Si mathématiquement Max Verstappen pouvait être titré dès ce Grand Prix de Singapour, le Néerlandais savait qu'à la régulière son sacre serait plutôt reporté au prochain rendez-vous sur le tracé de Suzuka au Japon. D'autant plus que le tracé urbain de la cité-état devait davantage sourire aux Ferrari qu'à sa Red Bull. Pour la concurrence, cette course de nuit était une occasion de se placer sous les projecteurs en retardant l'inéluctable triomphe du prodige batave. Et Ferrari ne manquait pas l'occasion de reprendre des couleurs sue ce tracé "on-off" plus propice aux qualités de la F1-75. Derrière, Mercedes espérait rester en embuscade tandis que la bataille Alpine vs. McLaren promettait d'être épique. Mais le principal sujet de discussion fut davantage l'éventuel dépassement du budget plafonné par Red Bull et Aston Martin que la course en elle-même.
Résumé du grand prix
Comme souvent, Ferrari faisait parler la poudre en qualification et Charles Leclerc s'élançait à nouveau de la pole position devant Sergio Pérez et Lewis Hamilton, Carlos Sainz complétant le Top 4. Max Verstappen, stoppé dans son élan - pour éviter un manque de carburant dans le réservoir semble-t-il - par son équipe dans son deuxième run de la Q3 devait s'élancer depuis la huitième position. Cependant, Red Bull gardait le sourire dès le premier virage quand Pérez s'élançait bien plus efficacement que Leclerc et s'emparait des comandes de la course sur une piste encore bien humide et imposant aux pilotes de rouler en pneus intermédiaires et sans le DRS. Dans ces conditions piégeuses, jamais Leclerc ne semblait réellement en mesure de contester le leadership au Mexicain. Derrière, Carlos Sainz avait réussi à prendre la troisième place à Hamilton qui maintenait cependant la pression sur l'Espagnol de Ferrari.
Derrière, Lando Norris emmenait la meute des poursuivants... au sein de laquelle les Alpine allaient disparaître avant la mi-course, Alonso puis Ocon devant abandonner sur défaillance mécanique. Bonne opération pour McLaren qui voyait Norris et Ricciardo terminer aux quatrième et cinquième places, récoltant de gros points dans la lutte pour la quatrième place du championnat Constructeurs face à Alpine.
L'autre belle performance du jour était à mettre à l'actif d'Aston Martin qui aurait pu décrocher les sixième et septième places avec Stroll et Vettel sans un final étincelant de Verstappen qui prenait le meilleur sur l'Allemand en toute fin de course.
Mais le Néerlandais avait des raisons de nourrir quelques regrets. Revenu dans le Top 5, il voyait une opportunité de briguer le podium voire la victoire quand la voiture de sécurité était de sortie pour dégager la monoplace de Tsunoda, parti à la faute avec des pneus slicks encore trop froids. Las, le futur double champion du Monde était trop gourmand et manquait un freinage à la relance qui l'envoyait dans une échappatoire et le voyait rétrograder au classement. Déchaîné et furieux sur lui-même, Verstappen parvenait malgré tout à marquer quelques points et se consolait en se disant qu'il n'était pas le seul ténor à s'être pris les pieds dans le tapis. En effet, Lewis Hamilton aussi y allait de son freinage manqué, mais terminait le nez dans le mur de pneus et devait rentrer au stand pour changer le museau de sa Mercedes. Reparti en dehors des points, le Britannique croisait le drapeau à damier en neuvième position devant l'Alpha Tauri de Gasly.
Si Charles Leclerc tentait bien de mettre la pression sur Pérez après la voiture de sécurité, le Mexicain contrôlait la situation et remportait un quatrième succès devant les deux Ferrari qui pouvaient se mordre les doigts d'avoir une nouvelle fois loupé le coche.
Résultats de GP
- Sergio PEREZ (Red Bull)
- Charles LECLERC (Ferrari)
- Carlos SAINZ (Ferrari)
- Lando NORRIS (McLaren)
- Daniel RICCIARDO (McLaren)
- Lance STROLL (Aston Martin)
- Max VERSTAPPEN (Red Bull)
- Sebastian VETTEL (Aston Martin)
- Lewis Hamilton (Mercedes)
- Pierre GASLY (Alpha Tauri)
Classement du championnat du monde Pilotes
- Max VERSTAPPEN – 341 points
- Charles LECLERC – 237 points
- Sergio PEREZ – 235 points
- George RUSSELL – 203 points
- Carlos SAINZ – 202 points
- Lewis HAMILTON – 170 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
- Red Bull – 576 points
- Ferrari – 439 points
- Mercedes – 373 points
- McLaren – 129 points
- Alpine – 125 points
- Alfa Romeo – 52 points
Tops
Sergio Pérez a rassuré ses employeurs en démontrant qu'il était toujours capable de faire le job quand Verstappen manque à l'appel. Certes, la nature du tracé de Singapour, peu propice aux dépassements, a bien aidé face aux assauts de la Ferrari de Leclerc. Mais il ne faut minimiser les mérites du Mexicain qui a su prendre un meilleur départ et ensuite ne pas partir à la faute ni céder sous la pression.
