Premier essai / Seat Ateca : Seat passe à l’« Ateca »

Le concept

Voici donc enfin le premier SUV de Seat : l’Ateca. Un modèle très attendu si l’on en croit les statistiques de fréquentation du configurateur en ligne du constructeur ibérique qui n’a jamais été à pareille fête ! Après plusieurs années de vaches maigres, Seat s’apprête donc enfin à goûter aussi l’ivresse du succès promis par la silhouette de SUV. Et doublement, car après l’Ateca qui ouvre la voie dans le segment C, un modèle du segment B est d’ores et déjà prévu pour la fin de l’année.

Ce qui change

Bien qu’il se campe sur la même plateforme MQB, l’Ateca ne se présente pas comme un simple clone de Tiguan à l’équipement bradé. Au contraire. Il peut aussi profiter de l’attirail moderne du groupe Volkswagen pour propulser Seat dans un univers qui lui était jusqu’ici inconnu. Pointons particulièrement le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction de conduite automatique dans les embouteillages, le système de freinage d’urgence avec reconnaissance de piétons, la détection des panneaux de signalisation, la surveillance des angles morts et la vision périphérique à 360°. La connectivité n’est pas en reste : le Media System Plus donne accès à un grand écran tactile de 8 pouces qui propose la technologie Full-Link afin d’assurer l’interaction avec (presque) toutes les marques de smartphone.

L’Ateca affiche une carrosserie plus courte que celle du Tiguan (-12,3 cm) et un empattement légèrement réduit (-4,3cm). Caractéristiques qui ne pénalisent toutefois ni l’habitabilité, qui reste excellente, ni le volume de coffre (510l ou 485l en 4X4). Par contre, la modularité devient assez basique. L’Ateca ne reprend en effet ni la banquette coulissante, ni les dossiers réglables en inclinaison, ni le dossier passager avant rabattable du Tiguan. Tandis que le double plancher de coffre, qui permet de lisser le seuil de chargement, est proposé en option (145€) sur les variantes à deux roues motrices.

Sur le plan mécanique, notons enfin que l’Ateca se démarque du Tiguan par ses deux moteurs d’accès : le 1.0 TSI de 115 ch en essence et le 1.6 TDI 115 ch en diesel. L’offre se complète avec les 1.4 TSI 150 ch et 2.0 TDI en 150 et 190 ch.

Comment ça roule

Contrairement au Tiguan, l’Ateca ne peut s’offrir les services d’un amortissement piloté optionnel. Mais on pourra s’en passer sans peine : le compromis confort de marche/comportement dynamique convainc même sans artifice. Le typage global reste relativement ferme, mais pas inconfortable. L’Ateca saute d’un virage à l’autre avec aisance et une efficacité quasiment référentielle pour le segment. Avec le 2.0 TDI 150 en 4X2, on note tout de même parfois de légères pertes de motricité quand les 340 Nm déboulent. Constat qui disparait, bien sûr, si l’on retient la transmission intégrale 4Drive optionnelle. Cela dit, si l’on opte pour l’excellent 1.4 TSI 150 qui distille plus progressivement ses 250 Nm, on pourra s’en passer.

Budget/Equipement

Bien qu’il partage de nombreuses qualités avec son cousin badgé VW, le Seat Ateca s’échange quasiment 5.000€ de moins à motorisation équivalente que le Tiguan : 26.550€ en 1.4 TSI 150 contre 30.950€ et 28.850€ en 2.0 TDI contre 33.810€. En s’offrant une finition plus dépouillée (Reference) et des moteurs d’entrée de gamme moins puissants, l’Ateca exige également un ticket d’accès nettement inférieur puisque son prix d’appel débute sous la barrière psychologique des 20.000€. Seat propose pour le moment trois niveaux de finition pour son Ateca. Le niveau d’accès Reference, le cœur de gamme Style et la nouvelle étiquette haut de gamme de Seat : Xcellence. Prochainement, une finition FR, misant davantage sur le look sportif, viendra renforcer l’offre.

Les concurrentes

La stratégie du groupe Volkswagen confie au nouveau Tiguan la tâche d’aller grappiller des clients aux marques premium tout en laissant le soin au Seat Ateca de récupérer les anciens « Tiguanistes » qui auraient perdus pieds dans l’aventure et d’aller chasser sur les terres des marques généralistes. L’importateur précise cibler particulièrement le duo Hyundai Tucson/Kia Sportage mais également le Renault Kadjar. Et, bien sûr, le champion du genre : le Nissan Qashqai. Compte tenu de son rapport prix/prestation, le Seat Ateca paraît plutôt bien armé pour parvenir à les affronter.

Notre verdict

Au final, le Seat Ateca propose une ribambelle d’équipements référentielle pour le segment, affiche un comportement dynamique plaisant, une finition soignée (mais un intérieur un peu tristounet à l’« allemande ») et s’affiche à des tarifs moins élitistes que son illustre cousin badgé VW. Des qualités indéniables qui devraient l’aider à porter une nouvelle estocade à un segment des SUV moyens décidemment de plus en plus vaste.