Premier essai / Volkswagen ID.7 Tourer (2024) : Taxi de transition

Arrivée en berline, la plus grande des ID se décline depuis peu en break, ce type de carrosserie étant indissociable de la gamme de la voiture du peuple. Mais aussi, tout simplement plus pratique et exploitable qu’un SUV 100% électrique. En somme, la voiture idéale des représentants de commerces et market managers sillonnant le pays, le coffre rempli d’échantillons. On pense aussi que VW possède également une belle carte à jouer dans le monde des taxis & VTC qui, s’ils usent encore actuellement de nombreuses japonaises hybrides, devront tôt ou tard poursuivre leur transition énergétique vers le moteur à ions.  
Celle que l’on a très vite surnommée la « Passat électrique » cohabite en fait toujours avec cet alter ego thermique. « C’est pour laisser le choix aux client s», clame-t-on du côté des officiels de Volkswagen. En réalité, les deux grands breaks de Wolfburg s’arrangent comme deux entités qui se partagent un marché : l’ID.7 Tourer pour les flottes et indépendants, la Passat pour les particuliers.

Design, carrosserie et dimensions Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Nous vous avons déjà présenté l’ID.7 berline en long et en large dans notre essai détaillé disponible sur notre site, nous vous renvoyons donc vers cet article pour tous les détails techniques, s’agissant ici de la même version 286 ch et batterie de 77 kWh.  La longueur n’évolue pas : 4,96 m, et l’empattement non plus (2,97m).

Cela dit, d’un point de vue strictement stylistique, on préfère la Tourer. Plus d’harmonie et de fluidité, et un côté moins « baleine roulant e» dégagé par la version berline. La Tourer verse plus vers le style Shooting Brake. Bref : l’ID.7 fait partie de ces voitures plus belles en break. Certes, la traînée aérodynamique est légèrement moins bonne (Cx de 0,23 à 0,25) – donc la voiture consomme plus – mais rien n’y fera.

Habitacle et coffre Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Vous ne risquerez pas d’être dépaysé en vous installant à bord de la version Tourer. Tout est évidemment pareil. Sauf lorsque vous lorgnez dans le rétro : la vitre arrière, plus relevée et cette fois dotée d’un essuie-glace offre (un peu) plus de visibilité. Les automobilistes appréciant les grandes - et surtout longues - voitures seront ravis. Même les très grands n’ont pas besoin de prêter attention à la position de leur siège, car celui qui s’assied derrière, fût-il très grand également, sera comblé par un espace aux jambes royal. Et un peu plus de garde au toit par rapport à la berline.

Depuis ce poste de conduite, on profite d’une vue bien dégagée et du grand écran central tactile tournant sous la dernière génération du système VW, MIB4. C’est convivial et relativement bien agencé. Tout ou presque (il reste quelques commandes à retour haptique sur le volant) passe par cet écran.

Dans la soute, le gain est bien réel. De 532 et 1586 l en configuration 5 places/2 places pour la berline, on passe à 605 et 1714 l respectivement pour le break. Pas mal, mais cela reste théorique dans la mesure où vous devriez charger l’ID.7 Tourer jusqu’au toit pour en profiter. Le vrai gain pratique concerne les objets encombrants, et on pense en particulier aux vélos. Bref, l’ID.7 Tourer est celle des cyclistes qui ne veulent pas s’embêter avec un porte-vélos. On pense aussi aux grands chiens. Mais ne vous laissez pas berner : cette ID.7 Tourer reste moins généreuse en volume exploitable que la dernière Passat…

Spécifications et performances Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Nous disposions pour cet essai de la version Pro à moteur Bosch APP550 de 286 ch et batterie de 77 kWh. La cavalerie passe par les roues arrière pour propulser la voiture à 180 km/h, ou de 0 à 100 km/h en 6,6 s. 

