L’annonce a fait grand bruit: il y aurait du rapprochement dans l’air entre les Français de PSA et Opel. Une acquisition pure et simple du second par le premier est même clairement évoquée. Comme une simple hypothèse de travail pour l’heure. Opel racheté par PSA? Ça paraît gros. Et pourtant, quand on y réfléchit… Opel perd de l’argent en Europe depuis 15 ans. On parle de pertes cumulées de 15 milliards de dollars. La maison mère, General Motors, en a marre et veut se concentrer sur les branches et les marchés qui rapportent. Elle cherche donc une solution pour sa marque européenne. Qui, pourtant, redresse la barre peu à peu: 800 millions de pertes en 2015 contre «seulement» 250 l’an passé. Et le retour à l’équilibre est attendu pour 2018, grâce en particulier à une gamme de modèles modernes et prometteurs, si l’on considère notamment les futurs Crossland X et Grandland X destinés à s’inscrire dans le segment très porteur des SUV. Mais les Américains ont semble-t-il perdu patience. Et c’est là que Carlos Tavarès, l’emblématique patron de groupe français, sort de sa boîte. L’ex-numéro 2 de Carlos Ghosn chez Renault-Nissan y voit l’occasion de dépasser son ancien mentor en Europe et de lui rafler, si cette «fusion» devait aboutir, la place de numéro 2 en parts de marché , derrière l’inamovible Volkswagen. Depuis qu’il est arrivé à la tête du groupe PSA en 2014, le Portugais d’origine a redressé les comptes en un temps record et sauvé un groupe qui était alors au bord de l’asphyxie. Le temps du redressement et de la consolidation est passé. Peugeot va bien. Citroën, encore un peu à la traîne, devrait voir son avenir s’éclaircir à court terme. Les comptes sont sortis du rouge. Place maintenant à l’ambition et à la (re)conquête. Les marques collaborent déjà techniquement sur de nombreux produits et Opel possède un savoir-faire dans le domaine de la voiture électrique, via l’Ampera-e notament, qui pourrait intéresser fortement PSA. A l’international, les deux groupes ont leurs forces et leurs faiblesses sur des marchés différents. Ils ne se tirent pas dans les pattes. Et si cette acquisition devait aboutir, le temps que les choses se mettent en place, elle serait opérationnelle à une échéance où les 3 marques principales (on ne parle pas de DS, la marginale) seraient selon toute vraisemblance redevenues rentables. Alors, pourquoi pas? Reste deux questions, d’importance. GM ne lâchera pas Opel pour une bouchée de pain. PSA a-t-il déjà les reins assez solides à ce stade pour sortir quelques milliards de dollars? Et les gouvernements allemand (pour Opel) et anglais (pour Vauxhall) verront-ils cela d’un bon œil? These are the questions…
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