C’est l’agence Reuters qui donnait l’info le 12 décembre dernier; sur les 10 voitures électriques (BEV, pour Battery Electric Vehicle) les plus vendues au monde en 2023, une seule est d’origine européenne, la Volkswagen ID.4 qui se classe tout juste… 9e. Le classement est par ailleurs ultra-dominé par la Chine, qui place 7 modèles dans ce top 10, dont 4 sont le fait de BYD. Mais les deux premières marches du podium sont américaines, avec Tesla qui place sa Model Y en tête des ventes électriques mondiales, juste devant la Model 3.
Les géants d’hier, ceux qui se disputaient autrefois la place de premier constructeur mondial en volume, General Motors et Toyota essentiellement, sont absents de ce classement d’un segment de marché qui progresse quasiment partout dans le monde, tandis que le groupe Volkswagen y fait de la figuration. Sans parler des autres grands groupes traditionnels, l’Alliance Renault-Nissan, BMW Group, Ford Motor Company, Hyundai/Kia, Mercedes-Benz Group, Stellantis ou encore… Geely.
Si on prend en compte cette fois les 100% électriques et les hybrides rechargeables (PHEV), l’électrification du marché automobile mondial galope en Chine (+25% en novembre 2023 comparé à novembre 2022), aux Etats-Unis et au Canada (tous deux à + 43% sur la même période de référence) tandis que l’Europe… recule à -3%. L’électrique pure (BEV) prend à elle seule 70% de ces augmentations, les PHEV 30%. En matière d’électrification donc, l’Europe stagne à la fois en terme d’offre de la part des marques (mais ça semble bouger pour 2024-2025) comme de demande de la part des clients qui, dit l’agence, «attendent sans doute d’y voir un peu plus clair et surtout que l’offre de modèles abordables se concrétise.» Sans compter la fin des subsides à l’achat en Allemagne et la sévérisation des incitants en France dès janvier 2024. L’État français qui n’accordera plus son «bonus écologique» de 5.000 €, voire 7.000 € dans certains cas, qu’à des modèles produits sur le sol européen. Ce qui semble frappé de bon sens.
On comprend que face à ces incertitudes touchant une technologie qui évolue à la vitesse de l’éclair, le client particulier fasse preuve d’attentisme et gageons que si le marché belge n’était pas aussi porté par le secteur fleet, son électrification ne connaitrait pas son essor actuel. Rappelons en effet que dès 2026, les voitures dites «de société» devront être «zéro émission». Électriques, donc. Le petit train omnibus électrique européen a donc pris un sacré retard et se voit dépassé par les TGV américain et – surtout – chinois. Et pendant ce temps, la Commission tergiverse face à l’adoption de la future norme de dépollution Euro 7 tandis que la belle unanimité qui avait voté la fin du thermique en Europe dès 2035 commence à se fissurer et que des demandes d’amendements se font jour… Et vous voudriez que le consommateur lambda européen se rue sur l’électrique?
Face à tant d’incertitudes, une seule certitude: avec la toute petite équipe du Moniteur Automobile, nous serons encore bien présents en 2024 pour continuer à vous apporter des infos crédibles pour tenter d’y voir clair dans ce maelström de désinformation et de FAKE NEWS. Au nom de toute l’équipe «commando» du Moniteur Automobile, je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2024, une année emplie de bonheur. Qu’il soit automobile… ou pas. Bonne année donc, et merci de votre fidélité en ces temps difficiles!
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