Même si Donald Trump n’est officiellement investi comme nouveau président des Etats-Unis que depuis le 20 janvier, il n’a pas attendu cette date pour faire trembler l’establishment économique, qu’il s’ingénie à recadrer à coups de simples tweets. Pour ne considérer que le domaine qui nous occupe, l’automobile, il a déjà réussi à faire plier le géant Ford, qui avait eu l’outrecuidance de commencer la construction d’une nouvelle usine d’assemblage… au Mexique. Alors même que les travaux avaient débuté, le projet est arrêté et Mark Fields, le n°1 du constructeur US, a fait marche arrière en annonçant que ses investissements de 1,6 milliard de dollars initialement prévus au Mexique seraient partiellement redirigés vers le Michigan, avec à la clé la création miracle de 700 emplois. C’est curieux, ce pouvoir d’un président qui ne l’est… pas encore, au moins autant que cette politique à coup de tweets et ces revirements des têtes dirigeantes de multinaltionales parmi les plus puissantes au monde. General Motors a connu les mêmes affres et, cette fois aussi, la réponse fut timide, avec à la clé une chute brutale de ses actions. Ou comment l’économie mondiale est régie par le diktat de l’immédiateté émotionnelle. Accusé lui aussi à coups de tweets simplistes (forcément, en 140 caractères, difficile d’être nuancé!) ayant entraîné là encore une chute de son cours boursier de plus de 3%, Toyota est le seul pour l’instant à avoir osé réagir en pratiquant ce qu’il convient d’appeler le fact checking: l’analyse des faits par les chiffres. Et en parlant de chiffres, Toyota rappelle au passage qu’il a investi 60 milliards de dollards aux Etats-Unis en 60 ans, qu’il y a construit 10 usines d’assemblage qui ont sorti 25 millions de véhicules, qu’il y a développé un réseau de 1.500 concessionnaires et qu’il y emploie 136.000 personnes. Alors, ce protectionnisme à outrance, c’est bien dans un monde «idéal» où chaque partie prenante serait capable de vivre en autarcie. Il permet aussi de flatter un électorat de base par une stratégie de communication basée sur le très court terme. Mais par la suite, face à la réalité des échanges indutriels mondiaux, comme le rappelle Toyota, il risque de devenir difficile de continuer à régir le rythme du monde par de simples tweets. Trump, ou les limites d’un protectionnisme à outrance…
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