McLaren frappe un grand coup. Sur un tracé qui souriait davantage aux monoplaces de Woking face aux Alpine, Lando Norris et Daniel Ricciardo ont sur saisir leur chance et marque un maximum de points. Assez pour replacer McLaren au quatrième rang des Constructeurs, 4 points devant Alpine. Voilà un duel qui n'a pas fini de nous passionner.
Dans le même ordre d'idées, Aston Martin a su tirer les marrons du feu et engranger suffisamment de points pour revenir dans la course à la septième place du championnat Constructeurs, prenant 3 points d'avance sur Haas et Alpha Tauri. Solides en course, les monoplaces vertes ont profité des conditions particulières et des caractéristiques spécifiques du Marina Bay Circuit pour se rappeler aux bons souvenirs des suiveurs de la F1.
Flops
Décidément, la peur de gagner semble s'être installée chez Ferrari ! Auteur de la pole malgré un vendredi contrarié par des problèmes de freins, Charles Leclerc manquait une nouvelle fois son envol et ne parvenait jamais à réparer cette "erreur". Pire, son équipe foirait une fois encore son arrêt au stand avec plus de 5 secondes pour changer de pneus, l'empêchant de faire l'undercut sur Pérez. Ensuite, le manque de vitesse de pointe de la Ferrari ne lui permettait pas de porter une attaque décisive, même avec le DRS... triste constat pour les "Rouges".
Alpine a manqué de fiabilité au pire moment. Alors qu'ils disposaient de 18 points d'avance sur McLaren et semblaient en mesure de lutter avec les monoplaces orange et anthracite, Fernando Alonso et Esteban Ocon ont été victimes d'incidents mécaniques les contraignant à l'abandon. Un zéro pointé qui pourrait se payer cash, surtout si Ricciardo confirme son regain de forme !
Mais que s'est-il passé chez Red Bull en qualifications ? Généralement maîtres ès-stratégie, les hommes du Taureau Rouge ont failli dans la gestion du carburant pour la monoplace de Verstappen. Au point de contraindre le champion du Monde à avorter sa dernière tentative pour décrocher la pole et déclencher par la même occasion la fureur de ce dernier ! Voilà une erreur très inhabituelle. Et que dire du commentaire - supposé - de Christian Horner qui prétend que cette "erreur" est une conséquence du budget plafonné ? Voilà une manœuvre aux lourds relents politiques teintée d'arrogance si cela se confirmait...
Le coup d'oeil – Plafond troué ?
Nous saurons bientôt quelles sont les équipes qui ont éventuellement dépassé le budget plafonné et qui sont donc susceptibles de sanctions de la part de la FIA et de la F1. Les rumeurs, de plus en plus insistantes, parlent d'un dépassement de la part de Red Bull et Aston Martin. Dans les deux cas, cela n'aurait rien de surprenant tant ces deux équipes ont semblé amener davantage de développements que leurs concurrents - mais il faut se méfier des apparences - mais si tel devait être le cas, il sera intéressant de connaître l'ampleur de l'infraction, car les sanctions pourraient être sévères. Si le budget plafonné - à 140 millions € cette saison - est dépassé de moins de 5 %, la ou les équipes contrevenantes seraient sanctionnées d'une amende. En cas de dépassement de plus de 5 %, les sanctions peuvent aller jusqu'à l'éviction pure et simple du championnat. L'enjeu est donc majeur. Surtout, il ouvrirait la porte à un fameux précédent. Car toutes les équipes ont des frais logistiques et de "consommables" communs (carburant, pneus) identiques ou presque, donc c'est sur le développement que l'enjeu se trouve. Et lorsque l'on connaît l'efficacité de Red Bull dans ce domaine, on pourrait imaginer que l'équipe autrichienne ait décidé de s'octroyer un "bonus" de développement pour amener la RB18 à un niveau de supériorité qui est celui qu'on lui connaît en course cette saison. Dans ce cas, pour un Top Team au portefeuille aussi bien garni, une amende ne serait pas cher payé pour bénéficier d'un avantage déterminant dans la course à la victoire et aux titres. Affaire à suivre...
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