Une Fiat Panda 100% électrique, décidément on aura tout vu à notre époque. Sauf que, cela n’est pas vraiment nouveau. La Fiat Panda de première génération apparue en 1980 s’est déclinée dans une version Elettra au moment de la sortie de la seconde série, en 1986. Elle a été commercialisée en 1990 et restera au catalogue jusqu'en 1998 après quelques milliers d'exemplaires vendus, essentiellement à des administrations. Voilà pour la petite histoire et l’occasion de tirer un pont entre cette époque et ce mois de janvier 2025, devant la nouvelle Grande Panda Electric, quelques décennies et deux autres générations de Panda plus tard. La Panda actuelle normale (thermique) restera vendue encore quelques années, sous le nom de Pandina.
Design, carrosserie & dimensions
La Grande Panda reste une petite voiture, longue de 3,99 m, haute de 1,57m et large de 1m76. Si ce n’est plus Giugiaro qui signe le design, l’équipe du Centro Stile a eu la bonne idée de s’inspirer de l’illustre première Panda. On sort donc complètement des traits rondouillards de l’actuelle Pandina pour des lignes tracées à la latte, comme Giugiaro dans les années 80. Mais François Leboine, Head of Design Fiat & Abarth insiste: «La comparaison peut s’arrêter là, car pour le reste on n’est pas dans le rétro-design! Nous tenions à cette inspiration, de sorte à perpétuer l’histoire de la famille Panda, mais nous ne voulions pas nous enfermer dans le passé, d’où l’intégration des dernières technologies absolument partout.» Notre détail préféré ? Les logo Fiat ou Panda « imprimés » dans la carrosserie, et surtout les phares de type PixLed, au rendu très console Atari d’époque. Mr Leboine conclut : « Si je devais résumer la façon de travailler chez Fiat, je la comparerais à la cuisine italienne, réalisée avec des ingrédients extrêmement simples et peu chers, mais c’est la recette et les petites touches qui en font un mets mondialement apprécié. » Un nuancier vivant s’imposait, et pour cela le designer en chef parle d’une approche «No Grey» : la citadine se décline en sept teintes - jaune Limone, bronze Luna, vert Azure, bleu Lago, rouge Passione, noir Cinema et blanc Gelato - qui incarnent les couleurs de la vie italienne.
Habitacle & coffre
François Leboine nous invite dans l’habitacle pour bien marquer la différence entre la première Panda et cette Grande Panda : «À l’époque la simplicité prédominait, or dans la Grande Panda tout est fignolé. La seule similitude était de ne pas faire exploser les coûts.»
La géométrie du tableau de bord reprend la forme « vue du ciel » du lingotto, le célèbre bâtiment-usine, fleuron industriel de l’histoire de Fiat. Il est garni de plastiques transparents colorés renvoyant vers le design contemporain et des enseignes comme Kartell. La forme du Lingotto se retrouve aussi dans le cerclage de la console située entre les sièges avant.
Evidemment l’habitacle est dominé par le plastique… mais de couleur bleue, bien plus chatoyant que le sempiternel noir. L’une des grandes originalités concerne le tableau de bord de la version haut de gamme La Prima, recouvert de Bambox, un tissu intégrant de la véritable fibre de bambou (pour rappel, la nourriture préférée du… panda). Une touche de zen attitude unique dans le segment. Toutes ces idées ne passeraient pas partout, mais dans une Grande Panda, parfaitement ! Nous sommes très enthousiastes face à tant de créativité. Seul bémol, les parties en plastique laqué noir (console) semblent un peu fragiles et déjà marquées de griffes.
Niveau espace habitable, tout va pour le mieux à l’avant. Les grands ont de la place, les réglages de sièges (en hauteur) et de volant (hauteur et profondeur) nous garantissent une bonne position. La voiture est plutôt étroite, mais deux bons gabarits cohabitent sans se toucher. Sur la banquette, par contre et sans surprise, c’est beaucoup plus limité. Siège avant réglé à ma taille (1m87), je ne peux tout simplement pas prendre place… La Grande Panda Electric se rattrape avec un coffre de 361 l, convenable pour la catégorie. Volume qui passe à 412 litres sur l’hybride.
