre selon ses meilleurs intérêts. Mais porter réclamation contre Alpine parce que la monoplace d'Alonso a effectué une poignée de tours sans l'un de ses deux rétroviseurs, pour gagner un point supplémentaire, vous avouerez que c'est petit. Haas aurait pu se distinguer autrement que de cette manière sur ses terres.
L’œil du Moniteur – So long Dietrich
Dietrich Mateschitz, c'est l'histoire d'un génie du marketing qui a su conquérir le monde et les hautes sphères de la fortune grâce à une boisson énergétique à la taurine. Cherchant une plateforme planétaire pour faire la promotion de ses canettes, L'Autrichien s'est mis en tête d'acheter une écurie de Formule 1 et de créer une filière pour découvrir, biberonner et former les jeunes talents qui finiraient par courir au pinacle du sport automobile sous les fameuses couleurs du taureau rouge. D'abord prise de haut, l'écurie de Mateschitz a rapidement brillé avec des monoplaces imaginées par le génial Adrian Newey. Et c'est un produit de la filière qui lui offrait ses lettres de noblesse avec les quatre titres de Sebastian Vettel de 2010 à 2013, doublés des titres constructeurs. Mais entre l'Allemand et Max Verstappen, d'autres talents indéniables doivent leur carrière à Red Bull : Carlos Sainz, Daniel Ricciardo, Pierre Gasly, Alex Albon, Sebastian Buemi pour ne citer que les principaux. Sans oublier les autres disciplines où la boisson énergétique soutien d'autres champions, comme Sébastien Loeb, Sébastien Ogier ou notre Thierry Neuville national ! Danke Dieter.
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