Première épreuve de la reprise du championnat après la pause estivale, le Grand Prix de Belgique est souvent le théâtre d'un festival de communiqué venant confirmer ou infirmer les rumeurs de la "silly season", qu'il s'agisse du mercato des pilotes ou des équipes. Ce fut encore le cas cette année avec la confirmation que Daniel Riciiardo quittera McLaren au terme de la saison, sans pour autant savoir où il roulera. mais ce fut également l'occasion d'officialiser certains mouvements de fond : arrêt du soutien d'Alfa Romeo à l'équipe Sauber au terme de la saison 2023, arrivée d'Audi en 2026 - avec le secret de polichinelle, maintenu pour des raisons contractuelles, du partenariat avec Sauber - et surtout, le maintien du Grand Prix de Belgique pour une année supplémentaire en 2023 !
Sur la piste, la rentrée des classes était marquée par l'application de nouvelles directives techniques concernant le rebond des monoplaces et la flexibilité de leur fond plat. Certains espéraient que ces mesures réclamées par Mercedes souriraient à la firme à l'étoile, au détriment de Red Bull et Ferrari. Si les bolides rouges avaient un peu perdu de leur superbe, les Flèches d'argent n'en profitaient pas pour se rapprocher davantage - surtout en qualifications - tandis que les fusées bleues à nez jaune se révélaient plus fortes que jamais. Ajoutez-y un état de grâce du leader de l'écurie autrichienne et même les pénalités ne pouvaient rien pour l'empêcher de s'imposer "à domicile". À plus forte raison en l'absence de toute perturbation météorologique, phénomène assez rare sur le toboggan ardennais.
Résumé du grand prix
Les qualifications avaient été limpides avec Max Verstappen devant, les Ferrari de Sainz et Leclerc ainsi que la Red Bull de Pérez un monde derrière et le reste du peloton dans un autre univers. Bien que pénalisé pour le remplacement de divers éléments de son unité de puissance - au même titre que Leclerc - et devant s'élancer quatorzième devant le pilote Ferrari, le leader du championnat du Monde n'éprouvait pas la moindre difficulté à se frayer rapidement un chemin vers le Top 4. Sa remontée était encore facilitée par la safety car provoquée par l'abandon de Lewis Hamilton suite à une cabriole lors d'un contact avec Alonso au premier passage dans Pouhon tandis que Valtteri Bottas plantait son Alfa Romeo un virage plus loin après avoir été poussé au tour suivant. Si Sir Lewis reconnaissait son erreur, son ex-équipier finlandais était la victime impuissante d'une Williams en perdition. Pas le cadeau d'anniversaire souhaité pour Bottas qui fêtait ses 33 ans dimanche.
Handicapé par un bout de plastique obstruant une prise d'air de refroidissement de son frein avant droit, Leclerc passait très tôt par son stand pour chausser de nouvelles gommes et repartait en fond de peloton. Il remontera laborieusement jusqu'au cinquième rang avant de tenter - en vain - de chausser des pneus tendres dans l'avant-dernier tour pour signer le meilleur tour en course. Las, l'Alpine d'Alonso l'en empêchera et il reculera d'un rang supplémentaire. Quand ça ne veut pas...
Devant, Sainz qui s'était élancé de la pole devant Pérez conservait son bien jusqu'à son premier arrêt. On découvrait alors le gouffre qui séparait la Ferrari de la Red Bull ce weekend en voyant que Verstappen qui avait lui aussi pris le départ avec des gommes tendres poussait son relais sans faiblir face au chrono près de dix tours de plus. Le Néerlandais ne tardait pas à déposer son équipier pour s'emparer des commandes de la course et ne plus les lâcher jusqu'au drapeau à damier pour signer une neuvième victoire cette saison en quatorze courses. Pérez assurait le doublé pour Red Bull sans pour autant pouvoir rivaliser avec son chef de file. Troisième, Sainz contrôlait la Mercedes de Russel pour la dernière marche du podium.
Les débats étaient heureusement plus animés dans le coeur du peloton avec les Alpine en principales animatrices. Au final Alonso décroche la cinquième place devant la Ferrari de Leclerc et la seconde Alpine d'Ocon, à nouveau battu par son futur ex-équipier. Surtout, on notera la belle performance en course de Sebastian Vettel qui parvenait à décrocher les points de la huitième place après avoir mené une course pleine d'abnégation et de sagacité. Il devançait l'Alpha Tauri de Pierre Gasly très heureux d'enfin retrouver les points et la Williams d'Alex Albon qui signait un nouvel exploit après avoir résisté à l'Aston Martin de Stroll, aux McLaren de Ricciardo et Norris, à l'Alpha Tauri de Tsunoda et à l'Alfa Romeo de Zhou tout au long de la course.
