Pour leur deuxième grand prix national, les Ferrari arboraient une livrée spéciale en hommage aux 75 ans de la marque et du centenaire de l'Autodromo di Monza avec un capot moteur et différents détails en jaune, couleur de Maranello. Des F1-75 toutes de sang et d'or vêtues pour porter leurs ambitions claironnées par Mattia Binotto : la Scuderia voulait viser la victoire dans les 7 dernières épreuves du calendrier. En face, Max Verstappen avait à coeur de vaincre le signe indien et d'enfin ceindre les lauriers du vainqueur sur ce tracé qui ne lui a guère souri par le passé avec Red Bull. En embuscade, les Mercedes espéraient pouvoir jouer à nouveau aux avant-postes après un weekend fructueux mais frustrant à Zandvoort. Derrière les trois top teams, c'est la lutte entre Alpine et McLaren pour la quatrième place du championnat Constructeurs qui promettait d'être haletante.
Le verdict des qualifications voyait Charles Leclerc placer sa Ferrari en pole devant Max Verstappen qui allait être rétrogradé de 5 places pour un changement de composant moteur au delà du nombre autorisé. Une sanction légère en comparaison de Sainz, Pérez et Hamilton qui devaient en remplacer plusieurs et se retrouvaient relégués en fond de grille. L'occasion pour certains outsiders de jouer leur carte pour un bon résultat ?
Résumé du grand prix
Pas inquiet le moins du monde de devoir s'élancer septième, Max Verstappen refroidissait rapidement l'enthousiasme des tifosi en remontant sans coup férir au deuxième rang en quelques boucles, grignotant lentement mais surement le retard qui le séparait de Charles Leclerc, leader de la course depuis le départ. Le pilote Ferrari tentait un coup de poker après une bonne dizaine de tours en s'arrêtant sous régime de Virtual Safety Car suite à l'arrêt en bord de piste de l'Aston Martin de Sebastian Vettel. Un pari osé mais à moitié manqué dès la pit-lane puisque le drapeau repassait au vert au moment où Leclerc s'arrêtait, minimisant d'autant le gain de temps de l'opération. Une fois encore, Verstappen en profitait pour prendre les commandes et ne plus les lâcher jusqu'à l'arrivée. Leclerc tentait bien le pari de chausser des pneus frais en fin de course pour tenter de revenir sur le Néerlandais, mais ce dernier gérait l'écart de main de maître. La safety car en fin d'épreuve ne changeait rien à la donne et voyait les pilotes terminer la course sans pouvoir se battre ne fut-ce qu'un tour.
Au delà des deux premiers, George Russel a mené une course solitaire, incapable de suivre le rythme de la Red Bull et de la Ferrari mais nettement plus rapide que les Alpine et McLaren derrière lui. Ces dernières - dont un vaillant Ricciardo jusqu'à son arrêt au stand - étaient toutefois dépassées sans coup férir par Sainz, Hamilton et Pérez - ce dernier rencontrait un petit problème de surchauffe du frein avant droit en début de course - revenus du fond de grille. Las, alors qu'il pouvait être crédité d'une très bonne course, Daniel Ricciardo devait parquer sa McLaren en bord de piste à quelques boucles de l'arrivée. Cet abandon provoquait la sortie de la voiture de sécurité et laissait espérer un final explosif après que tous les leaders aient chaussé des gommes fraiches, voire neuves, mais la gestion chaotique des commissaires ne permettait pas à la safety car de s'écarter avant... la dernière ligne droite. Au moins le drapeau à damier saluait-il une bonne performance de Norris quand Alonso abandonnait et Ocon terminait à la porte des points. De quoi relancer un peu la lutte entre McLaren et Alpine. Le Top 10 était complété par 3 hommes heureux. Gasly marquait les points de la huitième place sur ce tracé qui l'avait vu s'imposer deux ans plus tôt tandis que Nick De Vries marquait ses premiers points à l'occasion de son premier grand prix ! Enfin, Zhou permettait à Alfa Romeo de terminer ce weekend "à domicile" e beauté.
Résultats de GP des Pays-Bas
- Max VERSTAPPEN (Red Bull)
- Charles LECLERC (Ferrari)
- George RUSSELL (Mercedes)
- Carlos SAINZ (Ferrari)
- Lewis Hamilton (Mercedes)
- Sergio PEREZ (Red Bull)
- Lando NORRIS (McLaren)
- Pierre GASLY (Alpha Tauri)
- Nick DE VRIES (Williams)
- Guanyou ZHOU (Alfa Romeo)
Classement du championnat du monde Pilotes
- Max VERSTAPPEN – 335 points
- Charles LECLERC – 219 points
- Sergio PEREZ – 210 points
- George RUSSELL – 203 points
- Carlos SAINZ – 187 points
- Lewis HAMILTON – 168 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
- Red Bull – 545 points
- Ferrari – 406 points
- Mercedes – 371 points
- Alpine – 125 points
- McLaren – 107 points
- Alfa Romeo – 52 points
Tops
Élu pilote du grand prix, Nick De Vries a marqué les esprits et su tirer parti de l'opportunité qui s'était offerte à lui. Présent dans le baquet de l'Aston Martin de Vettel lors de la première séance d'essais libres, le Néerlandais se voyait appelé en urgence le samedi pour suppléer Alex Albon, victime d'une crise d'appendicite. Le pilote de réserve Mercedes impressionnait déjà en qualifications en battant Latifi et en se hissant en Q2. Mieux, profitant des pénalités de certains ténors, il s'élançait en huitième place sur la grille et menait une course solide pour décrocher les points de la neuvième place. Joli coup pour le champion du monde de Formula E 2021 qui rappelle celui d'un certain Stoffel Vandoorne - lui aussi pilote de réserve Mercedes et champion du monde FE cette année - avec McLaren à l'époque.
