Il fut un temps, dans nombre de villes du pays, où un particulier achetait une maison ou un appartement à moins de 100-120.000 €. Et une auto, neuve, en plus. Puis les prix ont flambé. Aujourd’hui, un toit correct coûte entre 240.000 et 500.000 € selon les régions. « Heureusement », le secteur bancaire s’est adapté. On a pu s’endetter plus longtemps et pour de plus gros montants. Mais c’est au détriment d’autres biens, dont la voiture
Car en automobile, les prix ont également fait fois deux, ou fois trois. Ma brave Peugeot 207 1.4 90 ch de 2007 m’avait coûté à l’époque… 11.450 €. Aujourd’hui, si je m’inscrivais dans la logique de l’électrification généralisée, une 208 électrique me coûterait 30.000 €. Immobilier et automobile, même folie ! Entre-temps, j’ai dû me mouiller jusqu’aux oreilles pour acheter une maison et ma paie de journaliste employé n’a évidemment pas triplé, elle. Problème : contrairement au prêt hypothécaire, le secteur du crédit auto pour particulier reste figé légalement à une période de remboursement maximale de 60 mois. En me basant sur un remboursement mensuel de 350 € (ce qui m’est autorisé, pour ne pas, en plus du crédit hypothécaire, glisser dans la colonne « surendetté »), j’ai donc droit à ± 21.000 € pour acquérir une voiture neuve. Que puis-je acheter en électrifié – en Belgique, sans aides d’état – pour 21.000 € ? Pas grand-chose, et je ne suis pourtant pas gourmand en espace et en options.
Serons-nous amenés/obligés/autorisés à rembourser des voitures sur 72, 84, voire 120 mois ?
Acheter une voiture écologique neuve, ce que l’on nous obligera à faire bientôt, ce n’est pas une question de principe, de préférence ou de tendance. C’est une question de pognon, et tant qu’un crédit immobilier nous pèse sur le portefeuille, c’est exclu pour beaucoup de citoyens. Même Carlos Tavarès, grand patron de l’auto, s’époumone à le répéter. Du coup, et même si on nous pousse dans le dos, le marché de la voiture neuve écologique restera, pour longtemps, un marché de (grosses) sociétés (les petits indépendants, avec tout le respect, n’ont pas plus de moyens que les ouvriers/employés) et/ou… de vieux particuliers libérés du remboursement de la maison. C’est statistique : dans le portrait-robot du preneur de prêt à tempérament particulier destiné à un véhicule écologique (*), l’acheteur type est un homme (60 %) de 50 ans. Sept emprunteurs d’une voiture électrifiée sur 10 ont plus de 40 ans. Seule solution : revoir le cadre légal du crédit auto ? Serons-nous amenés/obligés/autorisés à rembourser des voitures sur 72, 84, voire 120 mois ? Sans doute, oui, si l’on souhaite se payer la dernière i4 de BMW, une Tesla Model 3, voire une simple ID.4. Mais surtout : avons-nous envie d’en arriver là ? On me dira que je n’ai qu’à la louer, ma nouvelle voiture ! Non, merci. D’une part, c’est plus cher, à moyen et long termes, et d’autre part chacun son truc. Conclusion : l’occasion a le vent en poupe.
*source: BNP Paribas Fortis
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