Premier essai / Mercedes A 45 AMG

Une Classe A place son moteur en position transversale avant, impossible donc d'y greffer un V8 ou un V12. Solution dès lors: gaver le petit 4-cylindres de 2 litres seulement par un turbo comprimant l'air d'admission à 1,8 bar relatif pour en sortir 360 ch donc, soit une puissance spécifique inconnue jusqu'ici dans un modèle de série: 181 ch par litre de cylindrée! Toujours assemblé à la main par un seul et même technicien qui signe son oeuvre, ce 4-cylindres est un pur bijou de technologie qui, de surcroît, se montre incroyablement souple et élastique, acceptant de reprendre dès les plus bas régimes sans le moindre temps mort (absence quasi complète de temps de réponse) avec une virulence extrême jusqu'à son régime de puissance de 6000 tr/min environ.

Au quotidien, dans le trafic, dans les encombrements, en ville... elle est aussi docile, voire discrète (à condition de ne pas opter pour la série spéciale Edition 1, plutôt tapageuse) qu'une simple CDI. Silence, confort à bord, équipement de haut niveau, qualité, finition sont autant d'atouts que l'on ne soupçonne a priori pas à bord d'une telle sportive. Même les étriers de freins peints en rouge sont une option. Sans cela, le camouflage est total. Mais dès le premier bel enchaînement dégagé venu, lâchez-lui la bride et la métamorphose est impressionnante. Le 4-cylindres éructe, jappe dans l'échappement sport, la montée des rapports quasi instantanée se fait sans rupture de charge ou presque et soudain le paysage se met à défiler à des vitesses inavouables.

Les concepteurs de la A 45 AMG ont réussi un tour de force. Développer un moteur champion du monde de la puissance spécifique (181 ch/l), conforme aux futures normes Euro 6, absolument pas caractériel, mais au contraire incroyablement docile à tous les régimes et capable de procurer à cette compacte des performances qui feraient tirer la tête à une brutale C 63 AMG, par exemple (27.000 euros plus chère). Car, au contraire de celle de cette dernière, toute la puissance est ici entièrement canalisée vers la route grâce à la transmission intégrale 4Matic spécifique et ne s'envole dons pas en fumée bleue. Voici en tout cas l'AMG la plus civilisée de l'histoire. Mais pas la moins efficace.

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1553 du 10 juillet 2013.