Il l’a fait. En montant les 156 virages et les quelque 19,9 km de la plus célèbre course de côte du monde – Pikes Peak, dans le Colorado – en 7’57’’148 (soit une vitesse moyenne de 150 km/h!), le Français Romain Dumas, au volant de sa Volkswagen I.D. R 100% électrique, a battu de 16 secondes le précédent record de 2013 de Sébastien Loeb et sa Peugeot 208 T16, que beaucoup d’observateurs à l’époque pensaient inatteignable. Son proto I.D. R entièrement motorisé par l’électricité développait 680 ch, contre 875 pour la Peugeot. Un déficit largement compensé dans les faits par un poids limité à 1.100 kg à peine, batteries comprises, par un couple plus rapidement disponible et plus longtemps, passant au sol dans sa totalité via une transmission intégrale et, surtout, par une aérodynamique exceptionnelle, plaquant l’engin au sol même à haute altitude, quand l’air se fait moins dense. À ce sujet, l’expérience emmagasinée avec les fabuleuses Porsche 919 Hybrid LMP1h triples championnes du monde d’endurance et trois fois de suite victorieuses aux 24H du Mans, a également permis de bénéficier de quelques précieuses datas. N’empêche, il fallait le faire, au volant d’un proto construit «from scratch» en 8 mois à peine. Volkswagen Motorsport, dirigé par le Belge Sven Smeets, a frappé un grand coup. Son pilote fétiche également. Techniquement d’abord, en prouvant une certaine maîtrise de cette technologie électrique. Stratégiquement ensuite, en s’arrogeant une image «verte» dans un pays qui a vu naître le Dieselgate et généralement prompt à considérer qu’en matière de sport automobile, «rien ne remplace les cm3». Pour enfoncer le clou de cette évolution dans les mentalités rednecks, il faudrait sans doute gagner aussi les 500 Miles d’Indianapolis ou le championnat Nascar avec un engin électrique, mais c’est une autre paire de manches. Autre enseignement; le poids, qui a joué en l’occurrence un rôle décisif. Volkswagen est donc capable de concevoir des voitures légères et du coup extrêmement sobres. Comme le prouvait déjà la XL1, ses 795 kg et 0,9 l/100 km en 2011. Mais après 250 exemplaires, la production s’était arrêtée. Pour faire la place à des Touareg de 2 tonnes! «Parce que c’est ce que le public demande.» What the f...k ?
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