N’est pas pour demain. Pauvre Belgique de l’immobilité ! Où l’on fait mine aujourd’hui de découvrir qu’un bien non entretenu se dégrade irrémédiablement et que du coup, ses réparations coûtent infiniment plus cher qu’un suivi régulier. Depuis des décennies, on s’est masqué les yeux, refusant de voir cette évidence qui nous claque maintenant à la figure. Les infrastructures routières sont dans un état pitoyable, à peine dignes d’un pays du tiers-monde. A Bruxelles, des tunnels essentiels à la mobilité de la Région, et donc par voie de conséquence à l’économie du pays, sont simplement fermés car plus en état et dangereux. On renvoie tout le monde en surface quelques mois seulement après qu’un des 19 (!) bourgmestres de l’agglomération ait unilatéralement décidé de fermer des boulevards cruciaux pour en faire un piétonnier insalubre sur lequel personne n’a envie de se promener tellement c’est moche. Ajoutons-y un cruel manque de vision à long terme de la plupart des élus fédéraux et régionaux qui n’ont développé qu’une politique locale, sans stratégie globale. C’est ainsi que dès son premier mandat comme ministre bruxellois de la mobilité de 2004 à 2009, Pascal Smet n’a juré que par le vélo en soustrayant à la circulation des voies entières pour les réserver à de rares deux-roues. A-t-il vraiment cru que l’ensemble des travailleurs, des navetteurs, des employés des entreprises implantées à Bruxelles allaient soudain se mettre à pédaler? Comme si Bruxelles vivait en vase clos ? Certains d’entre eux auraient sans doute pu le faire en partie, après avoir par exemple emprunté un RER digne de ce nom. Mais la SNCB est en lambeau et le RER une arlésienne. Un Comité exécutif des (!) ministres de la mobilité avait pourtant été créé en 2001. Qu’a-t’il fait en 15 ans ? Poser la question c’est y répondre : il ne s’est plus réuni depuis 2012. Plutôt que de s’entre-déchirer à propos du projet de nouveau stade de foot au Heysel, n’y avait-il pas d’autres priorités, plus essentielles ? Et l’on s’étonne d’une saturation, d’un blocage de fait de la capitale européenne ? Jacqueline Galant parle aujourd’hui de mettre sur pied « une plate-forme de l’intermodalité» dès le 26 février prochain. Intention louable. Mais il va en sortir quoi? Et quand? Encore un machin qui mettra 15 ans à décider de… ne rien décider? Franchement à ce stade, le blocage n’est plus que seulement routier. Il semble surtout institutionnel. Et ça, c’est plus inquiétant… Non, visiblement, le bout du tunnel n’est pas pour demain.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!