Mais que se passe-t-il donc en Formule 1 ? Alors que l’on avait pu penser un moment donné qu’elle vivait ses dernières belles heures du fait d’une vague de fond écolo-bobo auto-proclamée politiquement correcte, à quoi assiste-t-on depuis quelques semaines, quelques mois ? Au fait, assez inattendu il faut bien le dire, que de plus en plus de constructeurs se pressent à l’entrée des stands et déclarent vouloir s’engager à l’avenir dans cette discipline. Certains, et non des moindres, quittant même la Formula E et ses monoplaces 100 % électriques pour (re)venir officiellement dans une discipline qui fait autant de bruit que fureur. C’est par exemple le cas d’Audi, qui s’adosse à la structure Sauber. C’est Porsche, qui cherche une porte d’entrée, porte que Red Bull lui a claqué au nez. C’est Ford, qui vient d’annoncer qu’il sera le motoriste de… Red Bull (et d’Alpha Tauri) dès 2026. General Motors, via son porte-drapeau Cadillac, étudie la question en brandissant un étendard célèbre, Andretti. Honda a confirmé qu’il sera de la partie officiellement en 2026. Mercedes y est présent de longue date, avec un certain palmarès, faut-il le rappeler. Comme Ferrari ou encore Renault, via Alpine. Qu’est-ce qui suscite ce regain d’intérêt ? Bien sûr, il y a des audiences en hausse considérable (merci Netflix…) et la diversification des canaux de diffusion qui permet de toucher maintenant, et autrement, un public plus jeune, que l’on présente pourtant généralement comme peu con cerné par les choses du sport automobile. Mais il y a autre chose. Depuis 2014, la Formule 1 est passée à l’hybride. Et les monoplaces de 2022 tournaient plus vite que leurs homologues d’avant l’ère électrifiée, tout en consommant 50 % d’essence « fossile » en moins. Mais surtout, à partir de la saison 2026, elle passera au carburant synthétique, 100 % durable et « CO2 neutral », nous dit-on. Et si l’Union Européenne, par sa décision de l’été dernier, fixe le point de basculement vers l’électrique à 2035, certains experts pointent cependant le fait qu’en 2030, il y aura environ 1,4 milliard de véhicules en circulation dans le monde, 8 % seulement étant des électriques. Ce qui laisse encore environ 1,2 milliard d’engins qu’il faudra bien alimenter, d’une manière ou d’une autre.
Si en plus de leurs recherches sur l’électricité, les constructeurs automobiles explorent aussi d’autres voies, ce n’est sans doute pas sans raison…
L’une de ces manières étant de leur proposer un carburant de synthèse, neutre en CO2. En s’inscrivant délibérément dans cette tendance, la Formule 1 et l’ensemble du sport automobile en général retrouvent ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être : des laboratoires, dont les résultats de recherche doivent bénéficier au plus grand nombre. Bien sûr, à l’heure actuelle, la F1 se fiche comme d’une guigne du prix du litre de son carburant. Ce qui n'est évidemment pas le cas du grand public. Mais qu’une dizaine de grands groupes automobiles mondiaux (il faut y ajouter le numéro 1 mondial Toyota qui a pris ses distances face au 100 % électrique) se penchent sur la question ne peut que laisser entrevoir un gros potentiel pour ce carburant, qui plus est directement utilisable dans nos mécaniques actuelles et sans nécessiter des réseaux d’approvisionnement spécifiques et coûteux comme pour l’électricité. Pour parodier une célèbre réplique du film « La Cité de la Peur » : un constructeur automobile peut se tromper mille fois. Mille constructeurs automobiles peuvent se tromper une fois. Mais mille constructeurs automobiles ne peuvent pas se tromper mille fois. Et donc, si en plus de leurs recherches sur l’électricité, ils explorent aussi d’autres voies, ce n’est sans doute pas sans raison. Et si la pensée monolithique du tout à l’électrique commençait à se fissurer ?
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