Spécifications & performances
Le moteur électrique développe 113 ch et 122 Nm, des réserves suffisantes pour la vocation urbaine et périurbaine de la Grande Panda, malgré les plus de 1,5 t sur la balance. Dans peu de temps, nous reviendrons en Italie tester la version thermique équipée du 1,2 litre, 3 cylindres, de 100 ch, et d’une batterie Li-ion de 48 volts. Mais surtout 240 kg plus légère.
Batterie Autonomie et charge
La batterie de 44 kWh autoriserait 320 km d’autonomie WLTP, honnête. Pour la recharger, Fiat lui dédie une trouvaille sympa : un câble de recharge Type 2 (7,4 kW) en spirale jaillit de la calandre. S’étirant sur 4,5 m, il se déploie et se rebobine très facilement dans sa cavité. On espère que son mécanisme d’enroulage résistera bien au temps. Cela dit, vous n’êtes pas toujours obligé de l’utiliser, une prise latérale classique reste prévue. Parce que parfois vous risquez d’être trop court par rapport à une borne, mais aussi parce qu’il faillait de toute façon prévoir une prise rapide (DC). L’italienne supporte un flux de 100 kW. En option, un chargeur AC 11 kw est prévu, mais pas de type «câble spirale».
Conduite et confort
L’itinéraire concocté par Fiat n’emprunte pas que le centre animé de Turin, nous filons vers les Alpes, en parcourant des portions rapides. Les accélérations ne sont pas démoniaques, mais assez franches pour nous fondre dans le trafic. Le 0 à 100 km/h est expédié en 11 s, correct. La vitesse de pointe est limitée à 130 km/h. Plus que la performance, c’est la fluidité et la conduite de velours qui séduisent. Logique, jamais une Panda n’a été aussi puissante et coupleuse. Nous gardons d’excellents souvenirs de la Panda II 100 HP, mais elle était un enfer sur autouroute.
De retour en ville, nous jouons avec les deux modes de freinage régénératif, ce qui accentue l’impression d’aisance de cette sympathique machina. Plus que tout, saluons le filtrage des suspensions sur les pavés turinois. Associé à des « grosses » roues de 16’’, mais aussi à la masse de la voiture (1,5 tonnes, tout de même) l’ensemble distille une agréable sensation type «moelleux-ferme», mais jamais tape-cul. Bon point aussi pour la direction, à la consistance ni trop légère ni trop ferme. Soudée au bitume par sa batterie, la Grande Panda prend volontairement les grandes courbes, avec un léger et prévenant sous-virage.
Prix
En électrique, le prix de la Grande Panda démarre à 24.990 €. Certes, un prix plus très «Panda», mais on ne peut pas vraiment crier à l’exagération au regard des tarifs de la concurrence. Ni d’ailleurs par rapport aux tarifs de l’autre Fiat électrique, la 500 e, à équipement plus ou moins comparable. Et si la GrandePanda n’est pas parfaite, elle s’avère nettement plus polyvalente que l’icône numéro 1 de la marque.
Evidemment, pour vous en sortir à meilleur compte, mieux vaut patienter pour la version Mild Hybrid de 100 ch, démarrant à 18.900 €. Fiat a décidé de simplifier la vie de tout le monde (ses vendeurs et ses clients) en limitant la gamme à deux niveaux d’équipement pour l’Electric (RED et La Prima) et trois pour l’hybride (Pop, Icon, La Prima). Les dirigeants n’écartent pas d’élargir la gamme à une version électrique à batterie plus compacte (façon Citroën ë-C3) et/ou une thermique de base à boîte mécanique. Le CEO de la marque, Olivier François, rappelait qu’une incontournable version 4x4 est prévue.
Verdict
Base partagée ou pas (au sein du Groupe Stellantis), Fiat se l’accapare idéalement pour faire une Grande Panda on ne peut plus légitime et très juste. Cette citadine, par ses formes simples et sa joie de vivre dans les détails, ne se perçoit pas comme un simple moyen de locomotion. Elle dégage une vraie personnalité, quelque chose de pétillant et de très italien. Si les constructeurs européens se défendent de se réfugier dans le rétro, le patrimoine et l’identité restent un argument fort. On leur conseille d’en abuser. La Grande Panda est une nouveauté majeure dans l’histoire de Fiat.
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