Les événements sont concomitants et illustrent peut-être à eux seuls le vrai démarrage de la voiture électrique. 19, année électrique ? On peut être «pour», on peut être «contre», mais les faits sont là et les discussions du café du Commerce, aujourd’hui tenues sur le web, risquent de s’échauffer; et si l’électrique entrait réellement dans sa phase de lancement ? D’un côté, Audi est l’un des premiers à répondre concrètement à Tesla, prouvant que l’Américain était visionnaire lorsqu’il lança en 2008 son premier roadster électrique. Onze ans plus tard, soit une décennie marquée par une monoculture diéséliste aujourd’hui vouée aux gémonies, Audi lance son e-tron, un SUV 100% électrique. Mais parallèlement à ce développement haut de gamme, le salon de Genève, qui se tient au moment où nous écrivons ces lignes, annonce, lui, une marche forcée vers la voiture électrique «grand public». Bien sûr, des marques n’ont pas attendu d’être exposées sur les rives du Léman pour commercialiser leurs modèles électrifiés, les premiers à un niveau «abordable» étant Hyundai avec son Kona EV et Kia avec son e-Niro. Mais les nouveautés annoncées en matière d’électrique sont légion, à commencer par les nouvelles Peugeot 208 ou DS3 Crossback, qui font le pari de ne pas se différencier visuellement de leurs consœurs thermiques, ou encore de nombreux futurs modèles chez Audi (Q4 e-tron, e-tron Sportback…) ou chez les cousins Seat (El-Born) et Škoda (Vision iV)... À ce sujet, sans doute moins par souci de se racheter une conduite que par besoin de se conformer aux exigences – iniques et déconnectées des réalités – de l’Union européenne en matière d’émissions, l’industrie automobile allemande vient d’annoncer, via sa fédération VDA, la FEBIAC locale, qu’elle va investir – contrainte et forcée – 40 milliards d’euros en 3 ans dans la voiture électrique et 18 dans la conduite autonome. Certes, 100 nouveaux modèles électriques annoncés en 3 ans, cela pourrait commencer à faire bouger les choses au moment du choix, à une condition toutefois : que les prix soient réellement abordables, ce qui suppose encore pour l’heure des incitants pour «amorcer la pompe» et permettre à la voiture électrique de monter en volume et de faire baisser ses prix par voie de conséquence. L’autre condition à son avènement réside dans un réseau de recharge publique performant, ce qui est encore loin d’être le cas. C’est l’un des enseignements de notre semaine passée avec l’e-tron : trouver une borne publique «high power» reste pour l’heure une gageure, donc un frein. Les acteurs sont dans les starting-blocks; ils attendent le signal politique de départ…
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