Premier essai / Porsche 911

La 911 constitue la carte d'identité de Porsche, celle qui a établi une grande part de sa notoriété. C'est aussi par elle que Zuffenhausen s'est constamment réinventé, en particulier ces dernières années : au contraire de sa devancière, la «997», qui dérivait étroitement de la «996», la «991» est nouvelle à 95%. Un des objectifs du cahier des charges résidait dans la réduction draconienne de la consommation, donc des émissions. Pour y arriver, les ingénieurs ont mené un gros travail sur le poids et l'aérodynamique, bien entendu, mais aussi sur les mécaniques.

Dès la mise en marche, le flat-six de la Carrera S annonce la couleur : il jappe et émet des borborygmes qu'on ne lui connaissait pas. En route, la 911 conserve bien sûr cette facilité de conduite qui la caractérise, tout en se montrant plus docile sur les déformations, où elle a encore gagné en progressivité de réaction. Mais c'est lorsque le rythme augmente que la 911 lâche ses secrets et étale tout son savoir-faire. Le sous-virage à basse vitesse n'est presque plus qu'un mauvais souvenir. Aujourd'hui, elle saute à la corde presque naturellement, et sa nouvelle direction d'une grande qualité informe parfaitement. Bref, la 911 se mène très vite dans une grande neutralité, une qualité qu'on ne lui connaissait pas.

La boîte à 7 rapports a quant à elle tout d'une boîte Porsche : les verrouillages sont rapides, précis et le verrou mécanique prévient toute erreur de sélection. La boîte manuelle s'apprécie d'autant plus qu'elle donne droit au véritable autobloquant mécanique alors que la boîte PDK n'a droit qu'à sa parade électronique. Autre bémol avec la boîte PDK: la fonction de coasting ou de roue libre, fondamentalement antisportive. Heureusement, elle reste déconnectable via l'interrupteur du stop&start ou en basculant la gestion sur «Sport». Ouf!

La 911 est apparue très tôt comme la sportive du marché la plus homogène, un titre qu'elle tire non seulement de son niveau de performance très élevé, mais également de son degré de polyvalence inégalé au quotidien. La septième génération, la «991», ne faillit pas à cette tradition. Mieux: elle la sublime. Parce que, non contente d'offrir un confort en hausse (suspension, isolation acoustique, équipement), elle se montre toujours plus efficace en conduite sportive tout en étant plus facile à appréhender. Plus que jamais, elle reste à nos yeux le maître étalon, la référence de son genre. Longue vie à la 911 !

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1512 du 7 décembre 2011.