Avec un Donald Trump à la Maison-Blanche qui a publiquement déclaré qu’il allait forer, forer et encore forer pour exploiter jusqu’à la dernière goutte le pétrole présent dans son sol, voire... ailleurs (du côté du Groenland), on peut s’attendre à un coup de frein sur le développement de la voiture électrique aux États-Unis. Ce qui irait bizarrement à l’encontre des intérêts de son nouveau meilleur ami, Elon Musk. Entre les déclarations de campagne et les contraintes d’une realpolitik sur le terrain, il faudra évidemment voir ce qu’il adviendra de ces slogans de meeting électoral. Mais sachant qu’il se moque comme d’une guigne des problématiques environnementales, on peut s’attendre à un revirement et à un basculement des priorités de la part de son administration.
Mais en Europe aussi, la belle unanimité de façade qui prévalait il y a peu commence à se lézarder par rapport à l’échéance de 2035, date à laquelle, rappelons-le, la vente de voitures thermiques sera interdite sur le territoire de l’Union européenne. La première ministre italienne s’est en effet précipitée dans les bras du duo Trump/Musk et en Allemagne, face à un décollement de la VE qui tarde à venir, de plus en plus de partis politiques inscrivent dans leur programme électoral que cette date limite soit revue, reportée ou... annulée.
Si l’objectif de neutralité carbone en 2050 paraît louable, la trajectoire pour y arriver est-elle la bonne ?
Des constructeurs qui avaient déclaré précipitamment qu’ils seraient 100% électriques avant cette date commencent à faire marche arrière et relancent la production «thermique». S’exposant ainsi au risque de payer des amendes énormes à l’UE pour dépassement des normes d’émissions moyennes de CO2. Prise en tenaille entre la Chine et l’Amérique, l’Europe devient ainsi le ventre mou du monde, d’autant plus que les velléités de certains États membres de tirer la couverture à soi dans un moment de «football panic» mettent en péril le front uni qu’il faudrait afficher pour résister.
Car entre la volonté protectionniste qui se met en place à l’ouest (avec l’instauration attendue de barrières douanières dont on doute qu’elles enrayeront la chute de parts de marché mondiales de la production automobile US, passée de 22% à 11% en 20 ans! – source Telos.eu) et la montée en puissance de l’est (le poids de la Chine représentait 3,5% de la production automobile mondiale en 2000, mais 32% en 2024 – source OICA), nos marques traditionnelles doivent faire face à deux fronts, voire trois sachant que l’UE elle-même leur met des bâtons dans les roues. Dès lors, si l’objectif de neutralité carbone en 2050 paraît louable, la trajectoire pour y arriver est-elle la bonne et toutes les parties prenantes jouent-elles la même carte?
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