Dans la famille océanique de BYD, je demande le lion de mer. Un « roi des otaries » qui prétend apporter à segment tout ce que le constructeur chinois a de mieux en rayon. Les ingrédients de qualité sont légion, mais la recette est-elle savoureuse pour autant ? Telle est la question à laquelle nous tentons de répondre après brièvement. Et si le dicton veut que « les meilleures sont les plus courtes », il se heurte parfois à l’adage voulant qu’abondance de biens nuise… Alors ce BYD Sealion ? Canard laqué exquis ou buffet à volonté sans saveur ?
Design, carrosserie et dimensions BYD Sealion 7 (2025)
Sur le plan du style, aucune surprise, il s’agit d’une variante SUV de la berline Seal. L’on retrouve donc la face avant inspirée du concept Ocean X avec des phares arborant la forme et la signature lumineuse déjà connue des Seal et Seal U, en forme de C et un rien trop étirée pour adopter les proportions justes. Le bouclier adopte un découpage des ouïes et des prises d’air plus moderne et spécifique sans que l’on puisse évoquer une quelconque révolution. Au moins les designers de BYD ne se sont-ils pas contentés de « tirer vers le haut » le profil de la berline pour en faire un SUV, comme cela prévaut chez Tesla. Les flancs sont sculptés, la ligne étant allégée par un « toit flottant » tandis que les ailes arrière dessinent des hanches bien marquées.
De plein profil, l’on ne peut s’empêcher de lui trouver un manque d’équilibre, comme si l’on avait greffé l’arrière d’un modèle un rien trop grand. La poupe se distingue par un hayon très incliné et les traditionnels feux déjà vus sur d’autres modèles de la famille « Ocean », avec le traitement « en goutte d’eau » incrusté de gouttelettes dont l’effet reste très réussi. On notera surtout la présence d’un aileron généreux qui favorise l’aérodynamique – et donc la consommation – autant qu’il dynamise un peu le style général.
Avec 4830 mm de long pour 1925 mm de large et 1620 mm de haut, le Sealion 7 – qui se positionne comme un modèle premium, dixit BUD - vient donc titiller les Tesla Model Y, Skoda Enyaq Coupé ou XPeng G6, mais aussi la Polestar 4 et le Cupra Tavascan certes un peu plus compact. Avec un empattement de 2930 mm, il devrait augure d’une généreuse habitabilité.
Habitacle et coffre BYD Sealion 7 (2025)
Prendre place au volant du BYD Sealion 7, c’est pénétrer en territoire connu. Les codes sont ceux des autres BYD avec deux écrans – 12,3 pouces pour le tableau de bord et 15,6 pouces pour l’infodivertissement central, toujours rotatif – avec l’une ou l’autre variations au niveau du volant et de l’aménagement de la console centrale. Ici non plus, point de réelle nouveauté mais un ensemble cohérent, bien dessiné et bien présenté. Les matériaux directement accessibles à l’œil ou au toucher sont d’agréable facture, le dessin est fluide et certains détails ne manquent pas de raffinement. Mieux, les plastiques durs disséminés çà et là ne sonnent pas aussi creux que chez certains SUV teutons faisant référence dans l’univers premium. Si la présentation est probante, l’exécution l'est parfois un peu moins. Certes, les accoudoirs ou les flancs de la console centrale sont revêtus de cuir (vegan), mais n’ont pas de rembourrage, et la multiplication des matières et teintes de gris sur certains panneaux reste un peu excessive, quoique moins excentrique que par le passé. Les sièges s’avèrent bien dessinés, mais mal positionnés, au même titre que le volant.
Trouver une position de conduite convenable n'est donc pas facile, voire impossible pour certains gabarits. Pire – ou est-ce simplement une démonstration de son pays d’origine ? – s’asseoir à l’arrière se révèle plus confortable qu’à l’avant. L’espace généreux, le plancher pas trop haut et les dossiers de la banquette réglables en inclinaison contribuent au bien-être général de cette deuxième rangée. Ajoutez-y les sièges chauffants et le bilan est somme toute très positif… tant que l’on ne roule pas.
BYD annonce 520 l de volume de chargement à l’arrière, extensibles à 1789 l une fois la banquette rabattue et complétés d’un frunk de 58 l. Une valeur qui nous semble très généreuse au vu des formes du coffre et du hayon très incliné. Soit.
Spécifications et performances BYD Sealion 7 (2025)
Comme souvent, BYD module sa gamme en fonction de la finition choisie, avec trois exécutions : Comfort (propulsion), Design AWD et Excellence AWD. Toutes partagent le même moteur asynchrone de 230 kW/313 ch et 380 Nm sur le train arrière, les deux variantes à quatre roues motrices y ajoutant un moteur à induction de 160 kW à l’avant pour des valeurs combinées de 390 kW/530 ch et 690 Nm. Dans tous les cas, la vitesse maximale est limitée à 215 km/h : nous avons atteint 224 compteur avec une Excellence AWD sur une autobahn. Cela participe du principe « under promise, over deliver » (promettre peut, offrir plus) de BYD.
