Premier essai / Fiat 500X, Cinquecento des champs

Concept

Ne la confondez pas avec une « simple » 500L Trekking, dont les seules prétentions liées à l'aventure reposent sur ses contours de roues en plastique. Elle, c'est une vraie baroudeuse. Du moins c'est comme cela que Fiat présente sa nouvelle 500X... en version Cross, à 4 roues motrices. Partant du principe que « qui peut le plus, peut le moins » mais aussi qu'une majorité de clients seront certainement plus attirés par le look que par la vraie substance, le constructeur de Turin a aussi prévu une 500X traction (dénommée Urban), sorte d'aventurière des villes comme il en existe tant aujourd'hui sur le marché. A en croire les discours du constructeur, le segment des petits SUV serait toujours le plus porteur aujourd'hui en Europe. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, Fiat n'a pas développé cette voiture uniquement pour nous ! La communication le martèle, la 500X est une voiture mondiale, destiné à être vendue dans plus 100 pays, la première Fiat aussi à avoir été entièrement développée et conçue par le Groupe FCA (Fiat Chrysler Automobile). D'où ces nombreuses accointances technique avec une certaine petite Jeep, la Renegade. Pour le style, en revanche, c'est 100% Italiano, no ?

Ce qui change

Hormis quelques éléments de suspension spécifiques (amortisseurs, ressorts, barres antiroulis...), la 500X partage sa plateforme - et donc son empattement de 2,57 m - ainsi que bon nombre d'équipements avec l'américaine. Capacités de franchissement obligent, Jeep a particulièrement travaillé sur la rigidité des trains et de la caisse, un développement dont la 500X bénéficie aussi. Avec une coque composée à 73% d'acier à très haute résistance, on peut assurément parler de la Fiat la plus rigide de tous les temps. Et comme on le sait chez les ingénieurs, du seul soin apporté à cet élément, dépendent souvent toute une série d'éléments importants pour la voiture, comme la rigueur de comportement, le confort ou même le traitement des bruits et vibrations. Soit. De ce point de vue, Fiat a sans doute bien fait de travailler avec Jeep !

Disponible comme on l'a dit en simple traction (4x2), la 500X peut aussi être commandée en 4X2 Plus, c'est à dire munie d'un contrôle de traction intelligent et de pneumatiques tous temps (à la manière d'une Peugeot 2008 par exemple), de quoi s'assurer une meilleure motricité en conditions difficiles. Le must en la matière reste évidemment la version 4X4, munie d'un coupleur automatisé, capable de transmettre quasi instantanément ce qu'il faut de couple vers l'arrière, une solution qui n'est toutefois envisageable qu'avec la toute nouvelle boîte automatique à 9 rapports (d'origine ZF), elle même réservée au 2.0 Multijet 140 ch. Dommage. Pour les mécaniques, on notera les deux propositions de Fiat en essence : 1.6 E-Torq (atmosphérique) 110 ch ou 1.4 MultiAir (turbo) 140 ch. En Diesel, c'est toujours le 1.6 Multijet de 115 ch (et 109 g/km de CO2) qui devrait assurer le gros des ventes, épaulé bien évidemment par le 2.0 Multijet évoqué plus haut, et un peu plus tard, par le vaillant petit treize-cents Multijet (95 ch). A noter qu'hormis ce dernier qui n'a droit qu'à une boîte manuelle à 5 rapports, tous les autres moteurs sont couplés d'office à une boîte 6 rapports. Une unité automatisée à double embrayage (DDCT) et 6 rapports est aussi prévue, plus tard, pour les versions 4x2.

Comment ça roule ?

À bord, pas de vrai dépaysement. En s'installant dans la 500X, on retrouve tous les gimmicks de style de la petite citadine originelle. De la planche de bord avec inserts colorés aux combinés ronds, en passant par le volant à jante épaisse ou les sièges au style néo-rétro, tous les éléments ont été remaniés pour coller parfaitement au concept. Tant qu'à parler des sièges, on regrettera juste qu'ils restent, comme ceux de la Cinquecento, un peu ferme au niveau du dossier et donc perfectibles en confort. Au delà de cela, la position de conduite est soignée, et peut être réglée plutôt haute, comme chez la plupart des SUV, mais aussi « normalement », plus près du plancher. Dès les premiers tours de roue, on sent que le travail de développement du châssis (principalement la rigidité, comme expliqué ci-avant) porte ses fruits. Les commandes sont nettes, consistantes (volant et levier de boîte surtout) et agréables, tandis que le châssis se montre précis et rigoureux. À noter que, comme Alfa Romeo le fait avec son coulisseau DNA, Fiat équipe d'office ses 500X d'une molette « Mood Select » intégrant 3 modes de conduite : Auto, Sport ou All Weather (agissant sur la réponse du moteur, l'antipatinage, l'assistance de direction...). Au volant d'une version Urban 1.6 Multijet 120 ch 4x2 pour cette première prise de contact, on a en tout cas été agréablement surpris par l'homogénéité du châssis de la 500X, ainsi que par le bel agrément offert par l'ensemble moteur/boîte (manuelle 6), tant en terme de performances/reprises que de confort acoustique.

Budget/équipement

Pour soigner son image qualitative et maintenir ses valeurs résiduelles élevées, Fiat mise sur un positionnement prix/équipements, plutôt que sur un tarif offensif pour l'ensemble des modèles de sa gamme 500. Il en sera donc de même pour la 500X. Sans avoir pu obtenir la liste des équipements retenus en fonction des niveaux de finition, on restera pour l'instant prudent sur le jugement. On sait déjà qu'à 16.500 euros la 500X 1.6 110 ch Pop 4x2 semble attractive... mais aussi que la première version Diesel - 1.6 MultiJet 120 ch 4X2 Pop Star - s'affiche d'emblée à 21.600 euros ! Comptez aussi 26.750 euros pour la première version 4x4, la 2.0 MultiJet 140 ch Cross... aïe ! Sans que l'on sache encore sur quelles versions et à quel prix il seront proposés, on peut aussi épingler la disponibilité sur cette 500X de nombreux équipements de sécurité (régulateur de distance automatisé, avertisseur de présence dans l'angle mort, aide au maintien de bande...) ou de confort (toit ouvrant panoramique, système multimédia/nav UConnect...). En plus, bien évidemment, des éléments de personnalisation (roues, stickers, décors intérieurs...) qui restent l'apanage de toute Fiat 500 qui se respecte.

Les concurrentes

Elles sont nombreuses sur le marché, et l'on voit quasiment chaque mois un nouveau apparaître dans le segment ! Comme la Cinquecento s'oppose à la Mini chez les citadines, la 500X se place en concurrente toute désignée de la Mini Countryman. Mais d'autres modèles comme la Nissan Juke ou l'Opel Mokka sont aussi concernés. Chez Fiat, ce sont en tout cas ces trois-là que l'on cite le plus volontiers. Un bon indice...

Notre verdict

Plus mature qu'une 500L - fusse-t-elle même déguisée en aventurière, dans sa version Trekking - dans son habitacle et dans son comportement, la Fiat 500X est un modèle attachant. Pour qui cherche un SUV compact, stylé, voire agréable à conduire, c'est assurément un nouveau modèle qui mérite l'attention.