De retour du salon de l’auto de Los Angeles, nous avons été frappés par la quasi-schizophrénie dont les marques semblent victimes aux Etats-Unis, tiraillées entre la demande spécifique aux régions côtières (Est et Ouest), par définition tournées vers l’extérieur, et la demande intérieure du Midwest profond. D’un côté, la Californie par exemple, l’Etat aux normes d’émissions les plus contraignantes au monde et à la population tournée vers les start-up d’avant-garde, celles de la Silicon Valley et de celle qui lui fait de plus en plus concurrence, la Santa Monica Valley, en plein boom. Les hybrides, les électriques, voire les voitures autonomes tracent leur route dans un environnement propret et résolument tourné vers l’avenir. Ce qui n’empêche pas les plus aisés des habitants de cette région bénie par le soleil d’opter pour des supercars n’ayant de vertueux que leur capacité à fixer un statut social, par-delà les normes environnementales. Fiat 500, Mini, Smart, Prius… s’y rencontrent à la pelle, tout autant que les Lamborghini Spyder ou les Ferrari les plus exubérantes. Mais le salon reflétait aussi une autre réalité: celles des super-pick-up, des muscle cars à l’ancienne, royaume des V8 et des centimètres cubes à gogo, supercharged, des méga-SUV ou des vrais 4x4 parés à escalader les monts pelés de l’Utah profond. Le tout dans un marché qui se porte bien: 2016 devrait signer des chiffres de ventes juste derrière le record de 2015, et si la Chine a dépassé l’Amérique en volumes annuels, les marges yankees sur chaque modèle vendu sont bien plus importantes, ce qui dope la santé des groupes automobiles locaux. Le tour d’horizon des nouveautés présentes dans les travées du Los Angeles Convention Center que nous vous proposons en pages 20 à 22 reflète assez bien ce tiraillement, qui est aussi celui de l’Amérique de Donald Trump, dont il faudra voir comment il va influencer le secteur automobile à court terme. Nous avons bien une petite idée, mais l’homme paraît si imprévisible que toute… prévision tient de la roulette russe. En attendant, les marques ratissent large, comme pour se tenir prêtes à toute éventualité. Dans ce contexte d’«America first», quel sort attend, par exemple les marques européennes ou asiatiques qui ne produisent pas sur place? 2017 sera assurément à suivre de près…
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