Le concept
Constructeur de petite taille (1,7 million d’unités/an), Mazda n’a pas la force de frappe d’un grand groupe automobile. Du coup, c’est par l’innovation et le style que ce Japonais tente de faire la différence. La singularité de la nouvelle Mazda3 est du reste identifiable au premier coup d’œil avec des lignes très personnelles qui s’articulent autour d’un long capot aquilin et d’une partie arrière rondouillarde qui n’est pas sans rappeler feue l’Alfa Brera. Sur ce point, le pari est déjà réussi dans le sens où cette 3 ne laissera personne indifférent.
Ce qui change
Techniquement, la Mazda3 hérite d’une toute nouvelle plate-forme qui ne reprend aucune pièce de celle du modèle précédent. Mètre en main, les 4,46 m de long correspondent à l’encombrement du modèle précédent (1 cm de moins), mais le pavillon a été abaissé de 1,5 cm pour un empattement accru de 2,5 cm afin de conserver selon Mazda un niveau d'habitabilité similaire par rapport au modèle précédent.
Côté sécurité, la technologie i-Activesense accueille trois nouvelles fonctionnalités actives disponibles dès le modèle de base. Il y a le système d’alerte au conducteur en cas de fatigue, la reconnaissance des obstacles se dressant sur la route (FTCA) et enfin le dispositif d’aide à la détection du trafic (CTS) qui prévient aussi à l’avant des véhicules en approche à un carrefour par exemple. Le limiteur de vitesse intelligent (basé sur la reconnaissance des panneaux) est aussi inédit tout comme la vision à 360° autour du véhicule par le biais d’un réseau de caméras. Le reste des équipements a été repris ou actualisé.
Il faudra encore attendre pour goûter au fameux SkyActiv-X, une mécanique essence révolutionnaire qui privilégie l’allumage par compression, comme sur un Diesel. En attendant, Mazda articule son catalogue autour de deux propositions, une essence et une Diesel. En essence, c’est le 2 litres des Mazda6, MX-5 et CX-5 qui est de la partie dans une version dégonflée à 122 ch (pour 213 Nm à 4000 tr/min). Il est accompagné par un système de désactivation des cylindres à faible charge et aidé dans son effort par une hybridation légère fonctionnant sous une tension de 24 V. Les deux moteurs sont disponibles au choix avec des boîtes manuelles 6 vitesses ou une automatique, elle aussi à 6 rapports.
Comment ça roule
Le premier contact avec la Mazda3 met en exergue sa qualité de finition. On est bien assis au creux des nouveaux sièges qui, selon Mazda, prennent mieux soin des corps humains et retardent l’apparition de la fatigue. Les matériaux retenus pour l’habitacle sont d’excellente facture, ce qui permet à cette 3 de se hisser sans coup férir au niveau des produits du groupe VW.
Les premiers tours de roue au volant d’un modèle SkyActiv-D démontrent les efforts consentis en matière d’isolation de l’habitacle : les vibrations sont parfaitement jugulées et la sonorité du moteur jamais envahissante, pour autant qu’on ne chasse pas l’aiguille du compte-tours au-delà des 3500 tr/min. La réponse du Diesel satisfait globalement, mais elle reste limitée si on est pressé. Linéaire dans sa réponse, il n’affectionne pas les montées en régimes où il se montre alors plus bruyant. Cela dit, c’est surtout vrai avec la boîte automatique. Bien étagée, la manuelle 6 vitesses libère davantage ses capacités d’expression. On a alors la sensation d’être au volant d’une voiture plus agile et prompte. Le comportement reste stable en toutes circonstances et on apprécie la qualité de la direction à la fois directe, douce et qui oppose une juste montée en effort.
Le « gros » 2 litres essence atmosphérique se montre souple et élastique. Certes, ce n’est pas non plus un foudre de guerre et on arrive vite au bout de ses capacités lorsqu’on le pousse dans ses retranchements. Mais il tient la mesure dans le cadre d’une utilisation quotidienne où sa consommation semble aussi être intéressante – moins de 7 l/100 km sur notre parcours d’essai varié. D’un point de vue dynamique, le SkyActiv-G prend l’ascendant sur la version Diesel, plus chargée sur le train avant. La version essence fait preuve d’un plus grand potentiel et d’un seuil de sous-virage retardé, le tout pour un compromis d’amortissement plus progressif – les grosses aspérités « claquent » moins.
Budget
23.990 € et 25.490 € : voilà les prix de départ de cette nouvelle Mazda3. Certes, ce ne sont pas les prix les plus compétitifs du segment, mais l’équipement est à l’avenant. Dès la version d’accès SkyMove, on dispose en effet des feux full LED, des capteurs de lumière et de pluie, de l’aide au stationnement arrière (bien utile), du climatiseur manuel, des aides à la conduite et encore de la radio digitale DAB couplée aux protocoles Apple, Car Play et Android Auto. De nombreuses autres exécutions intermédiaires (Business, Sport ou Luxury) sont en outre proposées pour quelques centaines d’euros de plus afin que chacun puisse trouver son bonheur dans la dotation de série.
Notre verdict
La nouvelle Mazda3 joue la carte de la différenciation à tous les niveaux : esthétique, équipements, choix des moteurs et plaisir de conduite. Certes, son habitabilité en retrait constitue son plus gros défaut. Mais avec son éventail de qualités, elle fait clairement comprendre qu’elle est bien plus qu’un outsider.
- Ligne originale et finition
- Comportement plaisant
- Confort global de marche
- Visibilité et habitabilité
- Offre moteur réduite
- Réponse lente de la boîte automatique
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28-06-2018
50Dans cet article : Mazda, Mazda Mazda3
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