Plus que suffisant, mais pour un surplus de sensations, l’ID.7 Tourer se décline aussi en version GTX bimoteur de 340 ch. Il s’agit alors d’une 4 roues motrices, plus à l’aise en hiver (vous aimez le ski ?), dans les régions montagneuses et/ou pour tirer une remorque. La GTX est d’office associée à une plus grosse batterie, de 86 kWh, laquelle est aussi proposée avec le simple moteur 286 ch. 

Batterie, autonomie et charge Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Avec une batterie de 77 kWh chargée à craquer, on compte facilement sur 400 km, et même quelques dizaines de bornes de plus si on roule très souplement. Notre moyenne s’est figée à 19,5 kWh/100 km, avec un minima à 17 kWh/100 km. L’ID.7 dispose de série d’un chargeur embarqué de 11 kW (triphasé) et supporte jusqu’à 175 kW sur chargeur rapide. Honnête, sans plus.

Conduite et confort Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Comme dans le cas de la berline on est agréablement surpris par le grand niveau de confort de marche et acoustique. Ce vaisseau de quiétude se conduit comme un long-courrier : le conducteur est surtout sollicité au décollage/démarrage, pour aller se poser sur sa vitesse de croisière autoroutière et profiter ensuite de la nonchalance ambiante, avec l’aide des assistances à la conduite. Les invités arrière roupilleront bouche ouverte, bercés par la stabilité et la souplesse de ce bon châssis.

Les 545 Nm relancent toujours la voiture efficacement, mais avec plus de 2,3 T, vous ne trouverez aucun plaisir dans une conduite trop engagée. Pour « jouer », la version GTX 340 ch et 4 roues motrices semble plus indiquée.

Lorsque vous atterrissez en ville, ce gros porteur de près de 5 m posera d’inévitables soucis d’encombrement, au moment de se garer et/ou d’emprunter une rampe de parking à étages. Cela dit, on souligne un rayon de braquage assez court (pour le gabarit) et des caméras à vision 360° qui facilitent ces corvées. Les grandes portes arrière demandent un peu de délicatesse au moment de leur ouverture, mais l’ID.7 Tourer n’est pas aussi large que la plupart des SUV et crossovers électriques.

Prix Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Par son concept de grand break électrique et malgré les efforts de la marque pour tasser ses prix (et voir décoller les ventes de la gamme ID), l’ID.7 Tourer ne pouvait pas être donnée. La mise de départ s’élève à 61.165€, soit… seulement 1000€ de plus que la berline. Évidemment, notre version Business Premium est mieux équipée, à 63.930€, mais n’est pas complète. À ce tarif, on n’a même pas de pompe à chaleur, de toit panoramique et de sono « intéressante ». En résumé, avec les options qui font plaisir, on dépasse le seuil des 70.000€. En langage « indépendant », cela signifie un leasing de 750-800 €/mensuel. On voit déjà, sur nos routes, belges, les ID.7 circuler grâce aux flottes de société, mais pour le particulier, une « bonne vieille Passat » reste aussi – voire plus – pratique et moins chère de… près de 20.000 €.

• • ID.7 Tourer Pro 77 kWh – 210 kW (286 ch)                       61.165 €
  • ID.7 Tourer Pro S 86 kWh – 210 kW (286 ch)                   63.565 €
  • ID.7 Tourer GTX 86 kWh – 250 kW (340 ch)                      72.365 €

Verdict Volkswagen ID.7 Tourer Pro 77 kWh (2024)

Les breaks 100 % électriques restent un segment à développer. Pour l’heure, il ne comporte que quelques modèles : MG 5, Peugeot e-3008 SW/Opel Astra Sportstourer Electric, BMW i5 Touring ou encore Porsche Taycan Crossturismo. L’ID.7 Tourer constitue une proposition très cohérente et compétente, en plus d’être très agréable à rouler, mais son prix élevé ne lui assurera le succès que dans le monde des voitures de société et des taxis. Les particuliers amateurs de grands breaks Véwé devraient rester fidèles à la Passat… encore un bon moment.