Sudpresse nous apprenait mercredi que le SPF Finances, via les contrôles de la douane, a déjà constaté 763 fraudes au rouge entre janvier et octobre 2018. Il s’agit de conducteurs ayant rempli leur réservoir avec du mazout de chauffage, coloré en rouge, au lieu du gazole à la pompe (jaune doré). La tentation est grande, vu le prix du Diesel à la pompe (entre 1,46 et 1,61 €/l), de choisir le mazout à 0,77 € le litre. Pourtant, même si les deux carburants sont « compatibles », l’utilisation du rouge n’est pas sans risque. Tout d’abord, le gazole routier dispose d’additifs pour un meilleur fonctionnement du moteur. Il est également moins dense. Il a, en outre, un indice de cétane garanti et une teneur en soufre réduite. Le carburant à la pompe est donc mieux adapté à l’automobile.
Risque légal
Il y a aussi le risque d’être pris la main dans le sac car c’est totalement illégal. Le conducteur au rouge encourt une amende de 500 € minimum (moins de 100 litres) qui augmente à 1250 € pour de plus grandes quantités avec un risque de citation au tribunal où l’amende peut alors grimper jusqu’à 5000 € ! À un tel tarif, la fraude en vaut moins la chandelle, à condition d’être contrôlé par la douane. Cela varie d’année en année, mais il faut se dire que les douaniers procèdent en moyenne à plus d’une centaine de contrôles par jour. De plus pour absorber l’amende de 500 €, il faut rouler au moins 14.000 km pour une voiture consommant peu (5 l/100 km) contre « à peine » 7000 km pour un véhicule ayant une consommation de 10 l/100 km. Toutefois, en cas de récidive, on risque de se retrouver au tribunal avec l’amende maximale.
Explosion ou pas ?
Les chiffres bruts de 2018 (de janvier à octobre) indiquent 763 fraudes constatées sur 45.645 contrôles, soit 1,67 %. En 2017, il y a eu 1208 constatations de fraude sur 59.890 contrôles, soit 2 %. En soi, il n’y a pas eu « d’explosion » des fraudes en 2018 par rapport à 2017 (début de l’augmentation du coût du carburant). Par contre, il y en a beaucoup plus qu’en 2016 (où le Diesel coûtait en moyenne de 1,1 € à 1,3 €/l) avec 655 cas de fraudes constatés. En 2014, la douane avait mis le paquet avec 105.227 contrôles de véhicules alors que les prix baissaient (de 1,4 € à 1,2 €/l). À l’époque, 1440 conducteurs avaient été pris en flagrant délit d’usage de mazout de chauffage. Proportionnellement, cela fait 1,37 % de fraudeurs.
Il y a donc bien une petite corrélation entre le prix du gazole routier et la tentation du mazout rouge. Il faut également tenir compte d’autres paramètres : la diminution de nombre de voitures Diesel en circulation (- 4,4 % en 1 an) ainsi que la baisse de l’usage du mazout pour chauffer son habitation (et donc la possibilité de remplir des bidons depuis sa citerne).
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