Qu’on le voie comme un génie ou comme un escroc, il faut reconnaître à Elon Musk, l’emblématique patron de Tesla et de Space X, un certain talent pour secouer les cocotiers. Personnellement, et au risque de déplaire, je le vois plutôt comme un entrepreneur génial. Ne fallait-il en effet pas être un visionnaire de talent pour lancer, ou plus exactement pour investir dans Tesla (car, contrairement à ce que l’on croit généralement, ce n’est pas lui qui a créé la marque) et en faire, en 15 ans, une des marques les plus valorisées de la planète, malgré un volume de production annuel qui, autrefois, faisait sourire les grands CEO des groupes automobiles traditionnels? Aujourd’hui, ces mêmes patrons rient jaune et leur manque de vision, d’anticipation, leur revient à la figure, tel un boomerang. Porsche est le premier à réagir au monopole de la Model S au sein du segment de l’électrique de haut de gamme avec une Taycan qui, vous le lirez dans ce numéro, n’a pas forcément la vie facile dans ce duel au sommet, malgré son jeune âge et la force de frappe de son constructeur. L’homme qui est donc aussi à la tête de la première entreprise privée à avoir envoyé dans l’espace deux astronautes – c’était le 30 mai dernier – annonce une assemblée extraordinaire de ses actionnaires pour le 15 septembre, où il devrait communiquer sur de nouveaux progrès dans la technologie des batteries. D’après certaines sources, il se serait associé avec le Chinois CATL pour développer des batteries ayant un cycle de vie de 1,6 million de kilomètres devant permettre à Tesla de vendre, avec profit, des voitures électriques au même prix (voire pour un prix moindre) que des voitures thermiques comparables. On verra si c’est un simple effet d’annonce, mais le passé récent incite à donner quelque crédit au personnage. Tesla n’est évidemment pas le seul à travailler sur ces technologies nouvelles, comme l’indique notre article en page 14, illustrant que la recherche est à marche forcée. Et c’est tout le secteur automobile qui se rue vers l’or électrique. En attendant, l’électrique semble une voie de développement privilégiée de l’industrie, au grand désarroi de ceux qui pensent qu’il s’agit au mieux d’une ineptie, au pire d’une catastrophe. Comme si extraire et raffiner du pétrole depuis plus d’un siècle s’était fait sans pollution et sans conflits géopolitiques. Sont-ce les mêmes qui, au début du XIXe siècle, ne croyaient pas à l’essor du chemin de fer sous prétexte que le corps humain entrerait en combustion au-delà de 80 km/h et que la vitesse rendrait les gens aveugles ou fous? Ce qui est peut-être vrai, finalement…
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