Le concept
A la question de savoir ce qui a poussé Mitsubishi à remodeler son ASX, la réponse du constructeur peut paraître assez singulière : « Nous voulons offrir à notre ASX des derniers jours heureux ». Depuis un certain temps déjà, le constructeur japonais appartient à l’alliance Renault/Nissan, ce qui a modifié ses projets d’avenir. Le plus petit des constructeurs du trio va visiblement s’orienter davantage vers les SUV et les crossovers. Si Mitsubishi intéressait l’Alliance, c’est aussi pour ses compétences en matière de technologie hybride, un domaine où la marque figure parmi les références. L’Outlander PHEV en constitue la meilleure preuve.
En attendant l’arrivée d’un successeur au plus compact des SUV de Mitsubishi – nous ne comptons pas la Spacestar, toujours commercialisée – et qui sera très certainement aussi proposé en une variante 100% électrique, la génération actuelle de l’ASX a donc bénéficié d’un sérieux remodelage. C’est logique: l’ASX représente quand même encore plus d’un quart de ventes du constructeur en Europe. Au cours des 10 dernières années, Mitsubishi en a écoulé quasiment 333.000 exemplaires, ce qui représente 27,1% de ses ventes. En Belgique, l’ASX a même été ces dernières années son modèle le plus vendu. Ce n’est qu’au cours de l’année écoulée qu’il a été devancé par l’Outlander, remodelé l’an dernier et qui peut compter aussi sur l’attrait suscité par sa version PHEV. Au niveau mondial, Mitsubishi a vendu à ce jour quelque 1,36 million d’exemplaires de l’ASX dans environ 90 pays.
Ce qui change
Sur le plan du style, Mitsubishi souhaitait de rapprocher de ses productions les plus récentes son SUV compact, un modèle datant déjà de 2009 et arrivé sur notre marché en 2010. La nouvelle mouture de l’ASX a ainsi reçu la face avant baptisée Dynamic Shield par le responsable du style de la maison, Tsunehiro Kunemoto. Les boucliers avant et arrière accueillent de nouvelles incrustations et les nouveaux blocs optiques avant et arrière font désormais appel à des diodes.
L’intérieur a lui aussi bénéficié d’un lifting. Il est plus chic et plus raffiné. L’ergonomie a été améliorée et la sensation de qualité nettement rehaussée. Le changement le plus visible est cependant l’écran central, désormais de 8”, qui offre désormais le Smartphone Link Display Audio. La connectivité a été renforcée et le système compte une application qui exploite les infos des instruments pour surveiller l’autonomie et éventuellement compléter les indications du système de navigation (pour trouver une station-service, rappeler un entretien, etc.). La fonction de navigation est confiée à TomTom. Les informations en temps réel relatives à la circulation peuvent être activées via la connexion à Internet d’un smartphone couplé au système.
Pour 2020, l’ASX est à nouveau proposé avec une transmission intégrale gérée par voie électronique. Les importateurs belgo-luxembourgeois et néerlandais ont cependant estimé que la demande serait insuffisante pour justifier la commercialisation de ce modèle et nous devrons donc nous contenter des versions aux seules roues avant motrices.
Jusqu’à présent, l’ASX n’était proposé qu’avec un 1.6 à essence de 115 ch. Ce moteur ne répondait plus aux normes d’émissions les plus récentes et l’adapter s’est avéré trop onéreux. Ce petit moteur était en outre d’origine « étrangère », puisque produit par un autre constructeur. On aurait pu penser que Mitsubishi utiliserait son 1.5 Turbo de 163 ch, un moteur inauguré voici quelque temps par l’Eclipse Cross, mais ce n’est pas le cas. Au lieu de cela, on retrouve un 2 litres atmosphérique, une mécanique que nous connaissons déjà dans l’Outlander. Ce 4 cylindres à simple arbre à cames en tête bénéficie d’une distribution variable en continu. Sa puissance est passée de 115 à 150 ch et son couple maximal a suivi la même évolution (de 154 à 195 Nm). Les performances en hausse ont permis de porter la capacité de traction de 1.200 à 1.300 kg.
En Belgique, l’ASX peut être livré avec une boîte manuelle ou une transmission variable en continu (CVT) très proche de celle équipant l’Eclipse Cross. Cette transmission offre la possibilité d’être utilisée manuellement (en mode Sport), avec 6 rapports virtuels pouvant être sélectionnés à l’aide des palettes au volant. Les deux versions affichent une vitesse de pointe de 190 km/h et franchissent la barre des 100 km/h en respectivement 10,2 et 11,7 s.
Outre les assistants de conduite dont il bénéficiait déjà, comme l’aide au démarrage en côte ou au maintien de voie et l’alerte de collision imminente, le nouvel ASX est équipé d’un dispositif de freinage actif à faible allure qui intervient en cas de risque de collision si le conducteur ne réagit pas.
Comment ça roule
Même si la nouvelle mouture de l’ASX dispose de 35 ch de plus, il ne faut pas s’attendre à conduire un engin sportif. Avec la boîte manuelle, il se révèle néanmoins vif et même un peu joueur, mais le poids à vide de 1.355 kg empêche évidemment tout miracle. La version CVT est plus sage et davantage axée sur le confort. Si cette CVT est onctueuse, elle peut aussi se révéler plus dynamique en mode manuel.
L’habitacle a lui aussi évolué, que ce soit l’ergonomie, l’ambiance ou l’habillage. Dommage, toutefois, qu’il demeure un peu trop noir et sombre et que l’on y trouve tant d’éléments en plastique dur. L’habitabilité est remarquable pour une voiture de moins de 4,4 m de long. Le volume du coffre est correct, sans cependant être extraordinaire avec ses 406 l. Le dossier de la banquette peut être rabattu. Pour ce premier essai, nous avons pu disposer de versions dotées de roues de 18”, qui se montrent moins confortables sur les mauvais revêtements que celles de 16” d’origine.
Budget
En raison de l’arrivée du nouveau moteur, l’importateur de Mitsubishi dans notre pays, Beherman, n’a pas pu répéter l’opération entreprise pour l’Outlander, dont le nouveau modèle était vendu à un prix inférieur à celui de son prédécesseur. Proposé à partir de 22.240 € pour la version d’entrée de gamme Invite, le nouvel ASX est donc 1.250 € plus cher. Si vous désirez une transmission CVT, il faudra opter au moins pour le deuxième niveau et ajouter 1.500 €, ce qui porte le prix à 25.990 €. Les deux exécutions les plus luxueuses (Diamond Edition et Instyle) coûtent respectivement 26.140 et 29.140 € avec la boîte manuelle. Pour la CVT, ajoutez 1.500 €.
Notre verdict
Nous avons toujours apprécié l’aspect pratique de l’ASX, parfaitement adapté à un marché où les SUV compacts sont très demandés. A côté de sa nouvelle proue et de son habitacle remodelé, la grande différence réside sous le capot. Dommage que notre importateur ne prévoie pas de commercialiser la transmission intégrale, un domaine où Mitsubishi excelle. Ce moteur plus gros rehausse le confort et l’agrément, mais aussi la consommation, donc la fiscalité. La version CVT affiche des rejets de CO2 inférieurs de 5 g à ceux de la manuelle. En Flandre, cela fait une différence, moins pour la taxe de circulation (quelques euros) que pour la TMC (de 125 à 175 €). Ce nouveau moteur assez puissant pourra influencer les futurs acheteurs, les concurrents directs de l’ASX disposant de moteurs suralimentés de moindre cylindrée et un peu plus sobres.
Dans cet article : Mitsubishi, Mitsubishi ASX
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