Une maxime qui prévaut également pour le 0 à 100 km/h, annoncé en 4,5 s pour les versions AWD (6,7 s en RWD) mais qui aurait été mesuré à 4,0 s. des valeurs à prendre avec des pincettes puisqu’elles jouent sur le principe du roll-out, très américain. Bref, rien de spectaculaire pour une électrique de 530 ch. La masse du Sealion 7 étant de 2225, 2340 ou 2435 kg selon la version.
Batterie, autonomie et charge BYD Sealion 7 (2025)
Deux batteries sont proposées avec une capacité de 82,5 kWh pour les Comfort et Design AWD (repirse de la Seal donc) et de 91,3 kWh pour l’Excellence AWD. De quoi avancer des autonomies WLTP de 482, 456 et 502 km respectivement. La recharge rapide en courant continu (DC) est possible jusqu’à 150 kW sur les deux premières finitions, 230 kW sur l’exécution haute. Comptez maximum 11 kW en courant continu (triphasé). Il faudra 32 minutes pour passer de 10 à 80 % avec la « petite » batterie tandis que ce temps passe à 24 minutes avec le gros pack. Des valeurs dans la moyenne donc. Notons que la pompe à chaleur est proposée d’office sur toutes les versions qui disposent également de la fonctionnalité V2L permettant d’alimenter des appareils électriques jusqu’à 3,3 kW.
Concernant les accus, il s’agit évidemment de batteries « blades » de BYD, de type LFP et intégrées selon le principe « cell to body » (CTB) qui fait du pack de batteries un élément structurel du châssis.
Conduite et confort BYD Sealion 7 (2025)
De prime abord, BYD n’a rien refusé au Sealion 7, basé sur la plateforme e-Platform 3.0 qui maximise la rigidité et combien des suspensions à triangles superposés à l’avant et multibras à l’arrière, associé à des amortisseurs à fréquence sélective. Une combinaison prometteuse sur le papier… mais qui déçoit très clairement sur la route. Si BYD peut faire valoir une réelle expertise en matière de conception électrique et de contenu technologique, les compétences en termes de mise au point « châssis » font clairement défaut. Le travail des amortisseurs et des ressorts n’est pas coordonné et impose alors un sentiment de flottement permanent tandis que le train avant affiche une personnalité différente du train arrière, lésé par un volant à l’attaque trop radicale autour du point milieu mais qui s’estompe ensuite. Très direct à la première impulsion, il augmente inutilement sa démultiplication quand l’angle de braquage augmente. Perturbant, pour le moins.
Ce manque de cohérence et de cohésion impose aux passagers (surtout à l’arrière) un ballotement constant – de léger à plus marqué – qui s’avère plutôt inconfortable et met à mal les qualités de confort évoquées plus avant. Le comportement dynamique en pâtit également avec un train avant que l’on peine à inscrire dans le virage. Le retour de la direction étant trompeur, on a alors tendance à donner un peu trop d’angle au volant, ce qui provoque systématiquement un sous-virage plus ou moins marqué qui enlève toute envie de pousser davantage. De même, l’ESP et les différentes béquilles électroniques sont constamment sollicitées et enlèvent au naturel de la conduite. Pire, l’ESC déconnecté se réactive dès la moindre micro-dérobade du train arrière ou la moindre accélération un peu soutenue. Plutôt castrateur.
Dernier aspect, le freinage régénératif ne propose que deux réglages (via les menus de l’écran central) sans jamais permettre une conduite « one pedal ». De plus, le système manque de constance dans ses interventions. En termes d’efficience, nos conditions d’essai n’étaient certes pas idéales mais ont révélé une consommation moyenne de l’ordre de 25 kWh/100 km relativement moyenne et obtenue avec une faible proportion d’autoroute, des routes de campagnes vallonnées et sinueuses et l’une ou l’autre traversée de villages. Il faudra donc vérifier ces valeurs sur nos bases habituelles pour nous prononcer mais à moins d’avoir un œuf sous le pied, il nous a été impossible de descendre sous la barre des 20 kWh/100 km.
Prix BYD Sealion 7 (2025)
-
- BYD Sealion 7 Comfort – 82,5 kWh/482 km – 48.990 €
- BYD Sealion Design AWD – 82,5 kWh/456 km – 51.990 €
- BYD Sealion Excellence AWD – 91,3 kWh/502 km – 56.490 €
Verdict BYD Sealion 7 (2025)
Avec le statut vient l’exigence. En sa qualité de numéro un mondial du marché des voitures « branchées » (PHEV et électriques) et en corrélation avec ses prétentions premium, BYD se doit de proposer des modèles alliant contenu technologique de haut niveau (c’est le cas), qualité de fabrication irréprochable (ça s’en rapproche) et prestations dynamiques supérieures à la moyenne. Sur ce dernier point, le compte n’y est pas tant sur le plan du comportement routier que des performances ou de l’efficience. Peut mieux faire donc, mais le potentiel est présent.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!