Daniel Ricciardo n'est pas mort. Certes battu par Norris en qualifications, l'Australien effectuait un très beau début de course, pointant au quatrième rang et résistant longtemps aux assauts d'Alonso, Norris et consorts avant de rétrograder après son changement de gommes. Il suivait néanmoins le rythme de son équipier avant de baisser le rythme puis de finalement être victime d'une avarie technique qui le contraignait à l'abandon. Au delà du résultat, forcément décevant, on peut être rassuré sur les capacités de Honey Badger qui n'a manifestement besoin que de deux choses : une voiture à sa main et une équipe qui croit en lui et lui fait confiance. Deux choses qu'il n'a jamais eu à Woking.
Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Max Verstappen démontre qu'il a mérité son titre l'an dernier et évolue vraiment dans une dimension à part en ce moment, à l'instar d'un certain Lewis Hamilton durant la première partie de l'ère turbo hybride... Dominateur, sur de ses forces et de celles de sa Red Bull, le Néerlandais ne craint même plus de partir plus loin sur la grille tant il sait qu'il remontera facilement au sommet de la hiérarchie. Sa supériorité est telle qu'il pourrait être sacré une deuxième fois d'ici 1 ou 2 grands prix, largement avant le terme de la saison.
Flops
Désolé, mais être fan n'autorise pas à oublier son éducation à la maison. Les huées des tifosi envers Max Verstappen sont une honte, au même titre que celles des supporters de Max pour Hamilton en son temps. D'accord que l'on soit triste de l'issue de la course après avoir espéré une victoire de leur chouchou Leclerc. Mais s'il a remporté le Grand Prix d'Italie ce dimanche, c'est tout simplement parce que le trio qu'il forme avec sa monture et son équipe était supérieur à la concurrence. S'il fallait huer quelqu'un, c'était la Scuderia qui a encore été moyenne en termes de stratégie.
On savait que Latifi n'était pas une flèche, mais de là à se faire laminer par Nick De Vries en qualifications et en course alors que le Néerlandais n'avait plus roulé avec la Williams depuis les essais libres 1 de Barcelone en mai dernier ! On appelle ça se prendre une claque et elle pourrait bien être fatale aux espoirs du Canadien de conserver son baquet en 2023 !
On peut se poser des questions sur la gestion de la direction sportive de ce Grand Prix. Lors de l'abandon de Ricciardo, l'Australien a arrêté sa monoplace à quelques dizaines de mètres d'une échappatoire de sécurité et pourtant il aura fallu plus de 5 tours aux commissaires pour la bouger, faute d'une grue disponible immédiatement. De quoi imposer aux pilotes de rester derrière la voiture de sécurité jusqu'en sortie du dernier virage du dernier tour, coupant l'herbe sous le pied à un final potentiellement explosif. Comment se fait-il qu'à ce niveau-là, il n'y ait pas une grue prête à intervenir à chaque échappatoire ? Et pire encore, pourquoi certains pilotes ont-ils pu se dédoubler et pas d'autres, laissant deux retardataires entre Verstappen et Leclerc et empêchant quoi qu'il arrive un éventuel duel entre les deux premiers de la course ? Allô Michael Masi ? On vous a trouvé un fils spirituel...
Le coup d'oeil – Victory man
Max Verstappen domine la F1 en cette saison 2022 d'une manière tellement outrancière qu'il est parti pour battre certains records. Mathématiquement, il pourrait déjà être sacré dès le prochain grand prix à Singapour. Il compte 116 points d'avance sur Leclerc et 125 sur Pérez. Il lui suffirait donc de marquer 14 points de plus que le Monégasque ou 5 de plus que son équipier pour être couronné. Au pire, cela attendra la semaine suivant à Suzuka. La question n'est donc pas "si", mais "quand". En outre, avec déjà 11 succès cette saison, le pilote Red Bull est bien parti pour battre le record de victoires en une saison, détenu par Michael Schumacher et Sebastian Vettel avec 13 grands prix remportés. Avec 6 épreuves encore à disputer, le record lui tend les bras tant on ne voit pas qui peut le battre à la régulière en ce moment.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!