Et il n’est pas forcément très rose pour les pilotes automobiles! Bon, d’accord, ils ont peut-être encore quelques années devant eux, mais, à l’heure où la plupart des constructeurs automobiles parlent de voitures autonomes, où des géants de l’informatique s’y intéressent et où, déjà, des prototypes sans conducteur tournent plus vite sur circuit qu’aux mains d’un pilote de haut niveau, on peut se poser des questions. D’autant que la FIA, sous l’impulsion de son président Jean Todt, va lancer dès l’hiver prochain un nouveau championnat international de voitures électriques… sans pilote. Autonomes, quoi! Ce ROBORACE (tout un programme) se déroulera en prélude des épreuves de Formula E sous la forme de courses d’une heure environ, sans pilote à bord. Les châssis, les moteurs électriques et les pneus seront tous identiques et fournis par la société Kinetik, fondée par un magnat russe des télécoms. Mais les logiciels, algorithmes, softwares et intelligence artificielle qui feront
la différence en course sont libres. Selon les promoteurs, ce championnat «procurera une plate-forme compétitive pour le développement de solutions liées à la conduite autonome sur lesquelles se penchent déjà de nombreux acteurs du secteur autmobile et universités de haut niveau.» Bien sûr, ça donnera un formidable coup de boost à une technologie que personne, pourtant, ne semble appeler de ses vœux, hormis quelques industriels qui y voient source de profits, politiciens qui peuvent communiquer sur le pseudo-«risque zéro» et autres geeks baignés dans une culture presse-boutons. Mais le public, dans tout ça? Déjà que l’on reproche à la F1 actuelle sa déshumanisation, ses pilotes invisibles et inaccessibles, aux ordres de leurs stratèges et ingénieurs derrière leur stand au point de faire du sommet de la pyramide du sport auto un spectacle de techniciens plus que «d’hommes» dont était faite l’étoffe de ces héros d’autrefois. Avec, à la clé, une perte d’intérêt pour la discipline qui commence à inquiéter même ses promoteurs. Du coup, voir des robots se piquer au freinage ou se faire l’aspi a donc toutes ses chances d’être un spectacle fort intéressant sur
le plan technologique, mais l’essence même du sport automobile y perdra à coup sûr… son âme.
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