Le verdict est sans appel : la Belgique est une des régions du monde les plus polluées par le dioxyde d’azote. C’est ce que révèlent en tous cas les données satellite de l’Agence spatiale européennes (ESA) analysées par Greenpeace et relayées ce lundi par l’ONG. On y apprend notamment que la qualité de l’air de la ville d’Anvers est particulièrement médiocre, dépassant de loin les prescriptions légales en la matière.
Plusieurs sources
Il va de soi que l’intensité de l’activité humaine est particulièrement déterminante pour la production des NO2. La voiture est évidemment responsable pour une part de cette pollution, mais ce n’est pas la seule source de NO2. Il va de soi que les automobiles sont de plus en plus propres depuis quelques années, mais leur croissance sur nos routes (+700.000 en 10 ans) n’est pas de nature à réduire le phénomène. En revanche, l’activité portuaire spécifiquement à Anvers est de nature à fortement dégrader la situation car les navires fonctionnent au fioul lourd et ne possèdent évidemment aucun filtre sur leur cheminée. Et c’est pareil avec les chauffages domestiques, un non-sens quand on imagine qu’un engin a 4 roues doit absolument posséder une kyrielle de systèmes de dépollution, mais pas une maison alors qu’a priori, il y a la place pour… En outre, on voit très clairement sur la carte publiée que la Belgique est aussi victime de la pollution de la grande banlieue de Londres qui est poussée par les vents jusque chez nous. Pareil de l’autre côté : le bassin allemand de la Ruhr nous arrose aussi « plein pot ».
Le Diesel pointé du doigt
Greenpeace pointe toutefois du doigt la voiture Diesel et la densité du réseau routier belge. Ce qui semble logique au moins en partie puisqu’on sait que les Diesel polluent encore et toujours en NOx malgré les filtres. Autre problème tout aussi sanitaire : les particules fines rejetées ou les suies sont de plus en plus fines. Car après les PM10 et les PM 2,5 – soit les particules d’une taille de 10 et 2,5 micromètres –, on en trouverait de l’ordre de 0,1 micron et qui sont non filtrées car beaucoup plus petites et nettement plus agressives. Joeri Thijs, expert en qualité de l'air chez Greenpeace, affirme que « le trafic est le principal coupable des impacts sur notre santé, surtout sur celle de nos enfants » ce qui est en partie vrai puisqu’il se déroule toute l’année alors que les chauffages domestiques ne fonctionnent que l’hiver (grosso modo). On peut même disséquer : le transport global serait responsable de 57% des rejets de NO2 et la voiture particulière pour 23%. Question toutefois : Greenpeace dénonce et a raison de le faire, mais quelles sont les solutions proposées ? On voit que les villes bougent vis-à-vis de l’automobile ce qui, soyons honnête, pour protéger la santé est une bonne chose. La mise en place de zones de basses émissions s’accélère partout dans le pays tandis que Bruxelles envisage aussi d’en finir avec le Diesel dès 2030, voire plus si affinités.
Dépasser le débat égoïste stérile
La pollution atmosphérique et les NO2 sont responsables de plus de 400.000 décès prématurés en Europe chaque année. Il faut agir. En roulant moins et plus propre notamment pour ce qui concerne le transport car ce secteur représente 39% des émissions (NOx+PM) selon le dernier rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE). Il va de soi que tout le monde comprend aujourd’hui les enjeux des problèmes liés au climat. Et ce qui était vu comme une épreuve il y a 10 ans est plutôt compris comme une nécessité aujourd’hui. Voir peut-être comme une chance de vivre mieux. Ne nous voilons pas la face, cette évolution passera par des efforts ou des sacrifices. Mais qui pense encore qu’il y a le choix ?
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