Résultats de GP de Hongrie
- Max VERSTAPPEN (Red Bull)
- Sergio PEREZ (Red Bull)
- Carlos SAINZ (Ferrari)
- George RUSSEL (Mercedes)
- Fernando ALONSO (Alpine)
- Charles LECLERC (Ferrari)
- Esteban OCON (Alpine)
- Sebastian VETTEL (Aston Martin)
- Pierre GASLY (Alpha Tauri)
- Alex Albon (Williams)
Classement du championnat du monde Pilotes
- Max VERSTAPPEN – 284 points
- Sergio PEREZ – 191 points
- Charles LECLERC – 186 points
- Carlos SAINZ – 171 points
- George RUSSEL – 170 points
- Lewis HAMILTON – 146 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
- Red Bull – 475 points
- Ferrari – 357 points
- Mercedes – 316 points
- Alpine – 115 points
- McLaren – 95 points
- Alfa Romeo – 51 points
Tops
Mais qui pourra empêcher Max Verstappen de décrocher une seconde couronne mondiale ? Mad Max était tellement rapide que même ses concurrents s'avouaient impuissants pour rivaliser avec le pilote belgo-néerlandais. Alliant talent, intelligence et agressivité, Verstappen a surclassé la F1 à Spa sur un tracé qui fait la part belle au talent du pilote plus encore qu'aux qualités de la monoplace. Superbe démonstration !
Alpine est bien la quatrième force du plateau. Si l'écurie française défraie la chronique sur le plan politique - affaires Alonso-Piastri - elle fait le job sur la piste. Nettement au-dessus des McLaren, leurs rivales pour la quatrième place du championnat Constructeurs, les monoplaces bleues au A fléché ont à nouveau terminé toutes les deux dans les points, juste derrière les gros bras. L'équipe progresse et les A522 seront redoutables à Monza avec leur vitesse de pointe en ligne droite. Assez pour titiller les Mercedes ?
Superbe performance d'Alex Albon au volant de sa modeste Williams. Sur un circuit qu'il affectionne, le pilote anglo-thaï a offert une démonstration également. Et pas uniquement en course puisqu'il s'était même hissé en Q3 le samedi pour signer le neuvième chrono devant la McLaren de Lando Norris et à 60 millièmes de seconde à peine de la Mercedes de George Russel ! Chapeau bas !
Flops
Ferrari n'a pas profité de la trêve pour remettre de l'ordre et renforcer son département "stratégie". Entre tentative loupée de "towing" - quand un pilote donne l'aspiration à son équipier - en qualifications et rappel inutile de Leclerc en fin de course pour marquer le point du meilleur tour en course qu'il n'a pu décrocher, gêné par l'Alpine d'Alonso... qui restera devant lui, faisant perde "deux" points au Monégasque, la Scuderia a failli une fois de plus. Pire, cette fois, la F1-75 n'était même plus la meilleure voiture en piste et avait perdu sa capacité à mieux gérer ses pneus que la Red Bull. Que reste-t-il à Ferrari désormais ? De l'espoir, mais plus énormément.
McLaren a fait beaucoup de bruit en "limogeant" Ricciardo et en n'hésitant pas à enfoncer le souriant Australien, mais manifestement, les techniciens de Woking ne sont guère plus fringants et la monoplace orange s'est vue infliger une claque par sa rivale Alpine ce weekend. Même l'ambitieux et talentueux Norris n'a pu tirer son épingle du jeu, c'est dire.
Lewis Hamilton ne commet pas forcément beaucoup d'erreurs, mais cette fois, l'accrochage avec Alonso au premier tour est clairement de sa faute. Auteur d'un excellent départ, mais moins bon que celui de l'Espagnol, Sir Lewis a confondu vitesse et précipitation en voulant absolument passer son rival dès le premier freinage aux Combes. Ne laissant pas de place à l'Alpine, il a envoyé sa Mercedes dans les airs avec une réception violente à la clé. Au-delà de l'abandon directement consécutif à cette cabriole, le Britannique pourrait en subir les conséquences à Monza également. Exemple pour les jeunes, le septuple champion du Monde s'est également distingué de la mauvaise façon en refusant de se rendre au centre médical comme demandé par la direction de course. Dommage !
Le coup d'oeil – Spa et le retour des bacs à graviers
Beaucoup craignaient un désastre au niveau du spectacle avec le retour des bacs à graviers en bord de piste et ses F1 si exposées avec leurs ailerons fragiles etc. Il n’en fut rien. Le spectacle des monoplaces les plus rapides du monde sur le plus beau circuit du monde fut grandiose et la perle des Ardennes a permis de mettre davantage en avant le talent de certains pilotes. Deux d’entre eux, à nos yeux ont démontré tout le bien fondé de ses éléments de sécurité « à l’ancienne », uniquement positifs pour la moto, et tout, et tout. Non, en ne permettant plus à tous les pilotes de sortir allègrement des limites de la piste sans dommages, mais en sanctionnant les erreurs, les meilleurs, ceux qui sont davantage capables de piloter à l’extrême limite peuvent faire une différence plus nette. Et c’est probablement là qu’il faut trouver une bonne partie de l’explication des performances assez exceptionnelles – à leur niveau respectif – de Max Verstappen et Alex Albon, aussi bien en qualifications qu’en course !
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