Premier essai / Hongqi EHS7 AWD Pro (2025) : Plus qu'un simple rival du Model Y ?

L'offensive européenne de Hongqi a débuté en Europe en 2024 avec le SUV E-HS9. Un vaisseau amiral surnommé le Rolls-Royce Cullinan chinois, en référence à sa proue massive très similaire à celle du SUV britannique. L’un comme l’autre étant nés sous la supervision de Giles Taylor, directeur du design de Hongqi après avoir occupé le même poste chez Rolls-Royce précédemment.

À quelques incohérences près, le géant E-HS9, avec sa batterie de 120 kWh, a été bien accueilli par la presse, mais n’a pas su séduire les acheteurs potentiels en raison d’un tarif supérieur à 100.000 euros pour la finition supérieure. Ce n'est manifestement pas ce que les acheteurs européens attendent d'un véhicule électrique chinois, et c'est pourquoi il reçoit le concours du EHS7, moins onéreux. Ce SUV encore imposant (4,92 mètres) est l'un des dix nouveaux modèles que Hongqi prévoit de lancer d'ici à 2030. La plupart de ces modèles sont électriques, mais le constructeur public chinois construit également dans son pays des hybrides essence autorechargeables, qui arriveront tôt ou tard en Europe.

Concept et design Hongqi EHS7 

Le EHS7 électrique dérive étroitement de la berline EH7 (l’essai vous en sera proposé dans un prochain numéro) et présente un style similaire. Bien qu’un peu plus cher, sa silhouette de SUV devrait lui valoir davantage de succès. En contrepartie, il offre plus d'espace pour la tête et surtout un plus grand coffre, même si les Chinois n’en communiquent pas encore la capacité exacte. La diffusion d'informations reste manifestement difficile pour la République populaire, la collecte en revanche... 

La diffusion d'informations reste manifestement difficile pour la République populaire, la collecte en revanche...

Quoi qu'il en soit, le EHS7 n'est pas une simple copie agrandie de la berline. Si les feux en boomerang sont toujours présents, les proportions du SUV sont beaucoup plus logiques. Cela le rend moins visible dans la rue, ce à quoi Hongqi tente de remédier avec des couleurs vives (comme le violet lavande) et des jantes au design étrange 

Par analogie avec Rolls-Royce, les portes du EHS7 peuvent être ouvertes et fermées électriquement. Mercedes a également expérimenté ce système sur l'EQS, mais il n'a jamais connu de véritable succès. Le système nécessite trop de marge, ce qui rend difficile l'accès à la voiture dans les espaces restreints. Comme un couvercle de coffre motorisé, les moteurs résistent lorsque l'on pousse dessus, ce qui fait boguer le système. Mais il n'y a pas d'échappatoire : toutes les versions européennes du EHS7 en seront équipées de série.

Intérieur Hongqi EHS7 

Le tableau de bord du EHS7 est plus étroit que celui de la EH7, avec un bouton de type iDrive sur la console centrale haute, qui s'avère en réalité être un atomiseur de parfum - les Chinois adorent les fioritures. Là encore, le reste de l'habitacle est recouvert de cuir Nappa surpiqué et d'inserts en bois qui, selon le designer britannique, proviennent des mêmes fournisseurs que les marques allemandes. Nous ne pouvons pas dire grand-chose sur le système d'infodivertissement traduit à la hâte, si ce n'est qu'il permet une connectivité sans fil à Android Auto ainsi qu'à Apple CarPlay sur les EH7 et EHS7.

Ce qui est certain, c'est que le EHS7 semble encore plus spacieuse que la EH7, tant à l'avant qu'à l'arrière. Grâce à la hauteur supplémentaire, on n'a pas l'impression d’avoir les genoux dans le menton à l’arrière comme dans la berline, tandis que la garde au toit est suffisante. Depuis la banquette arrière, on remarque d'ailleurs que les deux sièges avant ont des appuie-têtes différents. Malheureusement, tous restent fixes, aux dépends des grands conducteurs. Cependant, la sécurité devrait être au rendez-vous, avec tous les systèmes d'aide à la conduite passifs et actifs courants en Europe. 

Au volant Hongqi EHS7 

Le comportement du EHS7 profite d’une suspension pneumatique et des quatre roues directrices - du moins sur notre version supérieure AWD Pro d’essai - pour assurer une absorption des chocs efficace, mais le comportement de la direction est parfois un peu trop brusque, surtout lorsqu'elle est combinée à la démultiplication variable. Ajoutez-y les 619 ch et 756 Nm développés par les deux moteurs, pour un 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et une vitesse de pointe de 200 km/h, et vous comprendrez pourquoi le EHS7 semble (un peu trop) enthousiaste en mode Sport. 

Spécifications, performances, autonomie et charge Hongqi EHS7 

Outre le 0 à 100 km/h en 3,9 s, le EHS7 se distingue une fois qu'il faut le brancher. Grâce à une puissance de charge en courant continu de 246 kW, la grande batterie NMC peut être rechargée de 10 à 80 % en 20 minutes environ, tandis que l'autonomie WLTP du EHS7 AWD Pro est de 540 kilomètres. .

Enfin, la variante Long Range (propulsion) s’avère peut-être encore plus intéressante : dépourvue de la direction intégrale et de l'amortissement piloté, pour «à peine» 344 ch, elle atteint 600 kilomètres avec la même batterie... et coûte 15.000 euros de moins dans la version Launch Edition, équipée de la même manière

Conclusie Hongqi EHS7 

Certes pas parfait, le Hongqi EHS7 constitue une proposition cohérente et qualitative. Peut-être plus dans sa version Long Range que dans cette version AWD Pro, qui donne parfois l'impression d'en faire un peu trop et qui fait payer cher son surcroît de dynamisme.

 Il n'en reste pas moins que ce SUV chinois devra trouver sa place sur le marché des flottes, où les valeurs résiduelles et l'image sont, pour l'instant, primordiales. L'affaire n'est donc pas gagnée...