Le dernier salon de l’auto a fermé ses portes le 27 janvier dernier avec un nouveau record à la clé: plus de 442.000 visiteurs ont foulé les allées des palais pas laids du Heysel. En ce sens, Bruxelles se positionne plus que jamais comme un incontournable pour les marques dont toutes étaient présentes. Paris, Francfort, Genève ou Detroit ne peuvent en dire autant. Il faut dire que ces mêmes marques restent séduites par le succès populaire de ce salon pas comme les autres qui, en termes de nombre de visiteurs rapporté à la population du pays, constitue une bizarrerie bien belge dans l’univers feutré des salons internationaux. Ce succès de foule prouve l’attachement du Belge à la voiture, si pas par rêve ou passion (quoique...), au moins par pragmatisme, sachant que 7 sur 10 d’entre eux considèrent qu’en empruntant les transports publics pour se rendre au boulot, il leur faudrait plus de temps ou ils ne disposeraient pas des correspondances nécessaires. Mais le succès du palais Dream Cars prouve aussi que le rêve et la passion restent, malgré tout, des moteurs de motivation pour de nombreux visiteurs qui viennent au Heysel comme en excursion familiale. Oui, rêver reste pour l’heure gratuit; profitons-en. Pourtant, ce beau succès populaire ne doit pas masquer une autre réalité. «Commercialement, c’est le pire salon depuis au moins 10 ans. Les gens viennent chez nous, mais ne signent rien. En fait, les comptables conseillent à leurs clients de ne rien acheter pour l’instant, face à l’incertitude du climat politique et fiscal à venir…» me confiait ainsi un Directeur de marque. Une morosité confirmée par d’autres sources faisant état de prises de commandes en baisse de l’ordre de 20%, parfois plus. En fait, le Belge est doublement perdu. Entre essence, Diesel, électrique, hybride rechargeable ou pas… l’offre s’est diversifiée et être sûr de faire le bon choix devient aujourd’hui plus difficile qu’hier. Mais en plus, le climat politique, les annonces en sens divers et parfois contradictoires entre les régions de ce pays morcelé, le climat anti-bagnoles, les sorties populistes-électoralistes-opportunistes-court-termistes (biffer la mention inutile… s’il y en a) de quelques-uns plongent le secteur dans un brouillard complet. Comment investir aujourd’hui sans être certain de ne pas se faire plumer demain? On comprend l’attentisme ambiant et donc le désarroi de tout un secteur en plein émoi. Et moi, et moi, et moi?
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