Mise à jour novembre 2021 :
La Commission européenne a désormais voté et acté le projet. À partir de juillet 2022, toutes les nouveaux modèles de voitures devront donc être équipées du système ISA - Intelligent Speed Assistance - capable de détecter les limitations de vitesse en vigueur sur la voie empruntée par le véhicule et de ralentir ce dernier si nécessaire pour se conformer à la vitesse autorisée.
Afin de conserver le libre usage de son véhicule par le conducteur, le système pourra être désactivé et il restera possible d'accélérer pour dépasser la limitation. Cependant, l'obligation légale du système implique qu'il s'enclenchera automatiquement à chaque démarrage du véhicule.
Mise à jour mai 2021 : la procédure a pris du retard avec la crise du Covid. Les brouillons des actes réglementaires ont été finalisés fin avril. Ils doivent encore être approuvés par le Parlement européen. Pour l'heure, cette obligation est prévue à partir de mai 2022. Selon le texte proposé, il restera toujours possible pour le conducteur de débrancher ce système. Ce « brouillon » dit en substance :
Il doit être possible pour le conducteur de désactiver manuellement le système ISA, soit entièrement, soit partiellement. Le constructeur peut donner au conducteur la possibilité de désactiver manuellement et partiellement le [système] pour effectuer l'une des opérations suivantes : a) fournir une fonction d'avertissement visuel active, mais sans avertissement sonore ou haptique ; ou b) mettre fin à l'avertissement sonore ou haptique.
Les discussions au sein de la Commission européenne ont aussi porté sur la fiabilité des données de navigation et de la reconnaissance de la signalisation routière pour qu'ISA soit réellement opérationnel et efficace.
Texte avant mise à jour
Sera-t-il encore possible de choisir la vitesse de sa voiture après 2022 en Europe ? Le Parlement européen a en tout cas décidé que tous les véhicules neufs devront être équipés d’ISA d'ici 3 ans. ISA, c’est l’acronyme pour « Intelligent Speed Assistance », soit une assistance intelligente de vitesse. L’objectif est d’empêcher les conducteurs de dépasser les limitations imposées. Toutefois, il sera possible de « corriger » le système et d’outrepasser la vitesse que la voiture a lue.
Désactivable
Le système sera branché à l’allumage du véhicule, mais il pourra être désactivé par le conducteur qui restera donc maître de sa vitesse. Du moins dans un premier temps. Car il semble acquis que les autorités politiques veulent brider les véhicules. Dans une première phase, il sera possible de débrancher ISA. Mais il est plus que probable que ce ne soit plus le cas à plus long terme dans une seconde phase. Quoi qu’il en soit, il restera possible de continuer à accélérer malgré son activation pour des raisons de sécurité. Cela se fera moyennant un appui plus musclé sur l’accélérateur et une sonnerie d’alerte « dépassement de vitesse ». Quant à l’adaptation automatique de la vitesse limite, la voiture ne sautera pas sur les freins. ISA va juste bloquer l’arrivée de carburant (ou d’électricité), avec une alerte de sonore, pour laisser la voiture ralentir doucement.
Peu fiable
Notre expérience sur les routes (essentiellement) belges démontre qu’à l’heure actuelle, les aides aux limites de vitesse sont loin d’être fiables. Le système utilise les bases de données des GPS et les caméras lisant la signalisation routière. Il faut bien reconnaître que bien souvent, il se plante. Ainsi, près de notre bureau, ISA zappe parfois la zone 30 par exemple, indiquant que c’est 50 (au lieu des 30). Sur d’autres routes, nous avons déjà eu des indications de vitesses en deçà de celles autorisées (90 alors qu’on peut y aller à 120). Le fait qu’ISA n’agisse pas sur les freins est une bonne chose. L’essai d’un système freinant la voiture nous a déjà valu une belle frayeur quand il a cru bon de faire passer d’un coup la berline de 130 km/h à 70 km/h (en France) après avoir vu une limitation… sur la voie latérale séparée par un rail de sécurité.
Danger ou pas ?
L’efficacité de cette assistance « intelligente » passe non seulement par l’habileté des programmeurs, mais aussi par la qualité de la signalisation routière. Nous sommes nombreux à constater que certains panneaux sont placés juste au coin d’une rue, hors du champ visuel. Il arrive même qu’ils soient cachés par de la végétation. Il y a aussi la signalisation délavée. Heureusement, les données GPS peuvent corriger cela, à condition qu’elles soient à jour (et donc connectées en temps réel). Et puis, n’oublions pas les panneaux des chantiers, parfois « folkloriques ». De plus, les codes de la route sont différents avec des pays, comme la Belgique, où la limitation s’arrête au prochain carrefour et d’autres où elle continue. Ainsi, un confrère a voulu voir combien de temps une voiture avec ISA aller s’entêter à rester à 70 km/h sur une nationale après le passage de la Flandre à la Wallonie. Et bien, après plusieurs carrefours, et même pour monter sur l’autoroute, elle voulait rester à 70 !
95%
La démarche des parlementaires européens est certainement louable puisqu’il s’agit de « sauver des vies ». Mais faut-il le faire avec une aide qui pourrait s’avérer inefficace ? On nous promet une fiabilité à 95 % « dans la plupart des pays européens ». Et pour les autres ? Et les 5 % restants, c’est quoi ? Une voiture qui pense pouvoir rouler à 100 km/h au lieu de 30 ? Ou bien à 70 km/h au lieu de 120 km/h ? Espérons que la technologie évoluera d’ici 2022, sans quoi, on risque de faire face à des conducteurs trompés et désarçonnés. Ce qui pourrait s’avérer dangereux face à des conducteurs « d’anciennes voitures » et à ceux qui sauront dompter le système pour contourner ses erreurs.
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