Dans un élan généreux et «au vu des avantages que ces véhicules représentent en termes économiques, écologiques, de respect des infrastructures routières et de sécurité routière», Maxime Prévôt, ministre wallon des Travaux publics et de la Sécurité routière, vient d’autoriser la circulation, à partir du 1er janvier prochain, de ce que qu’il est convenu d’appeler des mégacamions d’une longueur de plus de 25 m et d’une masse de 60 tonnes! Ceux que le communiqué de presse désigne sous le terme plus acceptable d’«Ecocombis» seront donc autorisés, sous certaines conditions, il est vrai, et pendant une période test au terme de laquelle une évaluation devrait être faite, à arpenter le réseau autoroutier local. Voilà une décision qui a de quoi surprendre, surtout au vu des arguments avancés. «Le respect des infrastructures routières»? Quiconque circule sur les autoroutes belges, et particulièrement wallonnes, connaît l’état de délabrement de celles-ci, leurs nids-de-poules, leurs rustines à la petite semaine, leurs ornières qui se remplissent d’eau à la première averse (rare, il est vrai, en Belgique…), source d’aquaplaning, ce que les mêmes autorités aiment à expliquer comme étant causé par un trafic poids lourds ravageur sur ce point. Notre réseau a donc déjà du mal à encaisser ces 44 tonnes actuels. Avec 60 tonnes à l’avenir, qu’en sera-t-il, même si, a priori, cette masse devrait être répartie sur un plus grand nombre d’essieux? En matière de sécurité, maintenant, a-t-on pensé un seul instant à ce que donnera comme boucherie un 60 tonnes qui, dans le brouillard (rare aussi, il est vrai…), s’encastrera dans une colone de voitures à l’arrêt? Et tous les freinages d’urgence au monde n’y changeront rien. En cas de perte de chargement, comme il nous est donné d’en entendre tous les jours lors des messages d’info trafic, quelles conséquences sur la circulation lorsqu’il faudra balayer 60 tonnes de marchandise? Et en hiver, sur cette E411 qui se transforme en patinoire au premier flocon, que donneront ces 60 tonnes immobilisés? Quels moyens faudra-t-il déployer pour venir en aide à cette masse considérable? A-t-on aussi tenu compte de la spécificité du réseau autoroutier avec sa fréquence très élevée d’entrées et de sorties? Déjà aujourd’hui, ces colones de camions qui se suivent de près forment un mur parfois infranchissable pour qui veut sortir de l’autoroute ou y accéder. Avec des camions encore plus longs, le problème n’en sera qu’exacerbé. Alors, que des supercamions, des «road trains», puissent circuler dans le bush australien ou dans les plaines du Midwest américain, aucun souci.
Mais entre Cheratte et Tournai, franchement…
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